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219 millions de valorisation et 0 euro pour les travailleurs

219 millions de valorisation et 0 euro pour les travailleurs

L’achat de Vindemia par Groupe Bernard Hayot est une transaction d’un montant supérieur à 200 millions d’euros. Elle correspond à une valorisation de la filiale du groupe Casino à La Réunion, Maurice, Madagascar et Mayotte. Cette valorisation est le résultat du travail de milliers de salariés qui ne tirent aucun profit de cette opération.

La prise de contrôle de Vindemia par Groupe Bernard Hayot rappelle que la distribution à La Réunion n’est pas un petit marché eu égard aux sommes en jeu. Si l’Autorité de la concurrence valide l’opération impliquant GBH, Casino et Société Adrien Bellier, alors plus de 200 millions d’euros seront engagés pour que l’exploitant de la marque Carrefour étendent cette enseigne à La Réunion, s’implante de nouveau à Maurice et devienne un acteur de la grande distribution à Madagascar et à Mayotte.
Le point de départ est la volonté de GBH de s’étendre dans l’océan Indien, ainsi que les difficultés financières de Casino amené à vendre des actifs pour alléger sa dette. C’est ainsi que pour la vente à GBH, la filiale Vindemia a été valorisée à hauteur de 219 millions d’euros.

Sans les travailleurs, pas de richesse

Il est clair que dans cette somme, le foncier et les bâtiments ne représentent qu’une part infime. L’essentiel de la valorisation réside dans le travail des salariés qui permettent à leur société de dégager suffisamment de profit pour qu’elle soit estimée à plus de 200 millions d’euros.
Une fois la transaction finalisée, Casino recevra cette somme. Il sera dans l’immédiat le seul bénéficiaire. Dans cette affaire, les travailleurs qui ont permis à Vindemia de valoir plus de 200 millions d’euros ne toucheront pas un centime. Et comme dans toute restructuration d’un marché, se pose la question du maintien de l’emploi. Cela signifie que ce sont les travailleurs qui sont les plus exposés aux effets de ces mouvements financiers.
Ceci rappelle que dans le système capitaliste, les richesses créent par le travail vont essentiellement à ceux qui ne prennent part aucunement à la création de valeur. C’est en achetant d’autres sociétés que GBH s’est implanté à La Réunion et étend sa toile dans l’océan Indien. À chaque fois, les travailleurs ne sont pas récompensés pour leur contribution à la valorisation de leur entreprise.

Autre exemple

Cette affaire n’est pas sans rappeler le conflit qui avait opposé Tereos aux planteurs au sujet de la répartition de l’aide compensatoire à la suppression du quota sucrier réunionnais. L’usinier voulait garder pour lui seul les 28 millions d’euros, au motif qu’il jugeait que seul l’industriel pouvait en bénéficier car c’est lui qui produit le sucre. Or ce sucre est le résultat de la transformation de la canne livrée par plus de 2000 planteurs à La Réunion. Sans eux, il n’y aurait pas de sucre, d’où leur revendication : l’usinier doit partager. Il a fallu plusieurs semaines pour puisse apparaître dans le prix de la canne payé aux planteurs une partie de cette aide. Mais il s’avère que la totalité est versée à l’industriel qui est chargé ensuite de faire la répartition.
Là aussi se pose la question de la valorisation, car à chaque changement d’actionnaire des usines sucrières, les planteurs et les ouvriers de l’usine ne tirent aucun bénéfice de la transaction. Ce sont pourtant eux qui créent la richesse.

M.M.

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