Il n'y a jamais eu de vrais autonomistes ni de vrais indépendantistes dans cette île aux fleurs désormais fanées qu'est la Martinique, de son vrai nom kalinago "Wanakaéra".
Ce qu'il y a eu, depuis plus d'un demi-siècle maintenant, ce sont des "négristes", d'une part et des "chabinistes", de l'autre. Les premiers vouaient une passion sans borne au Père de la Négritude, Aimé CESAIRE, et le réélisaient à chaque élection avec des scores plus que confortables. Ces césairistes et, pour certains, césairolâtres, étaient en admiration devant un homme, celui qui s'était auto-désigné comme le NEGRE FONDAMENTAL. Ils admiraient son charisme, son éloquence, son train de vie modeste et sa défense des plus humbles lesquels le surnommaient affectueusement "Ti Neg-nou an". Et, c'est vrai qu'en dépit de choix politiques que l'on peut contester, Aimé CESAIRE fut avant tout un homme de rectitude personnelle.
Mais ces "césairistes", ces "négristes" n'étaient aucunement des autonomistes.
On a pu s'en rendre compte en 1981 lorsque la France avait élu un président de gauche, François MITTERAND, et que la Martinique avait offert un score de dictateur africain à Valéry GISCARD D'ESTAING. Abasourdi, accablé, CESAIRE avait alors brandi un mot que presque personne ne connaissait à l'époque : Moratoire. Autrement dit une pause dans la revendication autonomiste, sauf que ladite revendication n'avait jamais (et n'a toujours pas) été formulée de façon concrète et chiffrée par son parti. Ce qui est sans doute l'une des raisons pour laquelle ceux qui votent pour le PPM n'y croient pas. C'est juste un mot ! Un hochet. Une bravade sans conséquence. D'ailleurs, ce même PPM a confirmé en 2010 que ses dirigeants n'y croyaient pas non plus eux-mêmes puisqu'ils avaient appelé à voter contre l'Article 74, pourtant brindille d'autonomie. Poussière d'autonomie même...
Les "marijeannistes" ou "chabinistes" vouent le même type de passion à Alfred MARIE-JEANNE, homme lui aussi de conviction, doté d'un charisme et d'un talent oratoire hors pair (surtout en créole alors que CESAIRE excellait en français), gestionnaire avisé, qui, lui aussi, menait (et mène encore) un train de vie modeste. Au "Ti Neg-nou an" attribué à CESAIRE a correspondu "Chaben-nou an" attribué à MARIE-JEANNE. Et ce dernier de faire lui aussi des scores électoraux impressionnant tant dans sa commune de Rivière-Pilote que dans sa circonscription législative du sud et__audace suprême !__dans celle du Centre -Atlantique où il ne disposait pourtant d'aucune d'attache. Mais, de même que les électeurs de CESAIRE n'étaient pas des autonomistes ceux de MARIE-JEANNE n'étaient pas des indépendantistes. La preuve par neuf en était donnée à chaque élection législative : CHABEN devançait tous les maires du sud dans leur propre commune. Ce qui signifie quoi ? Que le même électeur qui, aux municipales, met un bulletin dans l'urne pour un candidat de droite comme à Rivière-Salée ou pour un candidat de gauche comme aux Trois-Ilets, n'hésite pas à voter pour l'indépendantiste MARIE-JEANNE aux législatives. Ces électeurs-là sont des "chabinistes". Ils donnent leur bulletin à un homme, pas à une idéologie !
On comprend mieux pourquoi dans ce pays ni l'idée d'autonomie et encore moins celle d'indépendance n'ont avancé ne serait-ce que d'un seul millimètre depuis un demi-siècle.
L'excuse (facile) du PPM est qu'"il ne faut pas aller plus vite que le peuple" ou "qu'il faut marcher à son rythme". Celle du MIM tient en une formule lapidaire : "Le MIM propose, le peuple dispose." Ouais...Ceci dit, venons-en au vrai sujet du présent article : celles et ceux qui, aujourd'hui, qualifient A. MARIE-JEANNE de "leader maximo" ou de "dictateur". Ces personnes se sont accrochées comme des tiques aux basques du CHABEN pilotin pendant des décennies, ils ne l'ont jamais critiqué, ils n'ont jamais émis un avis contraire au sien, ils n'ont jamais rué dans les brancards et voici que subitement ils lui découvrent tous les défauts du monde et d'abord, celui d'être un autocrate !!!
Or, ils et elles lui doivent toutes et tous d'avoir été élus (es), d'avoir même eu un travail ou en tout cas une rémunération mensuelle point du tout négligeable, mais ont-ils rendu la pareille à CHABEN ? La réponse est nette et sans contestation possible : ils et elles n'ont jamais été capables en 40, 30, 20 ou 10 ans de conquérir la moindre municipalité au nom du MIM. La seule fut celle que MARIE-JEANNE arracha de haute lutte à la droite dans les années 70 et probablement qu'elle demeurera à jamais la seule et unique que le MIM ait pu conquérir. Et ce sont aujourd'hui, ces incapables qui osent venir clamer sur la place publique de CHABEN est un "dictateur" !!!
Il est vrai qu'aucun d'entre eux n'a jamais songé à coucher sur le papier, pour les générations futures, la trajectoire politique de leur leader. ll a fallu que ce soit deux personnes qui ne sont pas membres du MIM (et qui ne l'ont jamais été) qui s'attachent à cet indispensable travail de conservation de la mémoire !
Bande de fieffés (es) hypocrites, va !
Commentaires