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6 300 REUNIONNAIS VIVENT AVEC 5 EUROS PAR JOUR

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6 300 REUNIONNAIS VIVENT AVEC 5 EUROS PAR JOUR

Logement. Les ménages pauvres sont trois fois plus nombreux à La Réunion qu'en métropole. Si les propriétaires arrivent à s'en sortir, les locataires dans le secteur libre sont dans des situations souvent précaires : certains doivent vivre avec 5 euros par jour.

En partenariat avec l'Observatoire des prix, des marges et des revenus, l'Insee a dévoilé hier son étude sur le logement des ménages pauvres à La Réunion, autrement dit des personnes vivant avec moins de 1 000 euros de revenus par mois en 2013. Cela représente quatre ménages sur dix dans notre département : c'est trois fois plus qu'en métropole. Une différence notable cependant : 40 % des ménages pauvres sont des propriétaires non-accédants, c'est-à-dire qu'ils ne paient pas de prêt pour leur habitation qu'ils ont souvent eu grâce à un héritage.

5 euros pour vivre par jour

En moyenne, ces ménages modestes disposent de 670 euros de ressources mensuelles, c'est bien moins qu'en métropole (740 euros). Mais ils dépensent moins pour leur logement que les ménages pauvres de l'Hexagone, soit en moyenne 210 euros par mois (taxes et impôts inclus) contre 330 euros en métropole.

"Cela s'explique par plusieurs facteurs : les dépenses d'eau et d'énergie sont deux fois moins importantes à La Réunion (50 euros contre 100 euros en métropole) car l'eau est moins chère et qu'il n'y a pas besoin de chauffage", indique Édouard Fabre, chef de projet à l'Insee.

Résultat, le reste à vivre une fois le loyer payé est en moyenne plus important à La Réunion (460 euros) qu'en métropole (410 euros). Une donnée toute relative cependant : le coût de la vie est 28 % plus élevé sur notre île que dans l'Hexagone.

Cette moyenne cache aussi de grosses disparités selon le profil des ménages. Les propriétaires non-accédants s'en tirent le mieux car le poste logement pèse moins sur leur budget. Idem pour les locataires du parc social qui bénéficient d'allocations plus élevées que dans l'Hexagone (160 euros contre 130 euros) couvrant trois-quarts de leurs dépenses de logement. Ils disposent pour vivre des mêmes ressources que leurs homologues métropolitains (430 euros contre 440 euros).

Les locataires de logements sociaux font en revanche face à un problème récurrent : la moitié d'entre eux vivent dans des logements trop petits. Ils disposent de 21 m2 par habitant (contre 26 m2 en métropole). Nombre d'entre eux subissent des problèmes d'infiltration, voire d'inondation à cause d'habitations mal entretenues.

Les plus mal lotis restent les 26 000 locataires pauvres du secteur libre qui se retrouvent très souvent dans des situations extrêmement précaires alors que tous sont éligibles à un logement social. Avec un loyer de 320 euros en moyenne (contre 210 euros pour un logement social), ils disposent d'autant pour leurs autres dépenses courantes, la nourriture notamment. C'est 110 euros de moins que les ménages bénéficiant d'un logement social.

Mais le plus préoccupant reste les 6 300 locataires vivant seuls dans le secteur libre : une fois le loyer payé, il ne leur reste que 150 euros par mois pour vivre, soit 5 euros par jour. Là encore, les logements sont souvent dégradés, exigus et sujets aux infiltrations. "Si l'on compare les ressources, les ménages pauvres réunionnais ne sont pas très éloignés des métropolitains. Mais ils vivent plus souvent dans des logements insalubres et trop petits. Le coût de la vie plus élevé localement les fragilise car ils disposent d'un budget très serré pour les autres dépenses courantes", conclut Valérie Roux, directrice de l'Insee Réunion.

Émilie Marty

Post-scriptum: 
Le logement reste un poste de dépense important pour les ménages modestes.

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