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6 QUESTIONS QUE « LE CLUB » NE POSERA JAMAIS AU PROFESSEUR LAMBERT-FELIX PRUDENT

Par Jean-Laurent Alcide
6 QUESTIONS QUE « LE CLUB » NE POSERA JAMAIS AU PROFESSEUR LAMBERT-FELIX PRUDENT

Depuis quelques jours, l’animateur de l’émission « LE CLUB » d’Antilles-Télévision, invite les téléspectateurs, à travers une bande-annonce et cela sur le ton un peu grandiloquent qu’on lui connaît, à écouter et regarder dimanche soir :

{ « Un linguiste de haut vol, le professeur Lambert-Félix Prudent ! »}

Il y aurait là de quoi sourire si on ne connaissait pas la conception à géométrie variable de la déontologie journalistique manifestée régulièrement par l’animateur du « CLUB » et surtout son engagement personnel dans la défense et illustration de la cause caldoche à la Martinique. Toute occasion lui est bonne, à travers des invités soigneusement choisis, pour critiquer la revendication nationaliste martiniquaise et discréditer ceux qui s’en font les défenseurs. Les exemples sont légion depuis que cette émission existe. Inutile donc de s’y appesantir. Ce qui est par contre triste, c’est que ses quatre comparses journalistes qui l’accompagnent, tous Antillais, ne trouvent apparemment rien à redire à ce qui souvent se révèle être une entreprise de désinformation. Venons-en justement à cette dernière !

Contrairement à ce que le téléspectateur moyen peut s’imaginer, cette dernière ne consiste plus, de nos jours, à trafiquer grossièrement les faits et à avancer des énormités. Ce temps-là est fini depuis longtemps en Europe et aux Etats-Unis, et depuis moins longtemps chez nous. Désormais, la désinformation fait dans la subtilité, dans le non-dit, dans l’understatement comme disent les Anglo-Saxons. Elle avance masquée et n’en est que plus redoutable quant à l’impact qu’elle peut avoir sur le téléspectateur moyen. Dans une émission telle que « LE CLUB », cela commence par le choix, ou plus exactement le non-choix, des invités. Deux exemples le démontrent sans discussion possible :

. la linguistique créole est représentée depuis plus de 34 ans aux Antilles-Guyane par le professeur Jean Bernabé, fondateur du groupe de recherche le GEREC que tout le monde connaît. Ce groupe, composé d’une vingtaine de chercheurs, a publié 117 ouvrages dans différents domaines tels que la syntaxe du créole, la lexicologie créole, la littérature créole, l’anthropologie du monde créole etc. Jean Bernabé lui-même est l’auteur de 9 ouvrages dont le monumental « FONDAL-NATAL—Grammaire des créoles guadeloupéen et martiniquais » qui fait 1.500 pages. C’est donc un personnage incontournable de la créolistique, un intellectuel et un savant internationalement reconnu et invité dans toutes les grandes universités du monde. Or, jamais « LE CLUB » n’a jugé bon de l’inviter pour parler du créole. L’animateur de l’émission lui a préféré jadis le très controversé R. Chaudenson et aujourd’hui la petite pointure qu’est L-F. Prudent auteur…d’1 seul livre en 25 ans de carrière !!! Bravo la déontologie sous les cocotiers !

. la question du chlordécone a été incontestablement soulevée par l’ouvrage de L. Boutrin et R. Confiant, « CHRONIQUE D’UN EMPOISONNEMENT ANNONCE » publié en février 2008. Le professeur Dominique Belpomme, lui, ne fera sa fameuse conférence de presse dénonçant l’empoisonnement de nos pays qu’en…septembre 2007, soit 6 mois après les deux auteurs martiniquais ! Mieux : chacun a pu constater que leur livre est resté N° 1 des ventes dans toutes les librairies des Antilles durant 5 mois, ce qui est un véritable record. Or, jamais « LE CLUB » n’a jugé bon d’inviter Louis BOUTRIN à s’exprimer sur le sujet, cet ancien conseiller régional dont tout le monde connaît l’engagement pour la cause écologique et qui, outre le chlordécone, a eu l’occasion, au cours des dernières années, d’intervenir dans maints domaines où l’environnement était menacé. « LE CLUB » a préféré inviter le président de la chambre d’agriculture de la Martinique lequel avait traité Boutrin et son co-auteur de « fossoyeurs de l’économie martiniquaise » ! L’émission invita ensuite le professeur Belpomme qu’elle soumit à un bombardement en règle tout à fait indigne du respect que l’on droit à un éminent cancérologue que l’ancien président de la république, Jacques Chirac, n’avait pas hésité à nommer à la tête de son fameux « Plan Cancer ». Mais de Louis Boutrin, niet ! Boutrin connaît pas, dit « LE CLUB ». Bonjour la déontologie, messieurs !

La désinformation commence donc, comme nous venons de le voir, par le choix des invités. On n’invite pas, on « zappe » comme disent les jeunes ceux qui dérangent ou sont trop virulents contre le système en place et le téléspectateur n’y voit que du feu. Et ceux qui se rendent compte qu’il y a entorse à la déontologie ne possèdent aucun moyen de réagir. La désinformation continue avec le choix des questions qui sont posées à l’invité et la manière avec laquelle il sera interrogé. Quand il s’agit d’un puissant, « LE CLUB » le ménage : ministre de passage, haut fonctionnaire, écrivain muni du Goncourt, président de tel ou tel organisme etc. Quand il s’agit, par contre, d’un « non-puissant » ou d’un empêcheur d’empoisonner en rond comme D. Belpmome, les journalistes de l’émission s’en servent comme d’un véritable punching-ball. Mais c’est dans le choix des questions que la désinformation se fait la plus perverse. Quand il s’agit d’un puissant, on évite soigneusement de lui en poser qui seraient embarrassantes ou gênantes et si jamais, au fil du débat, on approche d’une zone dangereuse pour lui, l’animateur du « CLUB » ou l’un ou l’autre de ses comparses, dévient très rapidement la conversation. Par contre, le « petit » invité, lui, est bombardé de questions-piège ou pleines d’ironie.

Comme nous savons pertinemment que « le linguiste de haut vol qu’est le professeur Lambert-Félix Prudent, sera ménagé, sinon porté aux nues, nous nous permettons de soumettre à la sagacité des journalistes du « CLUB » les 6 questions ci-après (sans nous faire d’illusion évidemment) :

. pourquoi L-F. Prudent n’a publié, en 25 ans de carrière universitaire qu’1 seul ouvrage, ouvrage qui n’est qu’une compilation de théories déjà existantes ?

. pourquoi n’a-t-il jamais publié sa thèse de doctorat si elle est aussi brillante qu’il cherche à le faire croire ?

. pourquoi, quelques mois après avoir été déposée à la Bibliothèque Universitaire, comme l’exige la législation, sa thèse a été très vite placée, et cela jusqu’à ce jour, parmi les documents « non consultables » ?

. comment expliquer qu’il se soit publiquement opposé, dans la presse réunionnaise notamment, à la création du CAPES de créole (voulu par le GEREC) et qu’une fois ce concours créé, il se soit arrangé, lui et ses collègues réunionnais, pour le squatter, grâce sans doute à des accointances politiques ?

. pourquoi l’enseignement des LCR à la Réunion est-il arrivé à un stade de délabrement qui a poussé, par exemple, deux lauréats du CAPES de créole à abandonner l’Education Nationale ?

. que pense-t-il du propos de Joseph Jos, publié récemment dans le quotidien « France-ANTILLES », selon lequel la vraie raison du conflit qui l’a opposé à Jean Bernabé relève du simple fait « qu’il voulait devenir calife à la place du calife » ?

{{Jean-Laurent Alcide}}

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