Il fallait le voir pour le croire. On pensait la place du Capitole trop vaste : 25 000 personnes, vous n'y songez pas !!!
_ Dès 18 heures, la population commençait à affluer. D’abord éparse, puis plus dense, elle a fait fuir les derniers marchands ambulants et s’envoler les quelques scooters garés ici ou là… Quand à 18 heures 30, les Grandes Bouches ont commencé à mettre de l’ambiance, l’affluence est devenue plus grande. A 19 heures, la place était pleine, obligeant le service d’ordre à élargir le périmètre aux rues adjacentes, et à ralentir l’affluence en filtrant les entrées par des barrières. Qu’à cela ne tienne : la place était pleine et se remplissait encore. Jean-Luc Mélenchon avait déjà pris la parole que la foule était devenue compacte : depuis une heure, la place du Capitole, déjà pleine, se remplissait encore, sans pouvoir parvenir à arriver à saturation. Ni le vent, ni la pluie, ni même l’orage qui menaçait ne sont parvenus à disperser cette multitude de femmes et d’hommes sortis du lit de leur vie quotidienne pour venir soutenir, adhérer et s’identifier au discours du candidat du Front de Gauche.
À leurs souffrances qui n’ont cessé d’empirer depuis l’élection de Nicolas Sarkozi, le Front de Gauche oppose un droit à la dignité et à l’intelligence, balayant du revers de la main la médiocrité cupide et vulgaire du pouvoir. Demandant des comptes au Président de la République pour les cinq années de souffrances qu’il a infligées au pays, Jean-Luc Mélenchon a rappelé le droit fondamental, établi par la révolution de 1789 : celui de vivre, car « {{ce n’est pas vivre que de passer son temps à survivre ! }} On ne peut vivre heureux dans un océan de malheurs (…) avec 8 millions de pauvres et 10 millions de précaires ». C’est pourquoi il en appelle à une refondation de la république, car « notre nation a été défigurée par l’inégalité et les saccages de toutes sortes. » Aussi en appelle-t-il à une Assemblée Constituante pour rétablir une hiérarchie des normes juridiques où la liberté d’entreprendre et la libre concurrence ne seraient pas celles qui domineraient toutes les autres, mais où ce sont les valeurs de solidarité et de coopération qui président à toutes celles de notre société. Dénonçant l’avènement d’un droit d’entreprendre égal à celui de la propriété, {{le Front de Gauche annonce l’arrivée de la citoyenneté dans l’entreprise}}, par le biais des Sociétés Coopératives Ouvrières de Production. Faisant référence à Jaurès, la question de la souveraineté du peuple a été soulevée comme seule source possible de liberté : « {{vous n’êtes pas libres quand vous n’êtes pas souverains, car cela signifie que les décisions qui vous sont appliquées ont été décidées ailleurs et sans vous.}} »
À cette occasion Jean-Luc Mélenchon a rappelé la « forfaiture » du Président qui, après le NON au référendum sur le Traité Constitutionnel Européen, a méprisé l’expression de cette souveraineté populaire, avec la complicité du Parti Socialiste.
_ Le Front de Gauche met d’ailleurs les électeurs en garde sur le fait que voter aux présidentielles pour les partis du traité de Lisbonne (c’est-à-dire l’UMP et le PS), c’est accepter de perdre sa souveraineté budgétaire en acceptant de soumettre le budget de la France à l’autorité de la Commission Européenne, comme le prévoit le Mécanisme Européen de Stabilité (MES). C’est pourquoi, « {{dès lors qu’il n’y a plus de liberté ni de souveraineté, l’insurrection citoyenne est un devoir sacré de la République}} », proclame-t-il. Le Front de Gauche dénonce également la préparation, en catimini, par les partis au pouvoir, d’un « grand marché transatlantique » qui, en 2015, unira définitivement la France aux États-Unis d’Amérique, sans barrières douanières ni juridiques.
{{Ainsi, voter Sarkozi ou Hollande n’empêchera pas le développement de la libéralisation des échanges qui a fait tant de mal au peuple ces dernières années }} (dumping social, destruction des services publics et délocalisations), et dont le peuple ne veut plus. Aussi, « {{notre liberté se trouve dans le bulletin de votre qui, en donnant le pouvoir au Front de Gauche, abolira toutes ces mesures parce que la France n’y souscrira plus }} », tout comme elle quittera l’OTAN et son commandement intégré, outils impérialiste du choc des civilisations revendiqué par les États-Unis. {{Le Front de Gauche propose d’ailleurs de soumettre ces deux participations de la France au MES et à l’OTAN au référendum}}.
À la place, {{le Front de Gauche entend promouvoir la construction d’une nouvelle alliance altermondialiste internationale, indépendante des États-Unis, et rénover les institutions de l’ONU }} « qui ne pratiqueraient plus cette défense à géométrie variable des droits de l’homme, utilisée pour des ingérences plus que douteuses. » Avec le Front de Gauche, la France défendrait, à l’international, l’idée du {{droit à l’avortement comme droit de l’homme fondamental pour les femmes et l’abolition de la peine de mort}}, aussi bien en Chine qu’aux États-Unis d’Amérique. Suivant la proposition d’Evo Morales, le Président de la Bolivie, {{le Front de Gauche proposera que soit institué un Tribunal International qui punisse les Crimes Écologiques commis contre l’Humanité}}.
C’est à ces nobles ambitions que le Front de Gauche appelle le peuple de France, et non à participer « au bougli bougla [[Cocktail à base de sirops, c’est-à-dire combinaisons politiciennes sans grande saveur.]] du PMU politicien auquel nous appellent des chefs à la ramasse ».
Enfin, Jean-Luc Mélenchon appelle les Français à « être une fois de plus, ce cratère brûlant d’où va jaillir de nouveau la flamme des révolutions » qui vont devenir la cause commune de tous les peuples d’Europe. « Le Front de Gauche entend ouvrir la brèche dans le mur de la résignation qui étrangle les peuples (…) et qui nous est tous les jours distillée {{quand on nous dit que ce serait nous, la ruine, alors que c’est eux qui l’ont organisée}}, et en ont donné la preuve partout où leur politique pourrie s’applique. » Et de conclure: « France, belle et rebelle, vienne le temps des cerises et des jours heureux ! »
Vous l’aurez compris : c’est sous une pluie battante que le public toulousain s’est offert une formidable bouffée de dignité, de colère et d’espoir…
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