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AJACCIO : QUI SONT CES MANIFESTANTS QUI ONT SACCAGE LA SALLE DE PRIERE MUSULMANE

Par Romain Herreros http://www.huffingtonpost.fr/
AJACCIO : QUI SONT CES MANIFESTANTS QUI ONT SACCAGE LA SALLE DE PRIERE MUSULMANE

ISLAMOPHOBIE - "Arabi fora", "on est chez nous"... Les slogans lancés par les "manifestants" au moment de l'attaque de la salle de prière musulmane de la cité des Empereurs à Ajaccio vendredi 25 décembre, ont une connotation nationaliste et xénophobe indéniable. Très vite, du côté des représentants autonomistes fraîchement élus à la tête de la région, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, on a tenu à éviter tout amalgame entre aspirations nationalistes corses et xénophobie ou racisme.

Pour Jean-Guy Talamoni, ce qu'il s'est passé hier est un "acte inqualifiable sur une terre qui a institué la tolérance religieuse depuis le XVIIIe siècle", comme il l'a expliqué au micro de France Info. Idem du côté du président du Conseil éxécutif de Corse, Gilles Simeoni, qui a pointé des "actes racistes qui sont totalement contraires à la Corse que nous voulons construire".

Pour autant, il paraît difficile de nier les liens existants entre les discours identitaires et l'expression de la parole xénophobe.

"Il faut les tuer ! "

Le groupuscule auteur de l'expédition islamophobe était pour le moins déterminé. Parmi eux pourtant, certains ont appelé au calme. "Ne cassez rien, ne touchez ni aux voitures, ni aux immeubles. Il y a des Corses qui habitent ici", a alerté l'un d'eux explique Corse Matin. "Nous ne sommes pas ici pour casser, mais pour leur rappeler qu'ils ne sont pas chez eux", explique un autre au quotidien régional, qui précise que "ils", ce sont les "arabi", les Arabes.

Et comme le montre la vidéo ci-dessous, tous ne partagent pas sa volonté de ne pas brutaliser les personnes d'origine maghrébine. Certains d'entre-eux en effet n'hésitent pas à reprendre en chœur "il faut les tuer" en parlant des musulmans.

Nacéra sur Twitter : "Les corses scandent " Il faut les tuer " pendant l'attaque de la salle de prière musulmane #Ajaccio https://t.co/XbKRWrNACQ"

Ce n'est pas le premier incident de ce type sur l'île de Beauté bien que celui-ci soit bien le plus violent. En juin dernier, des enseignantes de l'école de Prunelli-di-Fiumorbu ont directement été menacées. Leur tort ? Avoir voulu faire chanter une version de la chanson Imagine de John Lenon comprenant un couplet en arabe aux élèves. "Elles ont été interpellées par des parents alors qu’elles faisaient leurs courses dans le bourg. Le mot "kalachnikov" a même été prononcé. Ils ont menacé de siffler, de provoquer des bousculades ou de monter sur l’estrade pendant la fête de fin d’année", relatait Libération.

Alors, la parole xénophobe serait-elle en train de se banaliser en Corse sur le dos du discours autonomiste ? C'est un peu plus compliqué.

 

Les valeurs paolistes qui "prônent l'ouverture et la tolérance"

 

On aurait vite fait de faire un parallèle entre la victoire récente des autonomistes aux régionales et la xénophobie la plus virulente qui s'est exprimée le jour de Noël dans les rues d'Ajaccio. Pourtant, du côté des nationalistes (notamment de Jean-Guy Talamoni) le discours identitaire ne prône aucunement la haine de l'autre ni le racisme, au contraire. "Nous condamnons les attentats racistes et nous réclamons des valeurs paolistes qui prônent l'ouverture et la tolérance religieuse, à l'inverse de celles de Mme Le Pen", disait-il en 2012 interrogé sur une éventuelle proximité entre le discours nationaliste frontiste et celui de son parti Corsica Libera.

 

Et à l'égard des actes commis hier, ce dernier a martelé cet argument. "Nous répétons que ce genre de comportement est totalement étranger à ce que nous portons en tant que nationalistes corses. Nous entretenons depuis des années des relations régulières et fraternelles avec la communauté musulmane, qui nous a d'ailleurs appelés pour nous féliciter après notre élection", a-t-il assuré interrogé par BFMTV.

 

Et sur les réseaux sociaux, cette différence se manifeste explicitement. Sur Twitter, les messages de soutien aux auteurs de l'autodafé s'expriment davantage sur le hashtag #Ajaccio que sur sa version corse #Aiacciu où ils sont beaucoup moins nombreux (et encore moins rédigés en corse). De fait, le discours anti-immigré de type Front national ou autres formations d'extrême-droite est parfaitement antagoniste avec les aspirations des nationalistes corses cherchant à se détacher du jacobinisme de l'État français.

 

Preuve s'il en est que le lien entre nationalistes corses et racisme est loin d'être évident. Et au final, cette frange ultra-raciste de la société corse correspond peu ou prou à celle qui existe, hélas, sur le continent...

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