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Angleterre : le deuxième mensonge de Niel Farage

Raphaël CONFIANT
Angleterre : le deuxième mensonge de Niel Farage

   De quoi dégoûter à tout jamais de la chose politique ! Le leader du parti UKIP, parti d'extrême-droite anglais, Niel FARAGE, vient donc de reconnaître que son parti et lui avaient menti en promettant aux Britanniques que les 350 millions de livres sterling que leur pays verse chaque semaine à le Communauté Européenne iraient désormais à l'améliorations du Service National de Santé (le NHS), bien mal en point dans le pays. Or, c'était là l'argument-phare des partisans du BREXIT, martelé durant tout la campagne, affiché sur les bus, les banderoles, les ponts etc...

   17 millions de Britanniques ont donc voté sur un mensonge que FARAGE a reconnu du bout des lèvres à la télévision, au lendemain du scrutin, en déclarant qu'il n'était pas le responsable de ce slogan de campagne !!!
   Mais il y a pire : lorsque poussé dans ses retranchements, FARAGE a dû expliquer ce qu'il fallait désormais faire après le BREXIT, il a déclaré : "Peut-être remettre le Commonwealth sur les rails". Et aucun des trois journalistes sur le plateau de la BBC, pourtant le haut de gamme du journalisme britannique, ne lui a demandé d'arrêter de raconter des conneries. Car il s'agit là de rien d'autre que du grand n'importe quoi.
   Pourquoi ?
   Pour une raison simplissime que lorsqu'on est un journaliste anglais, éduqué, sorti des meilleures universités on devrait savoir : certes le Commonwealth est composé de 42 pays et la Communauté Européenne fait, territorialement parlant, riquiqui à côté, mais la Grande-Bretagne fait à peine 9% de son commerce extérieur avec ces pays alors qu'elle en fait 45% avec l'Europe qu'elle vient de quitter.Niel FARAGE a donc tenté de faire croire aux téléspectateurs britanniques que leur pays n'était pas si seul que cela suite au BREXIT puisqu'il avait la possibilité de se tourner vers son ancien empire ("sur lequel le soleil ne se couche jamais", dixit la Reine VICTORIA). 
   Autrement dit 9% vont remplacer 45% et aucun journaliste présent sur le plateau n'a réagi !

   Or, ils ne peuvent pas ne pas savoir que le Commonwealth, cette vieillerie coloniale, n'est plus qu'une coquille vide depuis très longtemps, qui ne sert qu'à organiser le championnat du monde de ce sport improbable qu'est le cricket, à délivrer des prix littéraires à d'obscurs écrivains dont les livres devraient être vendus en pharmacie, rayon "somnifères", et à veiller à ce que la photo de la reine d'Angleterre figure bien sur les timbres-poste des pays-membres. 
   On mesure là, une fois de plus, que ce qui est un frein à la démocratie, ce qui la menace même en permanence, ce qui en fait souvent une farce, c'est que nous permettons à trop de politiciens de débiter les pires sornettes en toute impunité. Et les premiers coupables sont les journalistes qui avalent des couleuvres grosses comme une jambe, ensuite les intellectuels dont c'est tout de même le rôle d'établir ou de rétablir un minimum de vérité dans le débat public et enfin le peuple, prêt, lui à croire à tout ce qu'on lui fait miroiter.
   Non, ce débris de l'empire britannique qu'est le Commonwealth n'est d'aucune utilité économique pour la Grande-Bretagne et d'ailleurs certains pays qui n'en sont pas sortis comme les 12 pays anglophones de la Caraïbe sont désormais dans la gadoue après le BREXIT. En effet, c'est par le truchement de leur ancienne puissance coloniale qu'ils négociaient avec Bruxelles, signaient des accords (comme celui de Lomé) leur permettant d'exporter leurs produits sur le marché européen et surtout obtenaient des aides européennes.
   La Grande-Bretagne ne faisant plus partie de l'Europe, la Caraïbe anglophone, faute d'avoir su anticiper la chose, va faire face à très court terme à d'énormes problèmes économiques.
   Merci qui ? Merci, Niel FARAGE, leader du parti d'extrême-droite anglais...

 

N.B. Il faut distinguer nettement le rejet anglais de l'Europe d'un éventuel rejet grec, espagnol, portugais, voire même français. Dans le premier cas, il s'agit d'un rejet pour une mauvaise raison : le prétendu afflux de réfugiés dont on redoute qu'ils détruisent l'identité anglaise ; dans le second d'une bonne raison : Bruxelles est le siège d'une technocratie au service du grand capital et de la monétarisation de l'économie au détriment des travailleurs. Autant le premier rejet est méprisable, autant le second est compréhensible...

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