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APRÈS DEAN POUR ALLER DE L’AVANT !

Déclaration du PKLS (11 septembre 2007)
APRÈS DEAN POUR ALLER DE L’AVANT !

Le PKLS exprime sa solidarité avec toutes celles et tous ceux qui ont souffert du passage du cyclone DEAN sur notre pays.

Ce cyclone a été révélateur de la réalité de la société martiniquaise aujourd’hui.

Si ici et là des manifestations d’entraide et de solidarité ont été spontanées et immédiates il faut relever le fait que parfois le trait sociétal négatif de l’individualisme et de l’attente constante de ce qui sera donné, qui se développe dans notre peuple, a été patent.

Mais ce qui est essentiel de retenir c’est bien que notre pays n’est pas préparé pour faire face à une catastrophe naturelle ; et il en est de même pour une catastrophe technologique, personne ne peut le nier.

La vérité, au-delà de tout discours partisan, est que l’Etat français ne considère pas comme priorité, comme nécessité, une préparation de notre peuple à ce type d’évènement.
Alors il est dit et répété que «les gens ont oublié» «il y a longtemps qu’il n’y a pas eu de cyclone», etc.… mais précisément s’il y a longtemps qu’un cyclone de forte puissance n’est pas passé, il faut d’autant plus se donner les moyens de faire connaître, de rappeler, en quoi consiste le risque et les comportements à avoir en pareilles circonstances, et rien n’est fait en ce sens ou si peu.

Heureusement que le cyclone n’était pas plus puissant et que nous n’avons pas eu à déplorer de morts.

L’éruption de 1902 nous ne l’avons pas vécue. Qu’en serait il en cas de nouvelle éruption ? Et si la SARA explosait ?

Le PKLS dénonce le discours qui a eu la primauté largement diffusé sur les medias, colporté par ministres et autres serviteurs zélés du pouvoir colonial et de la caste des békés qui a été celui de considérer que le plus grave était la banane détruite à 100% et la canne à 70 ou 80%.

Ceci est encore une preuve du mépris pour notre peuple, les dernières bourrasques n’étaient pas encore apaisées que ce qui était répété et répété : banane, canne, cherchant à faire bien entendre à ceux qui sont sensés distribuer les aides et subventions que les priorités sont là, avant même d’avoir un bilan des victimes et des dégâts aux biens.

Quelle indécence et quelle fumisterie ! Sans cyclone au moindre coup de vent tout le monde sait que la banane est par terre et de même on sait bien que les dégâts pouvant être causés à la canne sont minimes, pour preuve il suffit de regarder.

Le PKLS dénonce les propos flous développés par ci par là quant à une augmentation des prix qui serait due au cyclone et qui aussi peut avoir comme objectif de masquer la vraie augmentation qui affecte de manière permanente et de plus en plus fort les revenus des Martiniquais.

Tout aussi flou est le discours enchanteur du dédommagement qui sera opéré «personne ne sera oublié» quand en réalité rien n’était et n’est encore décidé. Et que dire du discours pauvre en mots et en euros quand il est panégyrique de l’aide de la France (tiens nous ne sommes pas la France !)

Que dire des propos qui s’inscrivent dans une logique du tourisme, faiseur de notre société, qui doit définir notre environnement et actionner l’aménagement de notre pays. C’est pour les touristes qu’on nettoie après le cyclone comme c’est pour eux qu’on fleurit villes, balcons ou jardins. Les Martiniquais n’ont pas besoin d’environnement fleuri ou de plages propres, notre carnaval doit être pour eux et le tour des yoles ne vaudrait que par eux…

Voila encore l’illustration de notre aliénation.

La nécessité urgente est de tirer enseignements de cette situation, et de nous engager dans la voie d’une alternative écosociétale dans le sens le plus large. Nous sommes ceux qui vivent dans les conditions de risque permanent de catastrophe, avec toutes les conséquences possibles et nous nous devons d’assumer pleinement ce que cela comporte comme éducation pour l’ensemble de la population, prévention, mise en œuvre des moyens, réparation des dégâts.

Pour cela il faut mettre fin à la situation où c’est l’Etat français qui a la mainmise totale sur les moyens nécessaires à tous niveaux. Est il normal qu’une grande partie des moyens de secours post catastrophe soient sous l’autorité du ministère des affaires étrangères de la France? Cela signifie t il que notre pays est là encore un dépôt, une vitrine, dont se sert la France pour sa politique dans la région et accessoirement on pense aux Martiniquais.

Dean nous exhorte à réfléchir certes sur comment réparer les dégâts causés aux divers biens mais aussi à prendre des options nouvelles quant à de nombreuses questions auxquelles notre peuple est confronté, à remettre en cause des choix faits pour nous par le pouvoir colonial.

Les réponses justes, adéquates, optimales, durables ne seront apportées que par nous-même dans une pratique de réflexion collective, d’échange, de large participation populaire, dans un esprit de responsabilité. Pour cela nous devons sortir de cet état d’aliénation fondamentale qui fait de nous des étrangers à nous-même, chez nous, dans notre pays y compris pour l’essentiel, le basique : notre sécurité, notre survie.

Nous devons prendre en mains notre destin et nous doter d’un Etat Martiniquais au service du peuple Martiniquais qui pourra offrir les instruments nécessaires pour appréhender le réel.

C’est à ce prix que nous pourrons aller de l’avant !

Fort de France le 11 septembre 2007

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