Alors qu'une année historique pour le peuple martiniquais s'achève, avec la victoire du Gran sanblé pou ba péyi a an chans (ki yo lé ki yo pa lé, yo blijé lé). Alors même que nous assistons à la mise en place de la CTM laquelle (Collectivité Territoriale de la Martinique) votée depuis janvier 2010 a toujours été repoussée par ceux qui voulaient la place. Alors que les Martiniquais viennent de montrer qu'ils ne sont pas les tèbè que l'on souhaite, c'est par contre, pour la France, avec l'année 2015 qui vient d'aller rejoindre les gouffres du temps, une année horrible, terrible, qui laisse place à 2016.
Nous n'oublierons pas que le jeudi 08 janvier 2015, victime d'une virée terroriste, Clarissa Jean-Philippe est assassinée d'une balle dans le dos. Selon une de ses professeures, cette élève issue d'un milieu modeste avait commencé des études en classe-préparatoire, après son baccalauréat de technologie en 2007, mais l'étudiante, d'alors, qui avait entre-temps choisi d'être policière envisagea de préférence cette carrière. Elle n'était donc pas policier au hasard de l'offre et de la demande.
Lors de son inhumation, le lundi 19 janvier 2015, le député-maire de la commune de Sainte-Marie, attristé sans aucun doute par ce deuil, qui associe, évidemment sa commune, à une dimension nationale, le député affirme et cela nous l'avons tous lu dans notre quotidien, que la jeune samaritaine lâchement assassinée, et élevée depuis au grade de brigadier, serait d'abord placée dans un enfeu en attendant que sa dépouille puisse disposer d'une tombe beaucoup plus décente que la terre à laquelle sa famille n'ayant pas les moyens, la destinait. Les propos de monsieur le maire Bruno Nestor Azérot, étaient "de placer le cercueil dans l'enfeu" ou niche d'attente, pour que la policière "bénéficie" par la suite d'une sépulture digne. Récemment nous avons entendu sur les ondes que Clarissa va "bénéficier du don d'un anonyme".
La campagne électorale est terminée, donc ce que nous écrivons ici, n'est surtout ni de la propagande, ni un acharnement politique. Nous voulons savoir, tout simplement. Dites-nous monsieur le député-maire, pourquoi est-ce un anonyme qui offre à une victime du terrorisme une tombe au cimetière ?
Pourquoi le grand député que vous êtes n'a-t-il pas intercédé auprès de l'État pour que cette dame, fauchée en service commandée, et à la fleur de l'âge dans les conditions innommables que nous savons, ne puisse avoir au cimetière le mausolée qu'elle mérite ? Au même titre que sa statue visible par tous, électeurs ou non, sur le front de mer, cette place, où l'on dépose ce corps qu'elle a habité, ne l'a-t-elle pas "obtenue" en la payant de sa vie ? Ne la lui doit-on pas ?
Pourquoi le député Letchimi que cite la mère dans une interview, et pourquoi vous Monsieur le député Azérot, en qui elle semble aussi placer une grande confiance, n'avez-vous, ni l'un ni l'autre œuvré pour faire ce qu'il faudrait ?
Monsieur Azérot, plus que jamais nous pensons que vous avez de vrais dons de prestidigitateur, mais hélas, votre poudre aux yeux n'atteint pas encore les nôtres, aussi, nous vous supplions d'agir pour nous ôter l'idée que vous n'êtes qu'un zanzoleur doublé d'un parfait badjoleur.
Térèz Léotin
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