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Bernard Hayot intronisé "Martiniquais impliqué"

Bernard Hayot intronisé "Martiniquais impliqué"
 
   Si en système capitaliste, le mécénat est quelque chose d'assez courant, les grands patrons se piquant d'art et de culture, il est très rare en système colonialo-capitaliste comme celui qui règne aux Antilles dites françaises. 
 Traditionnellement, en effet, la seule culture qui ait jamais intéressé nos Békés, puisqu'ils constituent la majorité de nos grand patrons, fut celle de la canne à sucre, puis celle de la banane, cette dernière bénéficiant de forces subventions européennes. Or, depuis quelques années, on a pu assister à un changement d'attitude chez certains, en particulier chez le plus puissant d'entre eux, Bernard HAYOT. Comme chacun sait, ce dernier a transformé l'Habitation CLEMENT (propriété autrefois d'un "homme de couleur" comme l'on disait) en un musée et surtout un lieu d'exposition des arts plastiques de niveau quasiment international si l'on en croit les experts en la matière.
   Mieux, il a permis la valorisation des œuvres de maints d'entre nos artistes, parmi lesquels KHOKHO, en faisant éditer de beaux livres comportant à la fois des photos de leurs œuvres et des textes explicatifs de haute facture. Enfin, grâce à des expositions régulières, il favorise la mise en contact de nos artistes locaux avec leurs collègues internationaux. Sinon l'Habitation CLEMENT elle-même a été rénovée et est devenue un lieu patrimonial fort apprécié des touristes.
   C'est sans doute tout ce travail qu'a voulu saluer il y a une vingtaine d'années Aimé CESAIRE en plantant sur cette même habitation "le courbaril de la réconciliation" en présence de Bernard HAYOT et Eric de LUCY du coté Béké et Camille DARSIERES, Serge LETCHIMY et Maurice ANTISTE du côté "nègre".  Arbre dont l'anniversaire a été récemment honoré d'ailleurs par une partie des mêmes personnes. On voit tout de suite les différentes objections que peuvent soulever le mécénat de GBH :
 
   . les moyens financiers mis en œuvre par ce dernier proviennent du bénéfice tiré d'une économie de comptoir qui est mortifère pour la Martinique. D'année en année, le taux de couverture des importations par les exportations diminue  et nous sommes arrivés au stade ou plus de 90% des produits vendus en supermarché sont importés. Les Békés n'investissent plus depuis longtemps dans ce qui nous reste de secteur productif.
 
   . la patrimonialisation mise en œuvre par GBH fait l'impasse sur la période esclavagiste et à l'Habitation CLEMENT, par exemple, un touriste étranger ne saura jamais que derrière la belle et grande villa du Maître, il a existé des cases à esclaves, puis après l'Abolition, une Rue-Cases-Nègres où croupissaient les anciens esclaves devenus ouvriers agricoles (sous-payés).
 
   . la réconciliation entre Békés et Nègres promue par les premiers, au travers notamment de l'association "TOUS CREOLES", fait mine d'ignorer que partout à travers le monde où il y a eu réconciliation, il y a d'abord eu l'étape "Vérité". Les comités (en Afrique du Sud, en Argentine etc.) s'appelaient explicitement "Comités Vérité et Réconciliation". Or, à la Martinique, l'étape "VERITE" est escamotée, ce qui est parfaitement inacceptable.
 
   Il n'y a donc que des gens dépourvus de jugeote ou de dignité (ou des deux à la fois) pour applaudir à tout cela sans émettre le moindre début de commencement de critique. Car s'il n'est pas question d'éructer "Bétjé déwò !", éructation d'ailleurs sans conséquence pour eux comme février 2009 l'a démontré, s'il est stupide d'appeler à une brutale "restitution des terres volées aux Caraïbes", ce qui aboutirait à une bétonisation des terres agricoles comme en Algérie ou au Zimbabwe, accaparées qu'elles ont été par des néo-Békés ou Békés indigènes, il est HORS DE QUESTION d'accepter sans critique toutes leurs initiatives dans quelque domaine que ce soit, pas dans le culturel seulement.
   Qualifier donc louangeusement Bernard HAYOT de "Martiniquais impliqué dans le domaine culturel" comme l'a fait une parlementaire du PPM à l'occasion de la visite du ministre français de la culture, est risible. Ridicule même. Car s'il y a un domaine dans lequel ce grand patron est surtout impliqué, c'est celui de l'importation, le mécénat culturel n'étant qu'une activité annexe d'ailleurs partiellement remboursée par l'Etat (plus exactement : déduite des impôts)...
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