Pendant que le multi-président de la CTM (par ailleurs président du PPM, Président de la Conférence des Présidents des RUP etc.) multiplie promesses et affichages aussi mirobolants que les 5.000 emplois et les 12 zones d'activité qu'il avait promis en 2015, la Martinique semble sombrer dans l'anarchie.
Quant aux autorités préfectorales, elles se content de condamnations qui évidemment n'ont absolument aucun effet. Autres constatations : les syndicats antivax ont perdu la main et leurs manifestations pacifiques ont cédé la place aux actes de la racaille laquelle est dépourvue d'idéologie politique et ne croit qu'aux pillages divers et variés ; nos politiques de tous bords soit se contentent eux aussi de condamnations stériles soit font les morts, uniquement préoccupés par les prochaines élections législatives ; la société civile ou la majorité silencieuse se réfugie dans...le silence ou bien les vociférations sur Facebook qui, elles aussi, sont sans aucun effet.
Bref, la Martinique est en train, lentement mais inexorablement, se sombrer dans l'anarchie.
Anarchie qu'il ne faut se garder de confondre avec la lutte anticolonialiste. Anarchie qui n'a pour seul résultat que de braquer encore plus les Martiniquais contre toute forme d'autonomie et encore plus d'indépendance. Dans les vidés carnavalesques, on vitupère contre "les Blancs", "les Békés" sans jamais prononcer le mot "indépendance" et c'est à se demander si en fin de compte cela n'arrange pas l'Etat français. Car si les anarchistes brandissent le drapeau rouge-vert-noir, cela n'a comme conséquence que de le discréditer, mêlé qu'il est à des "vakabonnajri". Il devient peu à peu aux yeux de la majorité silencieuse comme l'emblème du n'importe quoi. Dans les chants carnavalesques, le "koké manman'w" qui est naturel durant cette période de défoulement voisine donc avec notre emblème national et personne parmi les anticolonialistes avérés n'a le courage de dénoncer cette forfaiture. Aucun autonomiste ou indépendantiste n'a suffisamment de "graines" pour exiger des anarchistes qu'ils respectent le Rouge-Vert-Noir !
La racaille a bien compris que l'Etat français ne bougera pas, que nos élus sont impuissants et lâches et que la majorité silencieuse fera le dos rond en espérant que le calme reviendra. C'est bien pourquoi depuis décembre, des "bradjak" circulent nuitamment et en toute impunité dans les quartiers populaires de Fort-de-France et Schoelcher, faisant un bruit d'enfer qui empêche la population de trouver le sommeil. Evidemment, ni le quartier de Didier ni celui de Cluny ni celui de Terreville ne subissent ces nuisances répétées et ce sont des restaurants dont les propriétaires sont des Martiniquais qui voient leur outil de travail partir en fumée et leurs salariés, eux aussi martiniquais, mis au chômage. Cela en pleine saison touristique alors que la Barbade, Saint-Vincent, Cuba et Saint-Domingue ont rouverts leurs hôtels à la clientèle principalement nord-américaine et européenne !
Dans toutes les sociétés, capitalistes ou communistes, il y a et il y aura toujours des délinquants. Dans les îles indépendantes de la Caraïbe, leurs actes criminels sont soit réprimés soit contenus comme c'est le cas en Jamaïque car elles n'ont pas de Papa Blanc pour assurer leurs fins de mois. Il n'y a que dans les dernières colonies françaises que l'on peut bloquer les routes, incendier des restaurants, piller des magasins ou les braquer en plein centre-ville sans craindre un quelconque retour de bâton.
Que chacun se le dise : l'anarchie sert objectivement le pouvoir colonial.
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