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Brésil : footballeurs "blancs" contre BOLSONARO, footballeurs "noirs" pour Bolsonaro

Brésil : footballeurs "blancs" contre BOLSONARO, footballeurs "noirs" pour Bolsonaro

   Ce qui s'est passé récemment au Brésil à savoir l'élection d'un président d'extrême-droite, Jair BOLSONARO, surnommé le "TRUMP tropical", est beaucoup plus complexe que ne le laisse penser nombre d'analyses socio-politiques aux allures savantes.

   Cette élection a d'abord fait tomber un mythe : le Brésil pays métis (certains noiristes vont même jusqu'à prétendre que les Noirs sont majoritaires dans le plus grand pays d'Amérique du sud !). Si c'était vrai__pays métis ou pays noir__jamais BOLSONARO n'aurait pu avoir été élu avec 56% des voix. Sauf à penser que Métis ou Noirs ont voté massivement pour lui, se tirant du même coup une balle dans les pieds. Peu crédible...

   Le Brésil est un pays majoritairement "blanc", de très peu certes, mais il l'est.

   Ce qui, par contre, complexifie les choses, c'est que "Blanc" au Brésil n'a pas le même sens que "Blanc" aux Etats-Unis, par exemple, pays où les Blancs hispanophones ne sont pas classés comme...Blancs !!! Profitons-en pour égratigner un autre mythe : celui qui veut que les "Blancs soient devenus ou en passe de devenir une minorité aux Etats-Unis". On entend cela en boucle dans tous les médias. C'est non seulement peu crédible, mais grotesque car dès la deuxième génération, les Blancs hispanophones passent la ligne et s'anglo-saxonisent. Renforçant le groupe blanc d'année en année. C'est ce qui explique pourquoi il y a des politiciens portant un patronyme hispanique qui sont virulemment opposés à l'immigration...hispanique. Les deuxièmes générations d'immigrés du Moyen-Orient rejoignent, elles aussi, le groupe "blanc".

   Mais revenons au Brésil !

   Et au football inévitablement. Ainsi des footballeurs "blancs" célèbres comme RAI ou JUNINHO (cf. photo illustrant cet article) ont dénoncé la candidature de BOLSONARO tandis que des footballeurs "noirs" tout aussi célèbres (cf. la même photo) comme RONALDINHO et NEYMAR l'ont bruyamment approuvée !!! Comment expliquer ce paradoxe ? Le critère racial a-t-il ici une quelconque pertinence ?  

   En fait, pour expliquer le triomphe de BOLSONARO, il faut faire intervenir un élément que les médias soulignent trop peu : ce qu'on pourrait appeler "l'invasion évangélique" du Brésil. En effet, ce pays presqu'à 100% catholique et adepte des cultes africains comme le candomblé a subi et continue de subir depuis au moins quatre décennies une poussée du culte évangélique en provenance des Etats-Unis. Des nuées de pasteurs étasuniens se sont abattus sur le pays comme des sauterelles, convertissant la population, en particulier les pauvres, à tours de bras au point qu'on estime les évangéliques à près de 40% de la population brésilienne aujourd'hui.

   Pendant que les grands médias se focalisent sur la montée en puissance de l'islam dans le monde, ils ne voient pas ou font semblant de ne pas voir l'égale montée du culte évangélique et cela pas seulement au Brésil, mais aussi en Haïti ou au Nigéria. Culte fanatique, pro-capitaliste, misogyne, homophobe et raciste qui crétinise littéralement les masses populaires de tous ces pays et les amène, lors des élections, à voter pour le candidat soutenu par l'Eglise évangélique, candidat lui-même évangélique.

   Certes, l'élection de Jair BOLSONARO est également due à un retour de bâton du capitalisme, au fait que les grands groupes capitalistes brésiliens ont voulu mettre un terme à la politique socialisante de LULA et de ROUSSEF, mais ignorer le facteur évangélique conduit à exagérer l'importance du facteur racial dans la dernière élection. Il y a indéniablement du racisme au Brésil, mais RAI et JUNINHO n'ont pas réagi en tant que "Blancs" et RONALDINHO et NEYMAR en tant que "Noirs". S'ils l'avaient fait, leur positionnement aurait été totalement illogique. Simplement les premiers ont réagi en tant que personnes conscientisées et dotés d'un certain niveau culturel alors que les seconds ont réagi comme des analphabètes millionnaires...

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