Nombre de romanciers antillais cherchent à prendre le relais des conteurs, se mettant en scène comme mandatés ou attachés à recueillir et transmettre des histoires. En quête de légitimité, et tout en valorisant par ailleurs la fiction et le romancier, ils se font passeurs de mémoire, relais d’autres voix ou de la parole collective ; et quand les paroles sont inaudibles, quand la mémoire est perdue et que l’écrivain doit finalement « tout imaginer », il est encore présenté, chez Patrick Chamoiseau surtout, comme recevant un don – manuscrits et objets chargés d’histoire, mémoire des corps et mémoire des pierres – auquel il répond par son récit.
Source : https://clo.revues.org/1699