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CONGOLAISE TUEE EN INDE : UNE HISTOIRE D’AMOUR TRAGIQUE

par Blaise Kapampy http://oeildafrique.com.
CONGOLAISE TUEE EN INDE : UNE HISTOIRE D’AMOUR TRAGIQUE

Vendredi 20 mai 2016, New Delhi. Il s’appelait Olivier Masonda et il était congolais. Le jeune homme de 28 ans était arrivé en 2012 de la République démocratique du Congo en Inde pour y poursuivre ses études et était récemment devenu professeur de français à New Delhi. Le vendredi 20 mai, il a été tué à coup de pierres et de briques par trois hommes à New Delhi, dans un pays où les Africains sont fréquemment victimes d’attaques racistes. Le meurtre avait eu lieu dans le quartier huppé de Vasant Kunj. Ses meurtriers avaient également frappé un voisin qui essayait de lui venir en aide.

Vendredi 20 mai 2016, New Delhi. Il s’appelait Olivier Masonda et il était congolais. Le jeune homme de 28 ans était arrivé en 2012 de la République démocratique du Congo en Inde pour y poursuivre ses études et était récemment devenu professeur de français à New Delhi. Le vendredi 20 mai, il a été tué à coup de pierres et de briques par trois hommes à New Delhi, dans un pays où les Africains sont fréquemment victimes d’attaques racistes. Le meurtre avait eu lieu dans le quartier huppé de Vasant Kunj. Ses meurtriers avaient également frappé un voisin qui essayait de lui venir en aide.

Mardi 5 juillet 2016, le vice-ministre des Congolais de l’étranger, Antoine Athou Boyamba, envoie un message pour nous informer qu’une jeune femme congolaise, Cynthia Vechel Kadima, 30 ans, venait d’être tuée à Hyderabad en Inde par son mari, Rupesh Kumar Mohanani, 36 ans, et père de sa fille de 8 ans, Sania. Cynthia vivait avec son mari à Hyderabad depuis 2012.

Une dispute conjugale qui tourne mal

Selon la police, Mohanani et Cynthia avaient de fréquentes disputes sur les questions financières parce que son mari, agent de change, avait subi des pertes sévères sur le marché boursier mais aussi parce qu’il accusait souvent sa femme d’infidélité ! Selon la police, le couple se querellait souvent à ce sujet. Rupesh soupçonnait Cynthia de «trop causer» avec un ami, Kinuani Kamitabu, sur Facebook. Le nommé Kinuani Kamitabu, français d’origine congolaise, vit en France et il aurait convaincu Cynthia de divorcer pour la rejoindre pour une nouvelle vie idyllique à l’ombre de la Tour Eiffel !............

Comment en est-on arrivé là ?

A 3h du matin ce lundi 4 juillet, dans leur appartement à Gachibowli, Rupesh et Cynthia s’engagent dans une énième et terrible dispute conjugale. Il semble qu’elle voulait divorcer pour aller rejoindre son amoureux Kinuani en France. Pire, avec leur fille. Rupesh voit rouge et son sang ne fait qu’un tour. Il la gifle violemment. Cynthia le repousse brutalement. Il trébuche, se cogne la tête contre le mur et se fait très mal. Sous l’accès de rage, il l’étrangle et elle meurt de suite de cette strangulation. Pris de panique, il perd ses moyens et met au point un plan démoniaque pour faire disparaître le corps de sa femme.

 

Avec deux couteaux, un marteau de balle-grenaillage et une hache, dans la salle de bain, il découpe minutieusement le corps du défunt en neuf morceaux qu’il place dans des sacs en plastique. Pendant tout ce temps, leur fille dort innocemment. Le matin, comme d’habitude, l’homme la réveille, la prépare et la dépose à l’école à 8 heures comme si de rien n’était tout en prenant le soin de lui dire que sa maman était sortie. Il passe le reste de sa journée à tracer le plan de comment et où jeter les morceaux du corps dépecé.

A 15h30, sa fille revient de l’école. Il ne sait quoi faire. Il prend sa voiture et, au bon moment, y place la valise contenant les morceaux du corps de sa femme, c’est à dire quand le gardien du bâtiment et le superviseur étaient absents. A 17h30, avec sa fille, il conduit vers Shamshabad, la banlieue de Hyderabad.

 

 

 

C’est alors qu’il repère une zone inoccupée près du village Madanapalli et décide d’y incinérer les restes du corps, selon les déclarations de Uma Maheshwar Rao, l’inspecteur Shamshabad. Il utilise 8 litres d’essence, qu’il avait apportés, asperge les sacs et les brûle. Pendant ce temps, sa fille attend dans la voiture sans savoir que c’est le corps de sa mère que son père incinère !

 

L’assassin aurait pu s’échappait n’eut été l’intervention du destin. En effet, après son forfait, il repart tranquillement au volant de sa voiture. Hélas, quelques 100 mètres plus loin, sa voiture s’embourbe et les villageois de Madenapalli, cité proche, qui sont venus pour l’aider, suspectent son comportement et remarquent des traces de sang sur sa voiture. Immédiatement, ils alertent la police tout en l’empêchant de prendre le large. Arrêté par la police et conduit au Commissariat, il passe aux aveux tout en affirmant qu’il n’avait pas l’intention de tuer sa femme et que sa mort était un accident. Il est inculpé pour assassinat et tentative de dissimulation du corps de son épouse.

Crime crapuleux ou crime raciste ?

Un crime crapuleux ou crime d’honneur est un crime commis par intérêt, en raison d’un motif sordide, c’est à dire un crime perpétré en réaction à un comportement perçu comme ayant apporté le déshonneur à une famille, et ayant donc enfreint le code d’honneur. La plupart des victimes, qui ne sont pas nécessairement auteurs des faits reprochés, sont des femmes. Contrairement aux crimes dits passionnels, les crimes d’honneur ou crimes crapuleux sont prémédités. Dans les sociétés où ils sont perpétrés, ils sont considérés comme relevant du domaine privé et la justice poursuit rarement les criminels.

L’on parle de crime raciste ou de crime haineux quand la victime est la cible en raison de son appartenance, réelle ou supposée, à un certain groupe social, le plus souvent défini par la race, la religion, l’orientation sexuelle, le handicap, l’ethnie, la nationalité, l’âge, le sexe, l’identité sexuelle ou le parti politique. Les crimes de haine peuvent prendre de nombreuses formes. Les incidents peuvent impliquer des attaques physiques, des dégradations de biens, des intimidations, du harcèlement, des attaques verbales ou des insultes, ou des graffitis ou des lettres insultantes.

Donc, dans le cas regrettable de Cynthia et malgré la douleur qui traverse la diaspora congolaise et les récents crimes racistes déplorés en Inde, il ne faut pas verser dans l’amalgame. Il s’agit d’un crime crapuleux et non d’un crime raciste. D’ailleurs, ce dernier temps, on déplore régulièrement et de plus en plus ce genre de crime dans la diaspora congolaise. Il y a des cas récents de meurtre des congolaises en Angleterre, aux USA et en France.

Qui est Rupesh?

En 1999, Rupesh Kumar Mohanani débarque à Kinshasa, en RD Congo où il travaille comme vendeur dans un grand magasin de ses «frères» indiens devenus intouchables et richissimes. En 2003, il revient brièvement en Inde avant de retourner au Congo deux mois plus tard.

Pendant son séjour à Kinshasa, et comme tous ceux qu’on appelle là-bas avec respect (par complexe d’infériorité) «expatriés» ou encore «mindele» (blancs), il fréquente assidûment les filles de joie qui vendent leurs charmes à vil prix, misère oblige. Il faut signaler que les filles kinoises préfèrent les clients expatriés à leurs «frères» congolais parce qu’ils paient bien et que les fréquenter donne une valeur ajoutée !!!

On voit souvent Rupesh Kumar Mohanani au club «Malibu» dans la commune de la Gombe. Et il y est bien connu comme croqueur de chair moite congolaise. C’est là qu’il rencontre et tombe amoureux de Cynthia, une danseuse. En 2008, ils se marient et vivent en couple sur place jusqu’en 2012. Sentant que son heure avait sonné et ayant fait «fortune», Rupesh Kumar Mohanani décide de rentrer chez lui avec femme et enfant. Et le couple s’installe à Madhapur dans un somptueux appartement. Il travaille comme agent de marché boursier dans la ville. Les affaires sont prospères et la vie belle comme sa dulcinée Cynthia. Et pan, la crise passe par-là. Il pique du nez, les affaires périclitent et, avec elles, la bonne humeur dans le couple. Depuis, les crises d’argent succédaient aux crises de nerfs et de jalousie jusqu’au fatal, jour de son crime.

 

Blaise Kapampy

Post-scriptum: 
Cynthia Vechel Kadima Tshibunda/ Source Facebook

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