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"Contrats aidés" : les pleurnicheries indécentes du Béké de Reynal

"Contrats aidés" : les pleurnicheries indécentes du Béké de Reynal

   Dans une tribune publiée sur un site-web de la place, le Béké Emmanuel de REYNAL, président de l'association "CONTACTS-ENTREPRISE", s'en prend au mouvement de grève enclenché à la Martinique depuis l'annonce de la non-reconduction par l'Etat des "contrats aidés", mouvement qui prend chaque jour plus d'ampleur puisque ce lundi 25 septembre environ 5.000 manifestants ont défilé dans les rues de Fort-de-France. Le spectre d'un nouveau Février 2009 est donc là et le patronat tire la sonnette d'alarme par la voix de DE REYNAL qui pleurniche sur les possibles conséquences d'un tel remake : cela reviendrait-, écrit-il, à détruire les vrais emplois, ceux du secteur économique, pour sauver les contrats aidés.

   De qui se moque De REYNAL ? Depuis quand y a-t-il une "économie" en Martinique c'est-à-dire un système qui fonctionnerait à partir de ses fondements propres et qui serait donc pérenne ? Notre Béké, comme tous ses compères, feint de ne pas savoir que c'est toute la Martinique qui vit en "contrats aidée". Notre soi-disant économie n'est qu'une "économie aidée". Et aidée par quoi ? D'abord, par les 40% des fonctionnaires qui la font artificiellement tourner et dont les premiers profiteurs sont ces mêmes Békés lesquels ont pourtant le toupet de dénigrer à la moindre occasion ceux qui les touchent. Car sans ce sursalaire des fonctionnaires, leurs supermarchés, leur magasins de bricolage ou d'équipement sportif, leurs concessions automobiles etc...ne fonctionneraient pas à plein régime comme c'est le cas. 40% qui bénéficient aussi aux professions libérales qui elles aussi troussent le nez dessus, feignant elles aussi de ne pas savoir que le montant que demande un avocat, un architecte ou un dentiste pour s'occuper du client est étroitement lié à ce sursalaire. Notre économie est également "aidée" par les allocations diverses et variées versées aux classes populaires, allocations plus justifiées que les 40%, et qui permettent à une bonne moitié des Martiniquais de garder la tête juste hors de l'eau. Elles retombent, elles aussi, ces allocations, dans la poche des Békés et de leurs supermarchés.

   Mais le plus gros de l'aide à notre "économie" ce sont évidemment les subventions étatiques et européennes allouées aux gros planteurs et autres Békés qui, plus habiles que ces couillons d'universitaires du CEREGMIA, ont toujours su traire les mamelles de la Mère Europe sans jamais se faire taper sur les doigts ni interroger par l'OLAF (ou "FBI" européen). Bref, l'économie entière de la Martinique est une "économie aidée" et les pleurnicheries d'Emmanuel de REYNAL relèvent de l'indécence pure et simple. Oh, certes, hypocritement, dans son article, il verse une larme émue sur les "50.000 chômeurs" que compte la Martinique et sur le fait que les contrats aidés sont nécessaires :

   "Les contrats aidés sont utiles, car notre chômage est immense. Mais les emplois durables issus de l’activité économique le sont encore plus ! Choisir de tuer ceux-ci pour sauver ceux-là est irresponsable !"

   Ce distinguo entre "emploi durable" et "emploi aidé" est, comme on vient de l'expliquer, une farce. L'économie entièrement aidée de la Martinique, grossière "économie de comptoir", n'est aucunement durable et s'effondrera du jour où les 40% ainsi que les autres aides et allocations seront plus fortement rognées, ce que le gouvernement actuel a déjà commencé à faire et ce qui ne peut que devenir pire dans les années à venir. Et là, il convient également de questionner les syndicats et les partis politiques de gauche et d'extrême-gauche qui, certes, ont raison de défendre bec et ongles les "contrats aidés", mais qui ne proposent aucune solution pour sortir de cette mortifère économie de comptoir. Papa la France et Manman l'Europe ne seront pas éternellement au chevet d'une Martinique sous perfusion. On ne peut pas au nom de la "défense du social" occulter sans arrêt la question politique et celle de l'avenir institutionnel de notre pays. Or, que constate-t-on ? A l'extrême-gauche, on baigne dans un ouvriérisme internationaliste qui ne dessine aucune perspective de sortie, même à long terme, de ce système qui finira par nous phagocyter en tant que peuple. Chez les nationalistes, on gère le système en place, certes sans la gabegie habituelle des autonomistes, mais sans perspective non plus de sortir "hors des jours étrangers". Nous n'avons pas fait, au cours des deux décennies écoulées, un centimètre vers plus de souveraineté et pire, aucune porte de sortie ne se profile à l'horizon. En refusant par plus de 70% des votants cette poussière d'autonomie que pouvait être l'Article 74, nous avons, une fois de plus, démontré notre infantilisme.

   Alors indécence békée contre irresponsabilité "nègre" ?...

Commentaires

jean-michel caraibes | 26/09/2017 - 17:12 :
Beaucoup de vérités dans cet article.
jean-michel caraibes | 26/09/2017 - 17:29 :
Je ne comprends pas les "indépendantistes":au lieu de réclamer le maintien des emplois aidés (pérennisant ainsi la présence et la dépendance françaises en Martinique et rendant de moins en moins possible une séparation d' avec la France) ,ils auraient dû trouver des financements (quitte peut être à faire des remises en cause douloureuses et impopulaires) dans le budget de la Collectivité et la faire financer les emplois aidés à la place de l'Etat. Ça c'est de la rupture. Mais on préfère être très justement des" mendiants arrogants" .N'est ce pas?

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