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CRONIQUE DE LA LAGUNE XI : FLAQUES DE LA SAISON DES PLUIES 2

CRONIQUE DE LA LAGUNE XI : FLAQUES DE LA SAISON DES PLUIES 2

Tu ne vois pas le fleuve des sanglots : il lui manque une larme de toi.

Antonio Porchia

                                  

 

                                   C’est sympathique d’habiter un bidonville. On n’est pas emmerdé. D’abord c’est l’égalité sociale. Bien sûr, un parvenu a calé sa toiture en tôle de trois parpaings, on le jalouse ! C’est aussi l’égalité des chances, aucune pour personne, pas d’espoir et tant mieux, on se débrouille. Je n’ai pas vu un seul malheureux. Mais la politesse des gueux. On protège la planète car l’électricité, on ne l’a pas tout le temps, on en profite, et puis on mange braisé. On vit un peu chez soi, un peu chez les autres, c’est mal délimité. Ils n’osent pas parler de pièces, mais de jetons. Les billets n’existent pas ici, c’est un combat de monnayer 2000 francs. Mais çà grouille de petits étals, de petits métiers, dans un agencement médiéval, imbriqués. Je vois des corporations, des échevins, des compagnonnages. Une femme vend des citrons, une dizaine pour la journée, une autre, une bassine d’arachides, des mangues, des petits sablés, quelques pattes de bananes, des médicaments périmés, un tailleur, un savetier, un barbier, un petit marché se cache dans un dédale de cabanes, chacune y vend moins qu’un panier de légumes ou de fruits ou d’épices. On se coiffe partout, des tressages improvisés. Les filles passent leur temps à se coiffer.

                                   Pas beaucoup de blancs, aucun. Les blancs j’en ai vu peu dans le pays ! Ils doivent se terrer à la Riviera ou à Cocody, avec leur indifférence, leurs peurs, leur dédain et leurs piscines,  ou sur les plages de Bassam, les touristes. J’en ai connu qui vivent  ici depuis 30 ans. Je connais mieux Abidjan que beaucoup d'entre eux. Je l'ai vérifié auprès des rares que j'ai rencontrés. Vu que les quartiers comme Yopougon, Abobo, Adjamé, déconseillés par l’ambassade de France, je les ai visités en premier, pour me faire une idée du danger. Il n’y en a pas si on se fait passer pour un nègre ! Ce n’est pas évident, ils vous repèrent, on ne sait pas pourquoi !  Mais dans mon bidonville, vous n'en verrez jamais un ! Ce bidonville, ce sont aussi de petits maquis où l’on sert des litres de bière, en écoutant du koudougou, le soir, des enfants nus récurés par d’énormes matrones ou jouant avec rien, à cache-cache, des filles qui vous invitent des yeux à d’improbables siestes.
                                  
                                   Il y eut un matin de panique et de cauchemar, sur le port. Tout avait mal commencé par une nuit d’insomnie, que je n’en voyais plus la fin de mes affaires, que mon container était retenu en otage sur le port, qu’onctueusement SAGA, mon transitaire, me présentait facture de ceci, facture de cela, en euros. J’aurais convoyé un container de cocaïne ou de kalachnikovs, ce serait déjà sorti. Mais là, on joue de ma patience. Du vieux matériel informatique réformé, que les Emmaüs n’en veulent même pas chez nous, dans une affaire totalement propre, c’est louche. Sûrement des diamants cachés dans mes vieux écrans. Je ne viens pas seul, je suis sous la protection de la police dont j’assure l’entretien depuis des semaines petits déjeuners, restaurants, essence, unités téléphoniques. Ce corps, irréprochable manque de moyens, heureusement, je suis là. Bon, ils n’ont rien fait que montrer de temps en temps leur brassard que tout le monde s’en fout mais ils m’ont moralement soutenu et pris en pitié. Je les ai nourris les malheureux, c’est çà l’amitié dans le pays avec les fonctionnaires.

                                   Sur le port c’est le déluge. Je la vois mon inspection, mon matériel sous les trombes, qu’il n’en restera rien. Pour rentrer sur le port il faut montrer un brassard de police ou de gendarmerie, ce n’est pas un moulin, ou un billet de 1000 francs. Mon associé Samuel Kablan, un pitoyable petit escroc est là, convié par Ezoua de SAGA. Ils ne se lâchent pas d’une semelle, entre amis et pour cause. La police erre, regarde les montres. Des dockers désœuvrés, attendent l’inspecteur. Je vois heureux mon container, je me demandais s’il n’avait pas coulé en mer. Une première inspection a naturellement détecté un excédent non déclaré. En clair, les factures et la désignation du matériel du Ministère des finances français sont à coup sûr falsifiées. Mais les douanes ivoiriennes ont l’œil, et le bon. 300 milliards exactement m’a dit le Commandant Koné, attaché à la sécurité intérieure, en tête à tête, à Paris, à l’ambassade de Côte d'ivoire, dans le XVI ème arrondissement bien sûr, que les douanes ont extorqué à l'État. Alors je me dis que mon container va passer entre les gouttes. Tiens, fume ! D’ailleurs je ne fais que çà, clope sur clope ! La deuxième inspection, c’est parce que le scanner a trouvé quelque chose de louche. Je parie qu’on va retrouver le premier excédent ! Finalement vers 11 h, l’inspecteur arrive, se dirige vers un comptoir et mange son riz sauce, du poisson, il n’est pas pressé. Le blanc est cuit de toute façon ! La police lasse d’arpenter le hangar s’éclipse ! Me laisse seul avec Ahmed mon sherpa, le seul qui ne m’a jamais trahi !

                                   Je pense et j’ai de mauvaises pensées. Je suis venu, je les prenais pour des hommes, mieux pour des nègres, qu’il y a plus de dignité. Eux, ces cons, ils m’ont pris pour un blanc, pas plus, se reconnaissant implicitement noirs. Je suis venu avec la pensée noire, Malcolm X, le pasteur Martin Luther King, Aimé Césaire et Franz Fanon et avec tous les penseurs antillais, Glissant,  Chamoiseau, Confiant, les actuels, qu’il faut être descendant d’esclave, pour réfléchir un peu à soi-même, à ce qu’est un homme. Finalement aux Antilles, nonchalantes et oisives, esclavagisées, colonisées et françaises, finalement on pense, que çà doit être signalé, et la Martinique c’est un vivier, que çà doit aussi être signalé aussi, même si c’est petit. Je suis venu en nègre d’un coloris clair, vu que je marronne depuis l’âge de 8 ans, que ma mère m’a dit à cet âge de me souvenir, qu’on venait d’assassiner le plus grand homme du siècle, le pasteur King. Et je m’en suis souvenu, finalement, aujourd’hui encore. Et bien, je ne serai ni pédagogue, ni démagogue. Je vais m’en aller avec ma pensée noire, loin des vauriens, affamés de rancunes, de convoitises, mythomanes et mégalomanes. Pas si dignes que çà, même pas dignes de la couleur de leur peau, cette chasuble sombre que j’ai tant vénérée. Oui, moi le nègre blanc, je vais m’en aller loin de ces peuplades dégénérées et cupides. Et je dirai merde et pire encore aux négrophiles confortablement installés en France, aux noiristes de tout poil, les voix noires indignées et officielles que l'on interroge dès qu'un brin de racisme est décelé, aux anti-racistes de salon, mondains, du café de Flore, à tout ceux qui culpabilisent. Car il ne suffit pas d’être noir pour être nègre, je ne leur dirai pas pourquoi à ces cons, qu’ils ne le méritent pas et qu’ils en sont si loin que je ne vais pas me fatiguer et perdre mon temps. Il y a des moments où trop c'est trop !

                                   Alors j'attends, je fume, piteux, je pense à autre chose, à Awa. Elle est impossible ! Discrète, innocente, timide, candide, sérieuse, secrète, pudique. On n’est pas 2 minutes à la maison qu’elle a déjà les fesses à l’air ! Elle ne peut pas garder une robe, longtemps sans la relever ! Elle cuisine, elle balaie, se douche, passe, glisse, toujours à demi-nue. Quand elle ne danse pas tout d’un coup, de petits coups de reins, saccadés ! Elle me livre indifférente son dos et la perfection de ses fesses ambrées, fermes et musclées ! Et part dans une transe, ondule, glisse ses doigts effilés un peu partout sur son corps et me laisse pantois ! Quel savoir-vivre ! Elle joue avec son pagne ! Et mes nerfs ! Moi je ne la voie qu’en marbre de Carrare au Louvre tant ses lignes sont pures ! Elle l’ignore, elle, que sa place est au Louvre ! Nous avons des discussions sérieuses ! Tout d’un coup elle plie une jambe, étend l’autre, son pagne glisse et sa main se promène le long de son sexe, gentiment ! Çà finit mal toujours mes discussions sérieuses ! Mais elle se refuse, invoque un mal de tête ! S’étend sur le ventre, sur le canapé,  ferme les yeux, puis se soulève lentement,  replie ses jambes, se cambre et m’attend, offerte comme une hostie, une main entre les cuisses, en disant, non, non, non, non ! La petite dévergondée ! Puis elle se suspend, se plie, se cabre, s’écartèle, chevauche, s’enfuit et s’ouvre ailleurs, d’une autre façon ! Bon, je ne vous dis pas tous nos jeux, toutes nos périlleuses acrobaties avec la jeune princesse baoulé Akissi N’Guessam Dieckett, nom de caresse Awa, vous allez me la piquer, vu que je la destine aux musées nationaux !

                                   Le pays est riche en curiosités ethnologiques ! J’avais décidé un jour, las,  de m’adonner à l’étude, studieuse, d’un épais volume acquis, fort cher, à la librairie de France, la seule d'Abidjan. Cette librairie est ce que l’on peut trouver de pire dans le genre, pire que les maigres rayonnages de nos supermarchés français, qui entre la charcuterie et les sous-vêtements offrent quelques livres des collections rose ou verte. Ici ce sont les âneries du moment comme un container de livres du journaliste ivoiro-martiniquais, Serge Bilé, qu’on n’a pas réussi à extrader vers son pays pour qu’il explique en quoi Dieu est contre les nègres, et beaucoup de vieilleries françaises, et non sans humour, les mémoires de Charles Pasqua, qui doit avoir beaucoup de choses à raconter sur l’Afrique. Mais là, au milieu de ce pitoyable fatras, une étude critique de la Poésie complète de Léopold Sédar Senghor, aux éditions du CNRS, coordonné par Pierre Brunel, qui a beaucoup écrit sur Arthur Rimbaud et nomme d’ailleurs Senghor « le passeur considérable » par analogie au « passant considérable » dont parle Mallarmé à propos de Rimbaud. Je me délecte à lire les contributeurs et les participants, la fine fleur de l’Université française et africaine, professeurs et agrégés de littérature, rien que du beau linge pour célébrer Senghor, le poète de l’universel. Ainsi donc, un après-midi, calme, face à la mer, ses rouleaux, assis à l’ombre de quelques cocotiers,  une petite table, un soda, seul et tranquille, loin des sauvages et des analphabètes anthropophages, je chausse mes lunettes.
                                  
                        Le plagiste, attentionné, vient d’abord me parler de mes lectures ; je m’en débarrasse en lui avouant tristement que Césaire et Senghor sont morts depuis peu. Il me présente ses plus vives condoléances, pour ma famille. Mais compatissant, il revient m’ennuyer en me proposant une pleureuse, pour me tenir compagnie. Dans la plus grande mauvaise foi, j’accepte ! Un peu par curiosité aussi. 10 minutes passent, je suis plongé dans un « guimm pour trois kôras et un balafong », je me concentre quand s’approche, timidement, une jeune naïade, assez sommairement vêtue, avec cette peau charbonneuse qui me fascine tant, mince et d’une poitrine pleine et peu couverte. Ma liseuse, qui avoue 19 ans, j’admets, si elle le dit, et avoir quitté l’école en fin de primaire, ne me semble pas disposée à une discussion littéraire. Je considère qu’il faut se plier aux usages, ne pas froisser. Elle m’invite, dans une petite paillote, intime, une natte par terre. Comme un petit crachin vient à passer, je m’abrite avec elle, bien sûr de mauvaise foi, après avoir dûment marqué ma page. Nous sommes là, tous deux, étendus sans trop parler. Je perçois, qu’à mon corps défendant, je vais devoir sacrifier aux us du pays. Je lui laisse toute initiative ! Elle les prend avec une simplicité déconcertante. Mes intentions littéraires cèdent devant le naturel et le savoir-faire de la jeune et si noire liseuse. Je donne un répit à Senghor et elle ne m’en laisse point. Une jeune geisha, pensai-je, Mais nous sommes en Côte d'ivoire ! Il lui faut assez peu de temps pour me faire oublier les kôras et le balafong ! Dieu m’est témoin que je n’ai pas voulu çà, Allah aussi ! Mais elle est jeune, douce, jolie et très savante ! Et surtout si noire que je repousse mes travaux littéraires. Son naturel me désarçonne ! Je me laisse faire avec paresse, elle se charge de tout d’ailleurs ! Je concède avoir maintes fois cédé à ces après-midis littéraires, Senghor sous le bras, animé des meilleures intentions ethnologiques en toute fidélité avec mon égérie, la douce Awa.

                                   Ici, il faut garder la tête froide, savoir vite juger autrui, homme ou femme, sans préjugé et sans concessions non plus, fixement, le reste n’a pas d’importance. Mais respecter les bienséances, les Excellences, dans certains cas et certaines déférences comme le don systématique, obligatoire, d'oboles, pour rien, car c'est un ramassis de mendiants en clair, partout et à tout niveau, surtout les plus fraternels. Mais peut-on juger, a-t-on le droit ? Alors pour la petite Fatim, si charbonneuse, il faut du respect, comme pour les petits métiers, vu qu’il n’y a que le petit peuple et encore qui est digne et pudique et que la dignité du nègre n’a pas franchi l’océan, de là où on s’est aperçu qu’il en avait une, que les voix furent blanches ou noires et volontaires, sincères.

                                   Il faut se rendre à l’évidence, en finir avec les culpabilités et les fausses illusions d’un Éden perdu, que nous aurions souillé. Si l’on vient dans ce pays, animé des meilleures intentions, cette mauvaise conscience qu'il nous faut absoudre, l’esprit éclairé des plus grands penseurs nègres ou blancs qui ont porté haut, la dignité de l’africain, mais plus simplement si nous venons avec amour, si nous cherchons l’homme ici, plus respectueux qu’un Fanon, alors la chute est vertigineuse. Il n’y a dans ces races d’êtres dégénérés, que mensonge, lâcheté, veulerie, suffisance, mythomanie, cupidité, médiocrité et finalement indignité. Ce n’est pas pratiquer l’amalgame, ni ramener à une maigre expérience, la réalité de ce peuple. A tous les niveaux du pays, je ressens la bassesse, les compromissions, les mesquines affaires, la paresse, la haine et la convoitise d’autrui, la haine des différences, les leurs, entre eux, les pires. Et il ne me faudra pas longtemps pour extrapoler, ces tristes réalités. Après 50 ans d’indépendance, 2 à 3 générations donc, le nègre est aigri, rêve de colonies et de soumissions, des anciennes paresses et de la chicote, d’être recolonisé, sur-colonisé, et qualité suprême, rêve d’être français. Je n’en ai pas vu un ou presque qui rêvât d’être ivoirien et le drame est que j’ai vu très peu d’hommes debout. Je ne compare rien moi, en apatride, ce pays à la France, mais je m’interroge : « Aller où, pour trouver un homme ? Bien loin d’ici en tout cas ! »

                                   Et quelques valeurs sommaires, l'honnêteté, l’intégrité, le sens du devoir,  l'amitié, la glose des journaux télévisés, un rare culte de la personnalité d'ailleurs sur télé-Gbagbo, où depuis plus d’un mois, je n’ai pas vu s’exprimer un opposant, un syndicaliste, un universitaire, oui quelques valeurs et la réalité, c’est que l’on peut tout acheter ici, la police, les douanes, la justice, les  hommes et les femmes, tout le monde se sait catin. On peut être négrier, aujourd'hui en Afrique noire !

                                   Les enfants sont des enfants comme partout, et pas bien longtemps ; les vieux sont vieux et sages mais ils ont des nostalgies, le temps de Houphouët, oui mais celle de Houphouët lui-même ? Entre, mieux vaut n’en parler point. Un bestiaire, plus ou moins silencieux, résigné, fataliste, plus ou moins menteur, rusé, roublard, affamé sans doute, de tout et la faute à qui ? Pas à moi, à la France ? Pourquoi pas ! C’est plus qu’une hypothèse. Un tiers des 45 pays les plus pauvres du monde sont nos anciennes colonies. Soit notre empire colonial ne valait pas un clou, soit la décolonisation n’a pas été une grande réussite et la coopération juste, un véritable fiasco ! Et de cela, nous en avons les preuves, hélas, depuis 50 ans, la politique étrangère de la France en Afrique décidée par l'Élysée, les cabinets doublés, les Messieurs Afrique, les interventions militaires officielles et les mercenaires, les émissaires et leurs valises, les coups fourrés ou foireux, dans ces républiques bananières qui ont enrichi quelques malfrats français, Présidents, ministres et hommes de main, capitaines d’industrie sans vertu morale, quels que soient les dirigeants pour aboutir à des bourbiers que l’on constate aujourd’hui et dont on ne sait comment sortir.

                                   Mais le nègre n’est pas pour autant indemne de toute critique. Il n'a pas acquis une condition d'homme, il ne sait pas ce qu'est la dignité. Il aime la chicote et le fouet ! De çà on n’y peut rien ! La misère ou la pauvreté ne sont en rien des gages d’indignité, au contraire souvent ! Ici, à Abidjan, cette Babylone africaine, qui attire l’Afrique entière, c’est un monde veule et haineux que l’on côtoie, pitoyable dans son indignité et ses mensonges, corrompu, cupide, l’argent, l’argent, l’argent et le paraître, enflés comme des baudruches, piteux globalement. Des sous-hommes, oui, je le dis et n’en éprouve aucune gêne. Et si vous avez le malheur d’être blanc, on ne vous approchera que comme un potentiel mécène, mais avec onction ! Quoi que vous fassiez ou disiez, on va sagement attendre pour vous manger ! Le nègre est anthropophage, je le redis et goûte spécialement les viandes blanches ! Je sais,  je m’emporte !

                                   Si l’Afrique n’a plus de morale c’est que l’Afrique n’a plus de sagesse ou de philosophie ! Et n’a plus de civilisation donc ! Au diable, les cultures chamarrées, les enflures des discours et les africains qui s’appuient sur une représentation de l’homme si basse, si peu humaine enfin, si lointaine de l’homme et si proche de ce que l’homme a de pire ! « Il n’y a pas de vertu sans courage » disait en 1933 Gaston Monnerville ! Depuis longtemps, on n’a pas besoin de courage, ici, car la vertu, on s’en fout éperdument. Alors pourquoi sauver ou aider les africains ? Ils ne le méritent pas. Faut s’en aller, à jamais. Un gros chèque qu’ils se déchireront avant de l’encaisser. Les laisser se démerder ! A voir comme on traite ici, les amis de l’Afrique, qu’ils foutent tous le camp, pour ne pas briser le fil de l’amitié, il ne restera plus que des français, durs et affairistes aussi aimant que les Libanais, intransigeants et méprisants pour le nègre. C’est çà qu’ils veulent, les nègres de céans, toujours admiratifs devant la chicote ! Et parfois heureux, d'un bonheur à faire pleurer.

                                   Il faudra tout de même tâcher de comprendre pourquoi on en est arrivé là. Il faudra du recul, du calme, de la réflexion, de la recherche et de l'analyse, un boulot de juge d'instruction en somme, à charge et à décharge ! Pour l'instant je constate seulement, avec amertume. L'Afrique ce n'est pas Nelson Mandela, Youssou N'Dour, Woyle Sojinka ou Léopold Sédar Senghor et quelques autres. Toutes les étoiles africaines du firmament sont entourées d'un vide sidéral.

Post-scriptum: 
Photo : la lagune à Abidjan

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