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Dans le secret des planètes : Proxima b, tellement loin, tellement proche

Dans le secret des planètes : Proxima b, tellement loin, tellement proche

Elles nous font rêver, même si on ne connaît souvent que leurs noms. Mais que recèlent les planètes ? Sont-elles belles, viables pour nous ? Notre série vous le révèle cette semaine. Ce samedi, cap sur Proxima b, une exoplanète, au départ jugée jumelle de la Terre.

Elles nous font rêver, même si on ne connaît souvent que leurs noms. Mais que recèlent les planètes ? Sont-elles belles, viables pour nous ? Notre série vous le révèle cette semaine. Ce samedi, cap sur Proxima b, une exoplanète, au départ jugée jumelle de la Terre.

La Terre est à cours de ressources, elle suffoque, un ancien pilote part à la recherche d’une planète de rechange… Oui, vous l’avez reconnue, il s’agit bien de l’histoire du film « Interstellar » mais ne rêvez pas trop… D’après les scientifiques, la probabilité de trouver une planète Terre bis est en effet proche de zéro. De l’eau, une atmosphère protectrice, des températures clémentes, le cocktail qui a permis à la vie humaine de naître est bien trop subtile, aléatoire pour que le miracle ait pu se reproduire ailleurs, estiment-ils.

Mais si la planète bleue n’a pas de plan B, cela ne veut pas dire que la vie n’existe pas ailleurs et sous une autre forme (mousses, bactéries…). Et cette vie extraterrestre, ce sont peut-être les exoplanètes, ces planètes situées à des milliers d’années -lumières, en dehors de notre propre système solaire, qui vont nous permettre de la découvrir.

Des mondes inconnus au-delà de notre galaxie

C’est en 1994, sous le ciel provençal, qu’on a trouvé le premier exemplaire de ces objets ultra-lointain. Et si on subodorait leur existence, cela a fait tout de même l’effet d’une bombe. Cette année-là, le suisse, Michel Mayor et son étudiant Didier Queloz expérimentent sur le télescope de l’Observatoire de Haute Provence (OHP), un nouveau spectromètre qu’ils ont mis au point, lorsqu’en novembre, ils tombent sur une étrange oscillation toute proche d’une étoile, elle, bien connue. Une planète à cet endroit, presque collée à son soleil, voilà qui défient tous les schémas connus de l’astronomie ! Le matériel a-t-il un défaut ? Les deux hommes refont la mesure. L’anomalie persiste. Ils doivent se rendre à l’évidence ; c’est bien une planète !

Le 6 octobre 1995, l’annonce à Florence en Italie dans un congrès d’astronomie de la découverte de la planète extrasolaire « 51 Pegase b » qui est deux fois plus grosse que la géante Jupiter et où l’année dure seulement… 4 heures fait le tour du monde en quelques minutes. L’incroyable s’est produit : l’homme vient de découvrir sa première planète en dehors du système solaire et ce que les philosophes grecs, puis Galilée avaient pressenti était vrai ; il existe bel et bien de nouveaux mondes totalement inconnus, par-delà, la voie lactée autrement dit notre galaxie.

Très vite la chasse s’organise. Des super-télescopes spatiaux, l’Européen Corot, puis l’américain Kepler, se mettent à l’affût et il se met à pleuvoir exoplanètes ! « TYC 4 282 605 1b », « Epic 228735255b », « Kepler 57 b », « LHS 1 140 b", pas un jour ou presque sans qu’on en détecte une nouvelle… Le 22 octobre 2013, on comptabilisait déjà plus de 1 000.

Les satellites Gaïa et Tess détecteront des exoplanètes

Où en est-on aujourd’hui ? « On est en train de s’approcher très vite des 4000, précise Vincent Coudé du Foresto de l’Observatoire de Paris. Mais grâce aux satellites spatiaux Gaïa et Tess, tout devrait encore s’accélérer, on s’attend d’ici deux à trois ans à en avoir détecté 15 000 » précise l’astronome. Et la moisson ne fait que commencer, selon les scientifiques, il existerait au moins autant d’exoplanètes que notre galaxie compte d’étoiles, (soit environ 200 milliards).

Alors pendant que les instruments fouillent l’espace et que les graphistes imaginent ces nouveaux mondes qu’aucune sonde n’a pu encore approcher, on classe ces univers étranges, on les répertorie par grandes familles un peu comme le faisaient autrefois les entomologistes avec les insectes et les papillons.

Il y a les « Jupiter chaud », comme la fameuse 51 Pegase b, les planètes-océans totalement recouverte d’eau comme Gliese 1 214 b et son océan glacé profond de 13 000 km, les planètes à plusieurs soleils comme HD 188 753 b, une petite sœur de Tatooine et ses deux soleils dans « Star Wars » ou encore 55 Cancri 5, la planète au cœur de diamant, composée exclusivement de carbone. C’est du côté des telluriques, celles de type rocheux, que l’on espère trouver une jumelle de la terre avec cette grande question : l’une d’entre elles héberge-t-elle, comme chez nous, la vie ? « A ce jour, on a recensé entre une douzaine et une cinquantaine potentiellement habitables, précise Vincent Coudé du Foresto, mais il reste maintenant à étudier leur atmosphère pour mieux les comprendre ».

Située à seulement… 40 000 milliards de km de notre terre

En août 2016, la Nasa pensait avoir trouvé la perle rare : Proxima b. Située à seulement 4,24 années-lumière (40 000 milliards de km… tout de même de notre terre), elle avait l’avantage d’être la plus proche des exo-terres trouvées jusque-là. Ni trop proche, ni trop loin de son étoile la dénommée Proxima du Centaure, les données recueillies laissaient supposer la présence à sa surface d’eau à l’état liquide. Las ! En septembre, une étude dans l’Astrophysical Journal Letters est venue doucher ses espoirs. « Elle a montré que Proxima b est sans doute une planète morte car son étoile est bien trop turbulente et meurtrière en rayons X » décrypte Vincent Coudé du Foresto. Depuis la Nasa mise sur Ross 128 b, dont l’étoile est bien moins meurtrière. Certes, la nouvelle candidate est un peu plus loin (9, 4 milliards de km de la terre). Aucune sonde n’est capable de s’y rendre. Mais à l’échelle des astrophysiciens, c’est un détail. On verra cela plus tard !

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MANCHU, L’ILLUSTRATEUR QUI VOIT AU-DELÀ DES TÉLÉSCOPES

À quoi pourrait bien ressembler une planète à quatre soleils ? Une géante gazeuse qui s’évapore ? Une planète-océan ? Une planète-diamant ? Vous séchez ?

Pas Manchu. Bien connu des amateurs des livres de sciences-fictions dont il a dessiné de nombreuses couvertures, cet illustrateur qui collabore avec l’agence spatiale européenne (ESA) et le Cnes (Centre national d’études spatiales) a phosphoré avec le journaliste scientifique David Fossé pour les mettre en scène.

Dans « exoplanètes », ces corps lointains se découvrent sous son pinceau dans toute leur étrangeté, loin des mauvaises cartes postales qui fourmillent sur le web. Et en plus, tout y est le plus fidèlement scientifiquement exact !

« Exoplanètes », Belin, 26 €

 

Post-scriptum: 
Parmi les exoplanètes que les scientifiques jugent potentiellement habitables, Proxima b a suscité un temps l’espoir, les données recueillies laissant supposer la présence d’eau à l’état liquide. AFP/M. KORNMESSER

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