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DANY LAFERRIERE, L'ERRANCE DU BOUT DES DOIGTS

Dieulermesson PETIT FRERE Le Nouvelliste
DANY LAFERRIERE, L'ERRANCE DU BOUT DES DOIGTS

Il ne fait point de doute que Dany Laferrière est une mégastar de la littérature haïtienne. De la littérature haïtienne d'expression française si l'on veut. On peut toujours avoir des réserves sur son style d'écriture qui, aux yeux de certains commentateurs, critiques, voire écrivains de sa génération, n'est pas assez travaillé ou mûri comme ils le prétendent. Mais un fait est certain : c'est un écrivain qui a su produire une œuvre de qualité, pleine de bonté, d'humanité, de rêves. 

Une œuvre pleinement ancrée dans le réel et le rêve (haïtien). Une vaste « autobiographie américaine » pour utiliser son propre qualificatif. Car à lire sa production littéraire, point besoin de chercher Dany ailleurs. Toute sa vie s'y trouve. De sa naissance à Port-au-Prince, son enfance à Petit-Goâve, son exil à Montréal, son séjour à Miami et son retour à Port-au-Prince. Sans oublier ses amours d'enfance (« Je suis fou de Vava », « L'odeur du café ») ou d'adolescence dans « Le goût des jeunes filles » ou « Les années 80 dans ma vieille Ford », œuvre fourre-tout dans laquelle il parle de ses débuts d'écrivain-journaliste, son exil ou ses errances.

 

Né le 13 avril 1953, Dany Laferrière est aujourd'hui l'un des écrivains d'origine haïtienne les plus illustres. En témoignent sa production, son parcours et la renommée dont il jouit auprès de la critique, du monde littéraire et de la société en général. Depuis son élection à l'Académie française en 2013, il est de plus en plus difficile de compter le nombre de jeunes écrivains ou de jeunes tout simplement qui aimeraient être comme lui. Qui rêvent de lui ressembler tant il les inspire. Preuve qu'il est devenu un vrai modèle de réussite à leurs yeux. Preuve que Dany contribue aussi, peut-être inconscienmment, à créer chez ces jeunes et bien d'autres encore la confiance et l'estime de soi, en même temps qu'il leur insuffle le goût et l'attachement au travail. D'ailleurs, c'est lui qui l'a souligné dans son « Journal d'un écrivain en pyjama » que l’écriture est une exigence quotidienne, lui qui, d’ailleurs « reste convaincu que la meilleure école d’écriture se fait par la lecture » (p. 25). Comme Boileau eût à le préciser au XVIIe siècle dans les vers 171 et 172 de son « Art poétique »:

 

« Hâtez-vous lentement, et, sans perdre courage

Vingt fois sur le métier, remettez votre ouvrage,... ».

 

Dany n'est certes pas le plus grand écrivain de la littérature haïtienne, puisqu'il y a quand même les deux Jean-Claude (Fignolé et Charles) et les deux Jacques (Roumain et Stephen Alexis), mais il faut croire qu'il l'a tout de même marquée. En trente ans de production, Dany aura construit son œuvre sur deux éléments fondamentaux qui ont fini par devenir par la suite des thématiques centrales de cette dernière : l’errance et l’exil. Deux thèmes qui renvoient essentiellement à la migration. Sa carrière d’écrivain a commencé en 1985 avec la parution de son livre au titre révélateur « Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer ». Écrivain singulier, à l’œil attentif, le thème de la migration apparaît déjà, de façon sous-jacente, dès la publication de ce premier livre qui fera courir après lui la critique et la presse canadienne. Tout ceci se lit à travers les deux protagonistes, Vieux et Bouba, les deux vieux chômeurs qui vivent dans un deux-pièces crasseux à Montréal.

 

Premier écrivain haïtien à séjourner sous la Coupole, comme tout autre créateur, Dany Laferrière est un écrivain qui écrit la vie, mais avec un goût assez particulier. Un zeste humoristique qui vous attrape en pleine figure au contact du premier mot. C’est un artiste qui ne perd jamais son temps à ne rien faire. Car quand il ne fait rien, il regarde ailleurs pour trouver les bons sujets de son « Art presque perdu de ne rien faire », livre dans lequel il donne des idées, ses réflexions sur des sujets divers et variés. Un livre qui se veut un certain art de vivre.

 

Parti de Petit-Goâve pour Montréal, il a vécu à New York, Miami et établit à présent un quartier général à Paris, pour les besoins de l’Académie. Entre errance et exil, Dany, c’est l’énigme du bout des doigts…

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