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DE L’INSURRECTION DU SUD DE LA MARTINIQUE EN 1870

DE L’INSURRECTION DU SUD DE LA MARTINIQUE EN 1870

{Les 26 et 27 septembre 2009, les Martiniquais et Martiniquaises ont répondu présents, plus nombreux qu’en 2008, aux invitations lancées d’une part, le 26, par la CDMT, le PKLS, les historiens locaux Armand NICOLAS, Gilbert PAGO et Georges B. MAUVOIS à la Maison des Syndicats à Fort-de-France ; d’autre part, le lendemain à la Fougainville à Rivière-Pilote, par les membres du PKLS, de l’OPAM, d’autres mouvements associatifs et Georges B. MAUVOIS.}

{{Acte 1 – le 26 septembre.}}

-Devant une soixantaine de personnes, l’historien martiniquais Armand NICOLAS, également professeur d’histoire en Lycée à la retraite de l’E.N., quand il était étudiant il ne savait pas grand chose de l’histoire du pays, sauf qu’il y eut la colonisation, des colons, des esclaves, des mulâtres, des coolies, des Orientaux et de la misère, nous raconte-t-il. On en parlait si peu dans les écoles. Il est l’auteur de chroniques sur l’émancipation de 1848 et de septembre 1870 ; puis de trois tomes d’histoire de la Martinique.

- Georges B. MAUVOIS (fils), lui aussi enseignant et historien, a fait de nombreuses recherches sur notre histoire et a également écrit des ouvrages qui sont en vente dans les librairies.

- Gilbert PAGO, historien, enseignant et directeur de l’IUFM, vient de rédiger un ouvrage riche en péripéties sur Lumina SOPHIE dite « Surprise », femme noire née en 1848 au Vauclin à la Martinique, une meneuse qui a participé très activement à l’Insurrection du Sud de 1870. Il faut lui ajouté la réalisation d’ouvrages tels que : « 1848 – Chronique de l’abolition de l’esclavage » et « Les femmes et la liquidation du système esclavagiste à la Martinique 1848 – 1852 ».

Armand NICOLAS, par ses premières publications, avait sensibilisé le public sur les évènements de1802 en Guadeloupe, de 1848 et de 1870. Depuis près de quarante ans maintenant, nous nous sommes réappropriés de notre histoire et organisons des manifestations pour rappeler ces grands moments.

Les trois historiens, que plus personne n’ignore, ont rappelé les causes, le déroulement et les conséquences du soulèvement de 1870.
Depuis l’abolition de 1848, la situation sociale vis-à-vis des descendants d’esclaves n’avait guère évolué ; les travailleurs des champs sont restés dans leur misère. Les békés ont fait progressivement construire des centrales sucrières et continuèrent de profiter et de s’enrichir sur le dos de la population servile.

Au début de l’année 1870, un certain notable nommé Augier de MAINTENON à cheval avait cravaché le noir Léopold LUBIN (un Marinois) sur la route de Mare Capron, entre la Rivière-Pilote et le Marin. Lubin ne l’avait pas salué et ne s’était pas écarté assez vite de la route pour laisser passer le notable avec son compère. La plainte de Lubin au tribunal n’a pas eu de suite. Il se vengea quelques temps après à la rue Dupuy au MARIN et la plainte de Augier de Maintenon a conduit au jugement et à la condamnation de Lubin à cinq ans de travaux forcés au bagne. CODE, un colon raciste de Rivière-Pilote, juré au tribunal de Fort-de-France, se venta d’avoir participé très activement à la condamnation du nègre.

Louis TELGA, Lumina SOPHIE, LACAILLE et d’autres insurgés organisèrent une marche en direction du bourg et le soir mirent le feu aux champs de cannes. Le béké Codé a été trouvé caché dans les bois d’un morne de Rivière-Pilote, puis assassiné ; tous les champs du Sud furent embrasés… Il y eut des morts de part et d’autre, beaucoup moins du côté des colons et des milices puissamment armés, mais plus du côté des insurgés seulement armés de coutelas, de bâtons et de torches. Il n’y pas eu de traité de paix, mais de la répression, des jugements et des condamnations. Ceux qui ont été arrêtés, les noirs, ont été poursuivis et condamnés à de lourdes peines allant de la condamnation à être fusillés, au bagne en Guyane et en Nouvelle-Calédonie, à des amendes, à un séjour en prison ; très peu ont été graciés.

La jeune Lumina SOPHIE a été condamnée au bagne de St-Laurent en GUYANE, elle y est morte avant la trentaine d’années. On n’a jamais retrouvé Louis TELGA qui avait pu s’enfuir…

Georges B. MAUVOIS et Gilbert PAGO ont aussi fourni des informations complémentaires et ensuite un débat a été ouvert. Il y a maintenant un très grand besoin (une nécessité) de connaître et de faire connaître de plus en plus notre histoire.

Voir maintenant les nombreux ouvrages d’histoire de la Martinique en librairies.

Site utile du PKLS, par exemple : [http://www.pkls.org->http://www.pkls.org]

{{{
Acte 2 – le 27 septembre - Hommage du PKLS et de l'OPAM}}}
Le 27, rassemblement à Fougainville pour nous rendre à la stèle du souvenir de l’Insurrection du Sud et de l’hommage rendu à nos héros, descendants d’esclaves morts pour la dignité, non loin de chez Romain BELLAY de l’OPAM. Il y avait une bonne centaine de participants venus de toute la Martinique. Des animateurs ont pris la parole pour raconter ce qui s’est passé ici, pas loin de la Croix CODE. Entre autres, Hervé ZENOKI a découvert et raconté la participation de certains de ses ancêtres à ce mouvement de 1870. D’autres personnes se sont exprimées en parole et en musique. Il faut aussi noter la présence remarquée de quelques membres de l’ASSAUPAMAR dont H. LOUIS-REGIS et P. TOURBILLON… Une gerbe a été déposée par une femme au pied de la stèle aux couleurs Rouge-Vert-Noir.

A l’Anse-Figuier, Georges MAUVOIS prit la parole pour donner encore plus de précisions que la veille sur l’Insurrection de 1870… Il y eut ensuite d’autres manifestions au tambour, à la musique et des danses. On a pu boire et manger sur place. De la cinquantaine de personnes présentes ici, on pouvait compter les jeunes sur pas plus de deux mains.

Quoiqu’il en soit, nos jeunes sont plus informés que nous, à notre époque, des grands évènements de notre histoire, ainsi grâce aux archives et à leurs aînés encore vivants et aux informations qui circulent partout.

Martinique, le 29 septembre 2009

{{Résumé et photos de L. Litampha}}


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