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DE MAUVAIS PRESTIDIGITATEURS

DE MAUVAIS PRESTIDIGITATEURS

   Il y a des métiers dans lesquels ont peut faire illusion longtemps et d'autres dans lesquels l'incompétent ou le faussaire sont très vite démasqués. On ne peut pas faire semblant de savoir cuisiner, conduire un poids lourd, opérer une appendicite ou piloter un avion. Par contre, on peut, pendant un certain temps, mais pas indéfiniment, jouer à l'enseignant, au médecin généraliste, à l'avocat, au journaliste jusqu'à ce que fatalement, un beau jour (ou plutôt un mauvais jour), la supercherie se dévoile. Quasiment d'elle-même.

   Que ce soit très vite, assez vite ou à la longue, dans quasiment tous les corps de métier, arrive un moment où vous êtes sommé de démontrer votre compétence ou alors de vous démettre. Il n'y a guère que dans un seul cas où cette règle ne s'applique pas : celui du politicien. On objectera qu'il ne s'agit pas là d'un métier, mais d'une vocation, mieux d'un sacerdoce au service d'autrui et de la chose publique.

   Faux !

   Politicien est bel et bien un métier et cela pour une simple raison : d'une part, beaucoup de ceux qui l'exercent en vivent (même si c'est partiellement puisque le maire d'une petite commune n'aura évidemment pas le salaire d'un sénateur de la Républiqe) ; d'autre part, aucun politicien ne rend son écharpe ou n'abandonne son strapontin de son plein gré, sauf cas de force majeure (santé, ennuis avec la justice etc...). C'est tellement un métier que nombre enseignants martiniquais qui l'ont embrassé en viennent, à leur corps défendant parfois, à abandonner leur salle de classe, à s'absenter plus que de raison et à provoquer la colère de leurs élèves ou étudiants ainsi que des parents de ces derniers. Par charité chrétienne, nous ne nommerons pas ceux et celles qui, au cours des quatre décennies écoulées, se sont livrés, en Martinique, à ce petit jeu qui est en parfaite contradiction avec leur prétendue vocation de défendre le peuple ou d'améliorer ses conditions de vie. Chacun d'entre nous a deux ou trois noms sur les lèvres.

   Quand on observe la vie politique martiniquaise de ces dernières années, on se rend compte que c'est le PPM qui compte le plus de ce qu'il faut bien appeler, toujours par charité chrétienne, des "prestidigitateurs". En deuxième position, il y a les "Divers" c'est-à-dire les "Divers gauche" ou "Divers droite". Enfin on en trouve, mais de manière beaucoup moins fréquente dans tous les autres partis.

   Experts en coups fourrés, jongleries verbales, menaces voilées, flatteries indécentes et autres joyeusetés, nos prestidigitateurs ne parviennent pas seulement à couillonner les électeurs. Leur "vèglaj" s'étend aux journalistes, aux intellectuels, aux socio-professionnels, aux instances religieuses et s'ils sont au pouvoir, les espèces sonnantes et trébuchantes qu'ils distribuent sous forme de subventions contribuent fortement à consolider l'illusion. Normal, illusioniste n'est-il pas synonyme de prestidigitateur ?

   Sauf que ceux qui exercent ce métier dans les cirques sont des honnêtes gens. Quand le spectateur paie un billet d'entrée de 15 euros pour voir un type sortir un lapin ou un pigeon d'un chapeau haut de forme, on ne peut pas vraiment dire qu'il s'est fait gruger. D'autant que le plus souvent, il n'est venu là que pour accompagner ses enfants. Sauf aussi qu'une séance de cirque ne dure tout au plus qu'une heure ou deux. A l'inverse l'illusionisme politique, c'est tout le temps et partout. Dans la presse écrite, les radios, les télés, les sites-web Facebook etc...Un illusionisme de tous les instants donc qui confine, en Martinique surtout, au mépris de l'électeur c'est-à-dire du citoyen.

   En effet, est-ce bien honnête de promettre de créer 5.000 emplois dans un pays où l'économie est exsangue et ne survit que grâce à une perfusion financière franco-européenne permanente ? Est-ce sérieux de faire croire qu'un établissement public, une collectivité locale etc...peuvent créer tant d'emplois dans un système capitaliste alors que dans ledit système, c'est le secteur privé qui a cette responsabilité ? Est-ce respecter les Martiniquais que leur faire croire qu'on va enclencher une politique de "retour" de nos parents qui ont émigré en France, lesquels parents sont plus de 300.000, en aidant vingt ou trente projets de réinstallation au pays par an ?  Est-ce sérieux de déclarer à tout bout de champ qu'on développe le tourisme alors que rien n'est fait pour contrer la bétoniation et la bitumisation d'une île aux dimensions réduites, sauf à imaginer que le touriste veuille admirer du béton ? Est-ce honnête de soutenir mordicus des enseignants qui ont gravement compromis l'équilibre financier de notre université à cause de leurs magouilles financières démontrées par des rapports accablants ? Est-ce sérieux que de prétendre promouvoir l'agriculture et dans le même temps, projeter la création d'une route à deux fois deux-voies au beau mitan de la plaine du Lamentin, seul territoire agricole de quelque importance qui nous reste ? etc...etc...

   Les promesses, projets, initiatives, conférences, colloques de nos prestidigitateurs-politiciens, ceux du PPM au tout premier chef, sont nocifs pour la Martinique et ne peuvent que provoquer à terme une explosion sociale à côté de laquelle février 2009 ressemblera à un banal vidé de carnaval. Nos prestidigitateurs ont-ils conscience de l'épée de Damoclès qui pèse sur leur tête ?

   De toute évidence NON puisque nombre d'entre eux et elles, non contents (es) de s'adonner à cet illusionisme permanent se vautrent dans la corruption et sont l'objet d'enquêtes du SRPJ, de l'OLAF (le "FBI européen") ou de la Cour des comptes, sont mis en examen pour "détournements de fonds publics en bande organisée" ou "délits d'abus de bien sociaux et banqueroute".

   Illusionistes passe encore, mais illusionistes et corrompus, alors là, c'est NIET !...

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