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De Ti Sonson au Négro-beauf ou l'extension du domaine de la tèbètude

De Ti Sonson au Négro-beauf ou l'extension du domaine de la tèbètude

   En français familier, forme de langage peu usitée aux Isles Françoises de l'Amérique comme disait le vénérable Père Labat, curé esclavagiste bien connu, le terme "beauf" signifie "gros con" et désigne, en général mais pas toujours le Français moyen. Râleur, misogyne, xénophobe (et parfois raciste), homophobe, radin, à moitié inculte car nourri d'émissions-télé débiles mais donnant son avis sur tout, méfiant au possible, parvenu comme c'est pas permis etc..., le beauf n'a pas d'équivalent insulaire. Ou plutôt celui qui pourrait s'en rapprocher, le fameux Ti SONSON, est assez différent de lui quoique la "moyenneté", si l'on peut oser ce néologisme, les rapproche. Tous deux sont censés, en effet, refléter les opinions de la moyenne de la population.

   Notre Ti SONSON est, lui aussi, convaincu que les femmes sont le sexe faible et doivent obéir au sexe dit fort. Lui aussi n'est jamais content des services publics et se met à râler au moindre petit dysfonctionnement. Lui aussi n'aime pas trop les"makoumè", mais tolère apparemment leur alter ego féminin, les "zanmiyez". Sinon, hélas trente fois hélas, il ne manifeste pas un amour débordant pour les habitants des îles voisines, même quand certaines sont dites "sœurs" et il développe une relation (évidemment malsaine) d'amour/haine envers le "Métro" ou Français de l'Hexagone. Quant à CESAIRE, GLISSANT, FANON ou PLACOLY, c'est juste des noms de rue, de collège ou de bibliothèque pour lui. Et pour ce qui est du m'as-tu-vu, là, il bat à plate couture son alter ego, le beauf européen : là où ce dernier garde une voiture dix ans, lui, il en change tous les trois ans et pas des petites cylindrées comme ledit beauf.

   Et zuuuut ! Alors que notre postulat de départ était qu'entre le Beauf et Ti SONSON, il n'y avait guère de points communs, voici qu'arrivés au terme de l'équation, nous découvrons, stupéfaits, qu'au fond, ils ne sont guère différents l'un de l'autre. Mais pas de panique ! Notre bon vieux Ti SONSON créole, celui du "tan lontan", a bel et bien disparu dans le lent mais apparemment inexorable naufrage qui affecte notre idiome vernaculaire et notre culture depuis bientôt un demi-siècle : exit nos "quimboiseurs" et place aux voyantes européennes ou aux marabouts africains (qui font de la pub dans FRANCE-ANTILLES, s'il vous plaît !) ; exit le "bèlè" et la "biguine", difficultueusement sauvegardés par de courageuses associations et place au"dance-hall" ou au "rap" ; exit la bonne vieille cuisine créole de nos grands-mères et place aux pizzerias, restaurants chinois et autres McDo ou Burger King nord-américains etc...etc...On n'en finirait pas de faire la liste de nos naufrages et nos échouages, ce désastre culturel provoqué par l'Assimilation et dont les noiristes et autres afro-blablateurs se montrent objectivement complices en tirant à boulets rouges sur la culture et la langue que nos ancêtres esclaves, dans un formidable acte de résistance durant plus de 3 siècles, ont réussi à édifier ("créole" vient du latin "creare" qui signifie "créer"). Et si ce dernier terme donne des boutons à certains (semi-alphabétisés), qu'on le remplace alors par "jouanakaérien" ou plus simplement "wanakaérien", "jouanakaéra/wanakaéra" étant le nom que les Kalinagos donnaient à l'île que les Français ont baptisé,  joliment certes, "Martinique".

   Bref, pour revenir à celui qu'on pourrait désigner par le terme de "Négro-beauf" et qui ne diffère que Ti SONSON d'antan que par la sacrée couche de noirisme que lui ont appliquée de pseudos-savants depuis deux décennies, outre toutes les "qualités" déjà énumérées au début de cet article, il en a une que les réseaux sociaux, blogs et autres machins-choses de communication dite moderne permettent de souligner, voire même surligner : l'inconséquence totale.  Deux exemples entre mille :

 

   . une enseigne de grande distribution fait une faute dite "d'orthographe" sur un panneau publicitaire : "VOUS ALLEZ ADOREZ LA RENTREE". Aussitôt notre Négro-beauf monte sur Facebook, Whatsap, Instagram, Twitter pour dénoncer ladite faute de la manière la plus virulente, aidé en cela par une foultitude de blogs. Haro sur le Béké propriétaire du magasin et sur le publicitaire qui a conçu l'affiche ! Les sarcasmes pleuvent, les dénonciations ("Bel exemple pour nos écoliers !") fusent de partout. Bref, c'est l'indignation la plus totale face à ce qui est, soit dit en passant, non pas une faute d'orthographe car "adorez" existe bel et bien, mais une faute de grammaire. Or, notre Négro-beauf massacre à longueur de journée l'idiome que lui ont laissé ses ancêtres esclaves (le créole ou  le wanakaérien, peu importe le nom qu'on lui attribue !), non seulement quand il le parle, mais quand il lui arrive de l'écrire et pourtant ça ne le gêne pas le moins du monde. Inconséquence quand tu nous tiens ! T'es noiriste, mec, qu'est-ce t'en as à foutre de la langue du Blanc et des fautes ou pas fautes qu'on peut y faire ?

 

   . deux célébrités noire-étasuniennes, aux poches bourrées de dollars, un acteur de cinéma et un basketteur, sont pris en photo en Italie, assis sur un banc, vêtus de tee-shirts et de shorts de marque avec, posés à leurs pieds, des sacs contenant des produits qu'ils viennent d'acheter dans des magasins de luxe. Aussitôt, tout ce que le pays de ce cher Mussolini, débordé, il est vrai, par des arrivées massives de migrants, compte de xénophobes et de racistes se déchaîne sur la Toile contre les deux Noirs étasuniens. "Voici comment les migrants dépensent l'aide que leur attribue l'Etat italien !", lira-t-on le plus souvent. Et évidemment les photos-montage de se mettre à pulluler à vitesse virale, notamment l'une où l'on voit un bateaux de migrants nègres à l'aspect misérable et assis à la proue, nos deux "Neg méritjen", toujours vêtus très classe, hilares et les jambes ballantes par dessus l'océan. Là encore déchaînement de nos négro-beaufs qui vont dénoncer de la plus virulente manière le "racisme" des Italiens tout en se scandalisant du fait que deux personnes aussi célèbrissimes soient maltraitées de la sorte. Bref, la Toile sera à nouveau en feu, internautes, fesseboukiens et blogueurs main dans la main. Sauf que personne, avant de monter sur ses grands chevaux, ne s'est posé cette simplissime question : vous êtes deux Nègres riches comme Crésus, pourquoi vous allez dépenser votre fric dans un pays de Blancs ? Pourquoi n'allez-vous pas en Jamaïque, à Barbade, à Grenade, au Sénégal, au Ghana, au Nigéria ou en Ethiopie pour faire profiter vos frères et soeurs nègres de cette manne financière ? Inconséquence quand tu nous tiens une fois de plus !

 

   Le Négro-beauf, version moderne (mais, hélas, non améliorée du Ti SONSON d'autrefois), repérable dès qu'on ouvre Facebook ou le moindre blog, fait ainsi preuve d'inconséquence à longueur de journée et sur tous les sujets possibles et imaginables. La couche épaisse de noirisme (dévoiement de la Négritude comme "TOUS CREOLES" est un dévoiement de la Créolité) dont il est enduit, à longueur de journée également, par toutes sortes d'historiens auto-proclamés, égyptologues ne sachant pas lire les hiéroglyphes, anthropologues de bazar et autres écrivains autoédités, ne lui sert apparemment pas à avoir les idées plus claires.

   Bien au contraire !...

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