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DÉCÈS DU PROFESSEUR JEAN-CLAUDE BAJEUX

figure de proue de l’intelligentsia haïtienne, combattant de la démocratie et grand défenseur des droits humains
DÉCÈS DU PROFESSEUR JEAN-CLAUDE BAJEUX

Le secteur démocratique haïtien perd, avec la disparition de Bajeux, une voix dont l’autorité s’imposait

Le professeur Jean Claude Bajeux, 79 ans, est décédé jeudi après-midi en son domicile à Pétion Ville, suite à des problèmes de santé.

Directeur exécutif du Centre Œcuménique des Droits Humains (CEDH) jusqu’à son décès, Bajeux était, depuis les années 60, de tous les combats contre la dictature, pour la démocratie et le progrès. Des luttes qui l’amenèrent dans divers pays, dont la République dominicaine, où se trouvaient d’importantes communautés haïtiennes. Ses missions y furent, tour à tour, d’encadrement, de formation et/ou de conscientisation politique.

Membre du clergé catholique au moment de la transformation du régime duvaliériste en dictature féroce, il fit partie des prêtres, jésuites et spiritains pour la plupart, expulsés ou contraints à l’exil dans les années 60 par Papa Doc, en raison de leur engagement politique. De nombreux membres de la famille Bajeux furent exécutés par les sbires du dictateur.

A son retour d’exil en 1986, Bajeux fut de ceux qui lancèrent le projet de grand rassemblement des forces démocratiques qui se concrétisa alors sous le nom de Congrès National des Mouvements Démocratiques (CONACOM). Il prit une part active au débat autour de l’élaboration de la Constitution de 1987.

On devait par la suite retrouver Bajeux au premier rang des combattants pour la tenue d’élections libres en 1987 et dans les mêmes cercles, avec autant d’ardeur et de détermination, quand, après le massacre d’électeurs le 29 novembre 1987, il a fallu s’opposer à la dérive totalitaire du Conseil National de Gouvernement (CNG) dirigé par les généraux Henry Namphy et Williams Régala.

Le CEDH dirigé par Bajeux et son épouse Sylvie Wadestrandt (elle-même parente de certains des 13 militants du groupe « Jeune Haïti » exécutés par les Tontons macoutes civils et militaires), a suivi par la suite de très près tous les autres scrutins qui devaient se tenir dans le pays, y compris les tout derniers desquels sont issus les dirigeants actuels. L’organisme a ainsi constamment mis à contribution ses ressources soit dans l’observation électorale, soit dans les conseils et suggestions utiles à l’organisation de bonnes élections.

En 1994, au retour à l’ordre constitutionnel avec le rétablissement dans ses fonctions du président Jean Bertrand Aristide renversé 3 ans plus tôt par un sanglant coup d’Etat militaire, Bajeux occupa le poste de ministre de la Culture. Il fit partie de la Commission présidentielle de réflexion sur l’amendement constitutionnel formée presqu’à la fin du second mandat présidentiel de René Préval.

Le secteur démocratique haïtien perd, avec la disparition de Bajeux, une voix dont l’autorité s’imposait. Il ne s’embarrassait point, en effet, de nuance ou même d’élégance quand il fallait cracher la vérité à la face des « grands ».

Jean Claude Bajeux a traduit de l’anglais au français deux importants témoignages sur la dictature duvaliériste, « Le Prix du sang » et « L’héritier », du spécialiste d’Haïti et journaliste d’origine néo-zélandaise, Bernard Diederich.

[jmd/Radio Kiskeya]

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