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Chronique du temps présent

DERNIERES NOUVELLES DE L’EMPIRE…

Raphaël Confiant
 DERNIERES NOUVELLES DE L’EMPIRE…

HILLARY CLINTON.

Le 13 juin dernier, à Addis-Abéba (Ethiopie), au siège de l’Union Africaine qui regroupe le 53 pays du continent, s’est déroulée une scène absolument hallucinante. La secrétaire d’état étasunienne Hillary Clinton a carrément traité les dirigeants africains présents comme des gamins en culottes courtes ! Morceaux choisis :

. « Je conseille vivement à tous les chefs d’état africains d’exiger la démission de Kadhafi. Je vous conseille vivement de suspendre les activités des ambassades de Kadhafi dans vos propres pays, d’expulser les diplomates pro-Kadhafi… »

. « Le message est clair : le statu quo, c’est fini ; les vieilles façons de gouverner ne sont plus acceptables. Il est temps pour les chefs de rendre des comptes. S’ils ne le font pas, il est temps pour eux de partir ! »

. « Pour ces chefs qui s’accrochent au pouvoir à tout prix, qui suppriment les voix discordantes, qui s’enrichissent, eux et leurs partisans, le « printemps arabe » a une signification toute particulière. Changez s’il est encore temps ou vous serez changés ! » etc…

Fallait voir les grands chefs africains dans leurs petits souliers ! Assommés par cette volée de bois verts en langage peu diplomatique, bottés aux fesses par cette leçon de « démocratie » ! C’était sur la chaîne Al-Jaeera en anglais. Pas un qui ait osé se lever et quitter la salle. La honte !

On pourrait rétorquer à cette dame (et à son mentor Obama) qu’elle devrait tenir aussi le même langage à la Chine ou à l’Arabie Saoudite, par exemple. Cette Chine qui piétine les Tibétains, les Ouigours et les Mongols ; cette Arabie Saoudite qui pratique la décapitation en public et interdit aux femmes de conduire une voiture. Mais bon…

On se contentera de remarquer que jamais, Obama et elle n’auraient tenu un langage aussi brutal devant l’AESAN (Association des Etats du Sud-Est Asiatique), la Ligue Arabe ou l’OEA (Organisation des Etats Américains). Jamais ! Au Caire, on s’en souvient, Obama avait adressé un discours mielleux au monde arabe dans lequel il n’avait exigé ni la démission de Moubarak, ni celle de Ben Ali, ni celle de Kadhafi ni celle de Bachar El-Assad. Heureusement les peuples arabes se sont chargés de faire le job eux-mêmes un an plus tard !

Donc, si on comprend bien, on peut parler n’importe comment aux…Nègres. (Au fait, l’Union Africaine fut créée à Syrte, en…Libye, à l’instigation de Mouamar Kadhafi en 2002).²

LES LATINOS LACHENT OBAMA.

Si le Parti Républicain parvient à se doter d’un candidat crédible à l’élection présidentielle, Barack Obama, qui a conservé la quasi-totalité de l’électorat noir et une bonne moitié de l’électorat blanc, risque de se faire coiffer sur le poteau à cause de l’électorat latino. Le journal « Jeune Afrique » rappelle ceci : « Alors qu’ils l’avaient plébiscité en 2008, les Latinos sont les grands perdants de la présidence d’Obama. Le candidat démocrate leur avait promis la lune : l’adoption d’une loi régularisant les 11 millions de clandestins tout en se montrant ferme sur le contrôle des flux migratoires pour rassurer l’électorat blanc. Un équilibre impossible à tenir : de fait son administration expulse beaucoup plus que l’administration Bush : 400.000 expulsions en 2010 et autant l’année précédente. »

Des raids sont aussi lancés régulièrement contre des entreprises employant des travailleurs clandestins dans les états frontaliers du Mexique. Du coup, la communauté latino est en colère contre Obama et forte de ses 50 millions de membres, elle risque de peser lourd, très lourd, lors de l’élection présidentielle.

(Petit rappel : Obama a fait utiliser plus de drones en Afghanistan que Bush ! Les drones sont ces avions sans pilotes bourrés d’armes sophistiquées et guidés à distance qui, une fois sur deux, ratent leurs cibles et bombardent des civils. Pas un mois ne s’écoule sans qu’un drone ne massacre dix, vingt ou cinquante Afghans parmi lesquels des femmes et des enfants).

NETANYAHOU.

Obama est le champion de l’effet d’annonce. On se souvient de sa grande déclaration d’il y a un mois et demi disant qu’il souhaitait la création d’un état palestinien « dans les frontières de 1967 ». Le lendemain, le premier ministre israélien était à Washington, proclamait haut et fort son opposition totale au souhait d’Obama et se faisant applaudir par les représentants des deux chambres !!! Or, Israël est à peine plus vaste que la ville de Salt Lake City et ses faubourgs et a moins d’habitants que Chicago. Par rapport aux Etats-Unis, ce n’est même pas un nain, mais une fourmi. Sauf que la fourmi tient tête à l’éléphant et qu’elle l’envoie même balader ! Trêve de plaisanterie : l’annonce faite par Obama était-elle vraiment sérieuse ou s’agissait-il d’un pur « vèglaj » ?

Dans les deux cas, son impuissance est criante…

SEPTEMBRE ROUGE-VERT-NOIR.

On se souvient de « Septembre noir ». Le mois de septembre prochain, lui, peut se révéler être un « septembre rouge-vert-noir » (couleurs du drapeau palestinien) pour les habitants de la Cisjordanie et de Gaza. En effet, lassé de se faire humilier par les Israéliens et mener en bateau par les Occidentaux, Mahmoud Abbas, le premier ministre de l’Autorité palestinienne, a décidé de demander à l’assemblée générale de l’ONU d’émettre un vote reconnaissant l’existence d’un état palestinien. Ou plutôt légitimant la création d’un état palestinien. Si cela se produit, l’occupation israélienne, déjà illégale et condamnée par moult résolutions de l’ONU depuis des décennies, sera complètement discréditée. La position d’Israël sera vite intenable au plan international.

Comment voteront les Européens et les Etasuniens ? C’est la seule question qui vaille car il ne fait aucun doute que la quasi-totalité des pays du Sud voteront massivement « Oui ». Ces grands donneurs de leçons de démocratie à la Lybie et à l’Afrique noire que sont Sarkozy, Obama et Hillary Clinton, auront-ils le culot, une fois de plus, d’aller à l’encontre des droits légitimes du peuple palestinien ?

Qu’Obama n’oublie pas qu’outre les 50 millions de Latinos, il y a aussi 3 millions d’Arabo-Américains et 10 millions de musulmans de toutes origines vivant aux USA et que leur vote comptera ! Bush-fils n’avait gagné la présidentielle qu’avec une petite centaine de voix de l’Etat de Floride (gouverné par son…frère).

Raphaël CONFIANT

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