Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

DÉVELOPPEMENT DURABLE : 50 % DE NOS BESOINS D’ÉNERGIE GRACE AUX VAGUES

DÉVELOPPEMENT DURABLE : 50 % DE NOS BESOINS D’ÉNERGIE GRACE AUX VAGUES

Imaginez des bouées d’un diamètre de sept mètres submergées à trois mètres sous la surface de la mer. Le mouvement des vagues contre ces bouées actionne des turbines qui pompent l’eau à très haute pression sur la terre. Une fois sur terre, l’eau en pression est convertie, grâce à des moteurs appropriés, en électricité. C’est ainsi que fonctionne le système CETO Wave Energy Technology, un nouveau procédé développé par la compagnie australienne Carnegie Corporation.

«Des expériences préliminaires ont démontré que ce système est tout à fait viable et approprié pour Maurice», explique le professeur Soodursun Jugessur, vice-chancelier et président de l’UoM Council et du Mauritius Research Council. Electricité de France (EDF) a, d’ailleurs, acheté les droits pour développer cette technologie dans les pays au Nord de l’équateur.

«Notre île, soutient le professeur Jugessur, est située dans une région favorable où des vagues d’une hauteur appropriée pour ce type de projet se forment tout au long de l’année. Contrairement à l’éolienne ou à l’énergie solaire, nous pourrons produire l’électricité continuellement car nous avons des vagues 24 heures sur 24», observe-t-il. Avec un kilomètre de vague en longueur, Maurice pourrait produire 25 mégawatts. "Nous pourrions bénéficier de la même quantité d’électricité si nous captons l’énergie des vagues sur une superficie d’un hectare", avance le prof Jugessur. Le projet sera testé sur cinq sites qui produiront chacun 40 mégawatts, soit un total de 200 mégawatts, ce qui correspond à 50 % de notre consomma­tion électrique. Les sites seront situés dans la région Ouest, dans les environs d’Al­bion, et le Sud-Ouest près de Riambel. Au niveau de l’investissement, le coût de cette opération est comparable à celui d’un projet éolien. «Il faudra 80 dollars pour produire un mégawatt", poursuit notre interlocuteur.

{{Eau potable dessalée}}

Outre la production d’électricité, la CETO Wave Energy Technology produira de l’eau potable dessalée grâce à un système d’osmose inverse. Parmi ses autres atouts : le projetest "environment friendly". Les infrastructures placées sous l’eau résisteront aux cyclones et autres intempéries. Les pirogues et autres bateaux de plaisance pourront voguer tranquillement au-dessus des bouées immergées. Le tourisme n’est ainsi pas affecté. Les pêcheurs y trouveront aussi leur compte. "La présence des bouées et des pompes attirera les poissons. Ce qui constitue un avantage non-négligeable pour les pêcheurs", estime le professeur Jugessur.

Il ne reste plus qu’aux autorités mauriciennes et australiennes à signer un accord. "Nous attendons que la compagnie Carnegie installe d’abord une unité commerciale en Australie afin d’avoir une référence prouvée et une garantie de la solidité du projet. Si tout se passe comme prévu, l’accord sera signé d’ici la fin de l’année". Une étude de faisabilité sera entreprise au deuxième trimestre 2009. L’aménagement des sites est prévu d’ici deux ans.

Pour le professeur Soodursun Jugessur, ce projet tombe à pic dans un contexte d’envolée des prix du pétrole sur le marché mondial et alors que le gouvernement ambitionne de faire de Maurice une île durable. «Nous avons beaucoup de chance car nous avons la mer, le soleil, le vent… Nous sommes assis sur une mine d’or». Au pays maintenant d’exploiter ces ressources ignorées !

{{Un brin d’histoire}}

Capter l’énergie des vagues pour produire de l’électricité ne date pas d’hier. Dans les années 60, l’Anglais Bott, General Manager du Central Electricity Board, avait déjà formulé un tel projet, qui hélas, n’a jamais abouti. A l’époque, le coût de construction était beaucoup plus élevé que le prix des produits pétroliers. Dans les années 70, des chercheurs de l’Université de Maurice, dont le professeur Jugessur, ont poursuivi ce projet avec d’autres modèles d’extraction de l’énergie. Avec l’appui du Commonwealth Science Council, les chercheurs ont pu, pendant un an, mesurer la hauteur des vagues pour en recueillir des données utiles, mais, il n’y a pas eu de suite. Ce n’est que récemment que le projet d’énergie des vagues a refait surface. Marcel Lindsay Noé, du «Mauritius Climate Change Action Forum», a eu vent du système de Carnegie lors d’une visite en Australie. Un directeur de cette compagnie était à Maurice pour présenter son projet au Board of Investment et au CEB.

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.