ACTE 1 : au dernier conseil municipal de la ville de Fort-de-France, alors même que ce point ne figurait pas à l'ordre du jour, le maire (PPM) Didier LAGUERRE soumet au vote une résolution visant à afficher notre drapeau aux côtés des drapeaux français et européen, sur les bâtiments publics de la ville. Proposition votée à l'unanimité et donc par l'opposition conduite par Francis CAROLE du PALIMA (Parti pour la Libération de la Martinique).
ACTE 2 : dès le surlendemain, le maire effectue une sorte de rétropédalage qui prêterait à sourire si notre emblème national et donc notre dignité en tant que peuple n'étaient pas en jeu. Il annonce, en effet, que le drapeau rouge-vert-noir ne sera arboré que sur le...stade de Dillon. On retrouve là le concours mis en œuvre par la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique) visant à demander à la population de proposer un drapeau pour nos...compétitions sportives à l'étranger. Pour la municipalité de Fort-de-France tout comme pour la CTM, un drapeau national n'est bon que pour le sport !!!
ACTE 3 : une photo du futur "bwabwa" du carnaval de Fort-de-France apparaît sur les réseaux sociaux alors qu'il est censé n'être dévoilé qu'au dernier moment. Ce pantin du carnaval représente un homme noir drapé dans un tissu...rouge et vert !!! Nos trois couleurs sont donc mises "adjendjen", au beau mitan du défoulement des "vidé", entre chansons salaces et exhortations obscènes. Du genre :
"Anboutéyaj lolo,
bonda manman'w ka pri difé,
pa lapenn kriyé lé ponpié !"
(Embouteillage de pénis, le cul de ta mère a pris feu, inutile d'appeler les pompiers !).
Le PPM pourra raconter ce qu'il veut, le "bwabwa" du carnaval de Fort-de-France est fabriqué par les services techniques de la municipalité et personne ne nous fera croire qu'ils ont toute liberté de l'imaginer à leur guise. Pas plus que l'artiste chargé de le concevoir n'est, lui, aussi, entièrement libre de son choix. Pa pwan moun pou tèbè, lézom !
ACTE 4 : d'aucuns disent que le "bwabwa" 2019 représenterait le député Jean-Philippe NILOR tout comme celui de 2018 représentait le conseiller territorial Louis BOUTRIN. Si cela est vrai, quelle petitesse d'esprit ! Quelle bassesse que d'utiliser une liesse populaire pour démolir à peu de frais des adversaires politiques ! Surtout des adversaires qui n'ont aucune visée sur la ville de Fort-de-France. Autant on peu comprendre que le très droitier et assimilationniste Michel RENARD, maire du Marigot, ait fait jadis l'objet d'un "bwabwa" et d'une chanson le tournant en dérision ("Rèna, ou enmen poul !") puisqu'il convoitait la mairie foyalaise, s'entourant de "dogs" (gros bras), exactement comme le PPM d'ailleurs, autant on a dû mal à comprendre pourquoi BOUTRIN et NILOR font les frais d'une semblable vindicte.
Le théâtre classique français, cher à Aimé CESAIRE, comportait 5 actes. Il faut donc que les hiérarques du PPM sachent qu'ils paieront très cher le cinquième acte...