Une "filière durable du livre", de la fabrication du papier aux pratiques commerciales des distributeurs et des éditeurs, est à inventer, affirme un rapport publié ce mardi traquant les coûts sociaux et environnementaux de l'édition française.
Le rapport [PDF], réalisé par le Bureau d'analyse sociétale pour une information citoyenne (Basic), recense plusieurs points noirs du secteur de l'édition d'un point de vue écologique: destruction de 20 à 25% de la production annuelle de livres édités dans l'Hexagone, délocalisation de l'impression, pâte à papier issue de forêts exploitées non durablement, gaspillage de papier lors de l'impression, faible utilisation de papier recyclé.
L'utilisation plus systématique de labels certifiant les plantations de bois ou de papier recyclé (seulement 10% du papier impression-écriture en 2013) sont des pistes. Mais "aucune alternative ne peut à elle seule mettre fin aux impacts constatés" et il est jugé "urgent" de s'attaquer à la surproduction, de favoriser l'amélioration du recyclage du papier et la relocalisation des étapes de fabrication.
La mise au "pilon" d'environ un quart de la production annuelle de livres (soit une estimation de 142 millions d'ouvrages) est la conséquence de la rentabilité à court terme exigée aujourd'hui par les grands groupes d'édition, déplorent les auteurs. Cette rentabilité conduit à renouveler constamment l'offre et à rechercher un "effet de masse" avec une présence dans un grand nombre de points de vente.