Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

En Martinique, les extrêmes sont en Marche

Yves-Léopold MONTHIEUX
En Martinique, les extrêmes sont en Marche

A l’échelon national, Emmanuel MACRON a perdu de peu son pari, mais il paraît être le vrai vainqueur des élections européennes. Il a su résister au Rassemblement national qui fait moins bien qu’en 2014 et avec lequel il fait jeu égal. Plus important, après des décisions difficiles et plus de six mois de jacqueries des Gilets jaunes et d’annonces quasi hebdomadaires de fin de quinquennat imminent, le mouvement En Marche fait mieux que tirer son épingle du jeu. Emmanuel MACRON se retrouve face à une opposition classique quasi inexistante.

Bien avant les dernières présidentielles, j’avais annoncé au responsable local de Les Républicains la difficulté de représenter ce parti en Martinique. En effet, l’ambition présidentielle pousse ce dernier à un mouvement inévitable vers l’extrême-droite, ce qui est insupportable pour des représentants martiniquais. Songeons que Nicolas SARKOZY avait dû en partie son élection aux voix du Front National (entre-deux entre le père et la fille Le Pen) et que le regain de force de ce parti en 2012 avait nui à la réélection du dernier président de droite. Bref, depuis la seconde élection de Jacques CHIRAC, en 2002, l’élection présidentielle dépend du Front national. Mais les conséquences n’étaient qu’induites et les stratégies non proclamées. A ces résultats mécaniques devrait sucéder une perspective compliquée de rapprochement et de concurrence politique où, généralement, c’est le plus gros qui débauche l’autre.

En Martinique, Emmanuel MACRON apparaît comme le seul rempart contre la marche des extrêmes. La percée du Front national aux « présidentielles » était prémonitoire, à Basse-Pointe et au Prêcheur, notamment. Aujourd’hui le Rassemblement national se banalise, singulièrement à Rivière-Pilote où les deux extrêmes se portent en tête : 17,45% pour le Rassemblement national et 17,2 pour la France insoumise. Peut-on y voir en mode de clarification politique, l’héritage de l’ancien maire indépendantiste, Alfred MARIE-JEANNE. Réputé être un extrémiste de gauche, son comportement tutoie souvent le nationalisme et l’autoritarisme d’extrême-droite.

Mais c’est l’ensemble de l’électorat de Martinique qui se radicalise. Tout se passe comme si les péripéties scabreuses qui meublent la vie politique mobilisaient l’extrémisme de gauche, lequel donne l’un de ses meilleurs scores à la France Insoumise. Ne doit-on pas y voir aussi l’expression de la mobilisation du Rouge-Vert-Noir dans la guerre des drapeaux qui nous occupent par-dessus tout ? Ainsi donc, la nébuleuse martiniquaise d’extrême-gauche accompagne la montée du Rassemblement national, l’une se nourrissant de l’autre, et vice-versa. Dès lors, les modérés de droite et de gauche n’ont plus qu’un recours, en France, Emmanuel MACRON.

Fort-de-France, le 27 mai 2019

Yves-Léopold MONTHIEUX

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.