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ENCORE UNE PRÉSIDENCE Á VIE

Par Pierre Eric MBOG BATASSI
ENCORE UNE PRÉSIDENCE Á VIE

{{Le projet de révision de la Constitution adopté}}

Les nouvelles dispositions qui visent à renforcer les pouvoirs du chef de l’Etat.

Le parlement gabonais a adopté mardi 28 décembre 2010 un nouveau projet de révision constitutionnelle. Les nouvelles dispositions consacrent plus de droits au président de la République, notamment en matière de défense nationale et dans les cas de troubles graves susceptibles de menacer l’indépendance du pays et l’intégrité du territoire national, (on peut se demande quel pays à l’intention de menacer l’indépendance du Gabon et son intégrité ?)

Les députés et les sénateurs réunis à Libreville en congrès au palais national Léon MBA, siège de l’Assemblée nationale, ont adopté par 177 voix contre 16, la nouvelle mouture de la Constitution.

Les modifications de la loi fondamentale portent sur 3 paragraphes et 36 articles. Ce vote vient de mettre fin à une longue polémique entre la majorité républicaine de l’émergence et les partis de l’opposition qui a rejeté cette révision de la Constitution.

"L’évolution des pratiques ayant cours de par le monde, s’agissant notamment de l’impact des situations de crise sur le jeu des institutions, conjuguée à notre propre expérience, montrent que la loi fondamentale se heurte aujourd’hui à des contingences diverses qui l’obligent à s’adapter à la réalité", avait justifié il y a quelques semaines le Premier Ministre gabonais, Paul BIYOGHÉ MBA, défendant le projet de révision constitutionnelle, devant les parlementaires.

Ces nouvelles dispositions font passer de 45 à 60 jours la période de transition politique et obligent désormais les postulants aux fonctions présidentielles à résider de façon régulière au moins pendant 12 mois sur le territoire national. Elles recadrent également l’exercice des libertés syndicales, d’associations et de cultes.

{{Pas de limitation de mandats}}

Le porte-parole du groupe parlementaire des forces du changement, Zacharie MYBOTO qui a récusé cette révision constitutionnelle, a estimé que cette dernière vise tout simplement à renforcer la dictature au Gabon en donnant plus de pouvoir au chef de l’Etat.

Zacharie MYBOTO, le président de l'Union Nationale (UN) a déclaré que "certaines dispositions constituent une porte ouverte à la dictature".
"Depuis le naufrage de la démocratie enregistré lors de la révision de la Constitution en 2003, la situation de la loi fondamentale gabonaise va de mal en pis", a-t-il ajouté, estimant que la révision allait permette à l'exécutif de "régner en maître absolu".

Il a en outre déclaré qu’une révision de la Constitution qui n’apporte pas les grands changements souhaités par la majorité du peuple n’est pas opportune en ce moment. Il aurait souhaité que les nouvelles dispositions ramènent le scrutin uninominal à deux tours pour l’élection du président de la République et des députés, en vue de dégager en cas de besoin, une majorité absolue qui confère la légitimité réelle aux élus.

La question de la limitation à deux le nombre de mandats du président de la République, évoquée depuis quelques années par les partis de l’opposition, a été également ignorée par les initiateurs de cette révision de la Constitution. Ce qui a provoqué aussi un grincement de dents chez les opposants.

La nouvelle Constitution interdit à un Gabonais disposant de la double nationalité et ayant occupé des responsabilités politiques dans un autre pays d'être éligible.

Selon toute vraisemblance, la nouvelle mouture de la loi fondamentale adoptée par les parlementaires a certainement pour objectif de donner plus de liberté au chef de l’Etat, Ali BONGO ONDIMBA, pour mettre en musique son programme de société pour lequel il a été élu.
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{{Omar BONGO ONDIMBA aurait détourné 30 millions d'euros, notamment pour soutenir Nicolas SARKOZY}}

Près de 30 millions d'euros auraient été détournés de la Banque des Etats d'Afrique Centrale (BEAC) à son profit par le défunt président gabonais Omar BONGO ONDIMBA et auraient aussi profité à des partis français, selon des notes diplomatiques américaines divulguées par Wikileaks, visibles sur le site de El Pais.

Cette information a été donnée quatre jours après la mort d'Omar BONGO ONDIMBA, en juin 2009, par un haut fonctionnaire de la BEAC à un diplomate de l'ambassade américaine au Cameroun, précise le journal espagnol.

Selon la même source, "les dirigeants gabonais ont utilisé les fonds détournés pour leur enrichissement personnel et, suivant les instructions de BONGO, ont remis une partie de l'argent à des partis politiques français, y compris en soutien au président Nicolas SARKOZY".
L'argent aurait profité "aux deux camps, mais surtout à la droite, en particulier à l'ancien président français Jacques CHIRAC ; mais aussi Nicolas SARKOZY". "Omar BONGO ONDIMBA était le président africain préféré de la France", a ajouté cette source.

La BEAC regroupe les réserves des Etats membres de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale: le Gabon (qui en désignait le gouverneur), le Cameroun (où est situé le siège), la République du Congo, la République centrafricaine, le Tchad et la Guinée Equatoriale.
Malversations larges et audacieuses

Selon le câble datant de juillet 2009, le gouverneur de la BEAC, le gabonais Philip ANDZEMBE, avait placé en secret 500 millions d'euros dans un investissement à haut risque de la banque française Société Générale.

Après que ce placement non autorisé a été rendu public, un audit de la BEAC a été mené et "a révélé des malversations encore plus larges et plus audacieuses, liées à la hiérarchie des officiels gabonais", a indiqué le fonctionnaire à l'origine de cette information.

"L'enquête interne a montré que 36 millions de dollars (environ 28 millions d'euros, ndlr) ont été détournés via des chèques à des hauts responsables du Gabon", a-t-il dit.

Le clan au pouvoir au Gabon, "dont le défunt président Omar BONGO ONDIMBA et son fils Ali BONGO ONDIMBA, ministre de la Défense et candidat à la présidence (élu depuis à la tête du pays), a bénéficié du détournement de fonds", indique le document.

"Cette ambassade n'est pas en mesure de vérifier la véracité de l'accusation selon laquelle des hommes politiques français ont bénéficié du détournement de fonds", se contente de conclure le câble, signé de l'ambassadeur américain au Cameroun Janet GARVEY.

Les "dons" supposés de Omar BONGO ONDIMBA aux politiciens français mettent également en lumière un double discours structurel de la France, qui réclame d’un côté que les gouvernements africains "s’ouvrent à la démocratie", tout en acceptant des dirigeants du continent des prébendes en liquide pour financer ses élections.

Que faut-il donc penser de ces révélations ? Sommes-nous ici en présence d’un système élaboré et structuré qui perdure, ou de "dons" sporadiques qui auraient été effectués seulement par Omar BONGO ONDIMBA ?

Selon toute vraisemblance, la question du financement de la vie politique française sera à nouveau au centre des débats durant les mois et les années à venir.

Une enquête est en cours en France sur le patrimoine dans l'Hexagone de trois présidents africains et de leurs proches, dont Omar BONGO ONDIMBA, suite à une plainte de Transparency International, une ONG spécialisée dans la lutte contre la corruption.

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