Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

ENSEIGNANTS DE LA MARTINIQUE, DÉBUTANTS DES ANNÉES 50-60

ENSEIGNANTS DE LA  MARTINIQUE, DÉBUTANTS DES ANNÉES 50-60

{{« Salut collègues ! Nous sommes en 2008, c’est peut-être le bon moment de parler des enseignants de notre promotion, de nous retrouver ».}}

Il est important de rappeler d’abord le contexte de la charnière colonie convertie en département. Tout de suite après la départementalisation de 1946, la Martinique était encore dotée des moyens d’éducation de l’époque coloniale. On parlait beaucoup de la Seconde Guerre Mondiale et de Hitler, du Régime de Vichy et de l’amiral Robert.

Il n’y avait qu’un Vice-Rectorat qui dépendait de l’Académie de Bordeaux et qui se trouvait à l’angle des rues Gabriel PERI et Franklin ROOSEVELT à FORT-DE-FRANCE.
Le Lycée Schoelcher n’accueillait que des garçons, les plus chanceux et il y avait le Lycée de Jeunes Filles, non loin de la Savane, de l’Hôtel de l’Impératrice et de notre chère Bibliothèque Schoelcher ; le Séminaire Collège accueillait aussi des jeunes qui recevaient des cours de certains religieux éducateurs. Quelques étudiants des Cours Complémentaires (convertis par la suite en Collèges) dans certaines communes réussissaient aux examens du BEPC et du BE, valables pour permettre d’accéder et de continuer des études au lycée et/ou de se présenter à certains concours administratifs.

Les lycées permettaient -et encore de nos jour- de suivre depuis la 6ème et de poursuivre des études jusqu’au baccalauréat. Les diplômes étaient délivrés, via le Vice-Rectorat, par l’Académie DE BORDEAUX. Pour les études supérieures en universités (ou facultés), il fallait partir en France. Le Vice-Rectorat a été transféré à Tartenson à la veille des années 70. Le Rectorat des Antilles et de la Guyane à Schoelcher est apparu quelques années après, et plus tard l’Université des A-G. L’institut Vizioz fonctionnait déjà pour des études de droit.

Les enseignants de la promotion des années 50-60 étaient recrutés par concours en fin de 3è du Cours Complémentaire -les lauréats devenaient d’office des Normaliens- pour préparer le baccalauréat et suivre ensuite une formation d’une année à l’Ecole Normale, avant de commencer à enseigner et de passer l’épreuve pratique du CAP (Certificat d’Aptitude Pédagogique). L’Ecole Normale se trouvait jusqu’à la fin de 1965 au Château Aubéry à Croix Rivail – au Lamentin (actuellement domaine du Lord BYRON) ; le directeur de l’établissement était Marcel LUCIEN, qui était devenu ensuite Vice-Recteur à la rentrée 1965-66. Elle a été ensuite transférée à la Pointe des Nègres et est devenue l’IUFM. Il y avait un grand besoin d’enseignants dans ces années-là et une autre filière permettait d’accéder à la profession. Ils étaient alors recrutés suite à un concours des Instituteurs Suppléants, avec au départ le diplôme du Brevet Elémentaire. Parfois, les jeunes enseignants suppléants, devenus remplaçants au bout de deux ans, étaient désignés pour suivre un stage de formation d’une demie année scolaire à l’Ecole Normale. Entre temps, il fallait préparer et passer l’examen écrit pour obtenir la partie théorique du CAP et lors d’une inspection spéciale dans une classe montrer son aptitude à pratiquer l’enseignement –les Inspecteurs étaient souvent de France-. Certains obtenaient d’office la partie théorique du CAP après l’obtention du Brevet Supérieur de Capacité... Ce n’était pas facile, il fallait bosser dur avec les moyens du bord. Des conseillers pédagogiques, les aînés expérimentés et désignés par la hiérarchie de l’éducation, nous servaient souvent de tuteurs. Avec le CAP complet on devenait titulaire de l’Education Nationale pour enseigner valablement dans le primaire et on commençait à gravir les échelons (onze en tout) jusqu’à la fin de sa carrière.
Je dis toujours : « Quand on ne fait rien, rien ne se fait ».

Ce n’est pas tout. Pour enseigner en Collège, certains ont passé le CAP-CEG et d’autres ont été certifiés, sont allés à l’agrégation, voire au doctorat pour leur permettre d’exercer dans les lycées et en facultés. Bravo à tous ces gens-là !

Vous rendez-vous compte ! Pour réussir il ne fallait pas reculer devant les sacrifices, il fallait être exigent avec soi-même et pour éduquer, attendre des petits cerveaux une certaine complicité, sinon exiger d’eux du travail, être sévère et les punir quand il le fallait pour leur faire prendre conscience qu’il fallait s’y mettre. Les parents étaient très respectueux de la profession et entretenaient de bonnes relations avec les enseignants. Tous les enfants ne réussissaient pas, mais ils ont avancé à leur rythme et dans leur choix. Il y avait des débouchés…

Ces années-là ont produit beaucoup de cerveaux et d’enseignants martiniquais pour satisfaire les besoins du pays.

Que peut-on dire des enseignants des années 50-60 ?
L’enseignant/e de l’époque était une référence, un modèle de réussite et de promotion sociale.

Il était respecté et écouté. Nos aînés ont même été parfois trop autoritaires et exigeants, afin de nous tirer de la misère de l’époque coloniale, de faire progresser le niveau social de la population et des générations suivantes.

Les enseignants étaient d’abord des gens d’une certaine culture générale sanctionnée par certains diplômes -et qui se devaient de se cultiver de plus en plus-, avec des connaissances, des moyens qui leur étaient fournis et qui leur permettaient de prodiguer une certaine pédagogie (toujours retouchée et améliorée), une bonne démarche à la réussite scolaire des enfants qui leur étaient confiés. Ils devaient avoir une tenue correcte pour exercer. Ce sont ces personnes qui ont élevé le niveau d’éducation des générations suivantes.
Actuellement, les enseignants de ces années glorieuses sont à la retraite.

Il faut rendre un hommage au feu père LOZON du Vice-Rectorat de l’époque à Fort-de-France.

Il faut rendre un hommage particulier à nos aînés qui ont fait de nous « la promotion de l’âge d’or de l’éducation en Martinique ».

Un petit salut à tous mes collègues qui se reconnaîtront sur la photo (photo réalisée par moi-même en 1965).

Un hommage à tous les enseignants !

Salut aux personnes qui nous avaient été confiées dans nos classes.

Qui voudrait bien nous parler de la profession des années 2000 ? - Stop !

N.B. : En pièces jointes, photos du Château -actuellement domaine du Lord BYRON- et des instituteurs à avoir été en stage en 1965 dans ce bâtiment, juste avant le transfert de l’Ecole Normale à Fort-de-France. Léandre LITAMPHA, instituteur remplaçant debout devant et à droite.

{{Les enseignants, promotions des années 50-60 en Martinique.
_ Photos d'instit. en formation à l'Ecole Normale en 1965.
_ Photo d'instituteurs et de normaliens, ensemble à l"Ecole Normale en 1965.
_ L'ex-maire Michel THALMENCY du Lorrain se reconnaîtra parmi les normaliens et intituteurs.
_ Le Chateau Aubéry à Croix-Rivail - Le LAMENTIN, actuellement dit du Lord BYRON.
_ Nous avons fait ce que nous avons pu avec les moyens du bord.

Cliquez pour agrandir les photos.
Marin, le 6 octobre 2008.
{{ Article et photos de L.éandre LITAMPHA.
}}

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.