Après avoir quitté Schoelcher et Case-Pilote, je me suis retrouvée plongée un paysage jusqu'alors inconnu alors qu'il m'est véritablement familier. Cependant, il faut dire que le confinement était passé par là et qu'il nous avait tous forcés à ne voir que nos murs blancs. Le carême, quand à lui, avait fait son œuvre sur la nature, mais avec encore plus de violence que d'habitude.
En effet, les mornes étaient tous pratiquement orange feu et les arbres, aux troncs couleur charbon, ressemblaient à des squelettes ambulants qui avaient été carbonisés par un soleil beaucoup trop cruel. Mais, bizarrement, une certaine beauté émanait tout de même de ce spectacle désolant qui semblait se jeter avec fracas dans la mer des Caraïbes.
C'est ainsi, qu'après ce passage dans les mornes, la descente au niveau de la mer a débuté.
Que d'émotion ! Voir la vie reprendre petit à petit dans les bourgs : les pâtisseries et les petits commerces ouverts, les pêcheurs ayant ramenés du thon ou de la dorade, les acheteurs qui se pressent pour récupérer les meilleurs morceaux afin préparer leurs festins de ce soir, et les marchés de fruits et légumes frais bondés.
Bref, la vie reprend. Le Corona n'aura pas eu raison de nous. Des magasins de maillots de bain exposent même déjà leurs plus belles pièces et accessoires indispensables des grandes vacances.
Les grandes vacances ! C'est justement d'une ambiance de grandes vacances dont il a été question sur les plages que j'ai sillonnées. Des familles, des couples, des personnes seules sur le sable ou dans l'eau, affichant la satisfaction de pouvoir à nouveau goûter au bonheur de se mouvoir dans le sable et dans la mer.
Et que dire de Saint Pierre la magnifique ! Éblouissante de beauté, déjà habituée à se relever de tant de catastrophes, à l'image de notre peuple.