Le carnaval dit-on est terminé. Après trois jours de liesse "san manman", sa Majesté Vaval aurait retiré ses pieds, laissant derrière elle plus de mille veuves éplorées. Ce qui nous laisse bien en chagrin. Ki nou lé, ki nou pa lé Vaval est mort, parce " sé li menm qu'un zo soup krab du CEREGMIASME a rété pris an mitan son phale agoulou". Vaval 2016 mò ! Viv Vaval 2017 !
Nous savons que comme le Phoenix, il nous a toujours montré qu'il saura renaître de ses cendres pour réapparaître dans toute sa magnificence. Ce qu'il nous invite chaque année à maîtriser et à mettre en pratique. Il est de ceux là qui nous apprennent qu'il ne faut jamais s'avouer vaincu.
Ce qui nous attriste bien plus que les fastes liés à la mort cruelle du Roi, c'est le goût amer ressenti quand il nous arrive de croiser encore ces quelques veuves de notre Vaval, qui sont tant affligées qu'elles ne peuvent encore faire décemment son deuil, au point qu'ayant oublié d'aller se rhabiller, elles se promènent déshabillées par les rues en robe longue transparente bien moulée et string en-dessous, ou en robe ultra courte en crochet avec slip blanc apparent.
Cela plait, certes à quelques adeptes, nombreux d'ailleurs, qui apprécient de voir nos femmes déballer leur plastique intime de façon aussi généreuse. Si nous vous prions sincèrement de nous pardonner notre côté peut-être un peu trop rétrograde, c'est pour nous amener à nous interroger et à nous demander ce qu'il en est de nos enfants qui assistent à ce spectacle étalé partout gratuitement sous leurs yeux, et ce pratiquement toute l'année ?
Si nous croyons ce que l'on nous donne à voir, le carnaval se joue sans répit de janvier à décembre, et les trois jours de temps fort semblent insuffisants.
Pourquoi oublions-nous que nos enfants doivent être préservés, comme nous nous l'avons été par nos parents, que nous profitons pour honorer au passage ? Quand comprendrons-nous qu'une éducation saine construit un peuple fort, un peuple fier ?
Nous trouvons de même tout aussi scandaleux que sans éveiller les moindres réprobations, les Bradjak, autrement dit tacots en français, pour lesquels il est fait appel lorsqu'ils se déplacent sur les routes, à la responsabilité pénale et civile, et c'est tant mieux, soient ainsi oubliés après les festivités, le long de nos axes routiers. Déni de responsabilité nous tiendrais-tu si fort ?
Térèz Léotin
Commentaires