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Et si l'on instaurait une "contribution-canne à sucre" ?

Et si l'on instaurait une "contribution-canne à sucre" ?

   Il y a une vérité que l'on n'entend jamais de personne s'agissant de l'usine sucrière du Galion et donc de l'ensemble de la filière "Canne". Ni de la bouche des hommes politiques ni de celle des journalistes qui traitent du dossier ni des acteurs eux-mêmes de la filière à savoir que quelle que soit la solution qui sera choisie, ce secteur économique ne redeviendra plus jamais rentable. Il a fait le malheur (esclavage) de notre île tout en lui permettant un formidable développement économique jusqu'au milieu du XXè siècle, moment où il s'est mis à décliner comme partout à travers le monde d'ailleurs. Il a donc eu besoin d'une aide permanente, ce qui n'a rien de particulièrement scandaleux puisque pratiquement dans tous les pays, l'agriculture est subventionnée, à commencer par ceux de la Communauté Européenne.

   Notre canne reçoit donc des aides diverses (Europe, Etat, CTM), mais les difficultés que traversent depuis plus de trente ans l'usine du Galion et donc les planteurs n'intéressent que modérément les Martiniquais. Hormis ceux qui sont directement liés à ce secteur. Le fait que la chaudière de cette usine soit obsolète, que le coût d'une chaudière neuve est de 15 millions d'euros, que l'installation de cette dernière prendra au moins 3 ans, que réparer l'actuelle chaudière peut être dangereux pour ceux qui y travaillent à cause des risques d'explosion, que la solution du branchement provisoire sur l'usine d'Albioma qui fonctionne à la biomasse risque d'être une solution pérenne qui arrangerait ladite usine qui importera des résidus de bois du Brésil qu'elle brûlera, chose catastrophique du point de vue environnemental etc...etc..., tout cela entre par une oreille du grand public et ressort par l'autre.

   Quel Martiniquais, en effet, se préoccupe de tout cela, à part les concernés ?

   Il conviendrait donc d'impliquer l'ensemble des Martiniquais dans le sauvetage de l'usine du Galion et de la filière canne à sucre. Quand on dit "l'ensemble des Martiniquais", il est évident que les chômeurs, les retraités, les personnes gagnant moins de 2.500 euros par mois, les personnes en longue maladie etc...ne seraient pas mis à contribution. Cette implication pourrait prendre la forme d'une "Caisse de stabilisation de la filière canne à sucre" qui receuillirait ce que l'on pourrait dénommer une "Contribution canne à sucre". Contribution annuelle d'un montant, par exemple, de 100 euros par an (soit moins de 10 euros par mois) qui permettrait a fil des années de constituer un matelas financier qui viendrait à l'aide de l'Usine du Galion et des planteurs (en cas de cyclone ou au contraire de sécheresse extrême) chaque fois que cela sera nécessaire.

   Cette "contribution canne à sucre" n'aura pas pour vocation, irréaliste, de solutionner les problèmes de cette filière, mais pourrait être un moyen pour chaque Martiniquais d'apporter sa pierre à la consolidation et surtout à la pérennisation de celle-ci. Reste la question de savoir si la CTM pourrait, juridiquement parlant, mettre en place un tel système. Reste à savoir si la banale fusion (juxtaposition ?) des compétences de l'ex-Conseil général et e l'ex-Conseil régional que nous avons voulu après avoir rejeté l'Article 74, cette pourtant poussière d'autonomie, à plus de 70% des votants, nous autorise à pareille audace ? Reste à savoir si nos politiciens ont envie de sortir de leur ronron habituel en cherchant à innover pour une fois ?

   Toujours est-il que si bon nombre d'entre nous peuvent acheter des voitures ou des bateaux à 50, 60, 70.000 euros, voire plus, si nous pouvons envoyer nos enfants étudier aux Canada ou aux Etats-Unis où l'Université est (chèrement) payante, si nous pouvons multiplier les croisières et voyager à travers le monde etc..., en quoi une "contribution canne à sucre" de 100 euros par an nous ruinerait-elle ? Car à vue d'œil, au moins 15.000 Martiniquais disposant de revenus supérieurs à 2.500 euros mensuels, peuvent être sollicités. Immédiatement sollicités.

   Mais ne rêvons pas ! Martin Luther King et Mandela ne sont plus de ce monde depuis longtemps...

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