Dans un message à la communauté universitaire intitulé "Quelques mots et en vous souhaitant bonnes vacances", le président de l'Université tance une enseignante-chercheuse à propos de la gestion des fonds européens.
Lisons cet extrait significatif de ce message :
"Je rappelle que les retards considérables accumulés par un porteur de projet dans la transmission de ses remontées de dépenses, additionnés à des habitudes de gestion irresponsables coûtent cher à l'établissement, entre sommes non recouvrées et remboursements aux bailleurs de fonds. Les sommes non recouvrées et les remboursements sont généralement dus à l'absence de remontées de dépenses, ou à leur inéligibilité ou à l'absence de réalisation. J'invite donc l'enseignante-chercheuse qui s'inscrit dans cette situation à prendre la pleine mesure de ses obligations de fonctionnaire et d'enseignant-chercheur portant des projets financés à partir de fonds public. La gestion de fonds européens est soumise à des règles strictes."
Tiens-tiens ! On a la curieuse impression de retrouver une situation qu'a connue l'Université des Antilles il y a quelques années déjà. Affaire liée à l'utilisation des fonds européens à hauteur de 12 millions d'euros et qui a valu à ses auteurs, "présumés innocents" pour l'heure (car pas encore jugés depuis...5 longues années) leur radiation de l'Université et leur révocation de la fonction publique. A l'époque, la plupart des universitaires et des administratifs ne s'en étaient pas souciés et avaient pointé du doigt la deuxième femme devenue présidente de l'établissement, l'accusant de tous les maux de la terre, feignant d'oublier que la toute première élue à ce même poste, une dizaine d'années auparavant, avait déjà rédigé un rapport accablant au sujet du groupe de recherches dont la gestion de ces fameux fonds européens était pour le moins bizarre. En réponse, quelque temps après, on lui avait offert un poste de rectrice dans le nord de la France alors même qu'elle n'était qu'à mi-mandat !
Sinon le message d'E. Janky précise encore ce qui suit :
"Je rappelle enfin que seul le Président de l'université est responsable au niveau pénal de l'exécution et des financements sur fonds publics des conventions de recherche".
Re-tiens-tiens ! N'avait-on pas accablé d'insultes la deuxième femme devenue présidente de l'Université des Antilles quand elle s'était trouvée contrainte de porter plainte en justice contre ce même groupe de recherches ? Car vous avez bien lu : "seul responsable au pénal". Ces gens s'étaient-ils imaginés que ladite présidente se serait faite révoquer de la fonction publique à leur place, voire même irait en prison à cause de leurs forfaits ?
Mais le plus curieux est qu'une fois élu, E. Janky avait prôné une "politique d'apaisement" à l'égard des gestionnaires douteux de fonds européens, les recevant même sur le campus de Fouillole et renvoyant les avocats qu'avait choisie l'ancienne présidente. N'eussent été la mobilisation des anti-Mafia en Martinique, les blocages filtrants du campus de Schoelcher et surtout la décision de révocation des trois chefs de ce groupe de recherches par le CNESER (Conseil National de l'Enseignement Supérieur), nul doute que ces messieurs seraient revenus tranquillement devant les étudiants. A noter qu'ils ont contesté leur révocation devant le Conseil d'Etat et que ce dernier les a sèchement déboutés !
Donc, c'est bien beau aujourd'hui de délivrer des réprimandes au sujet de l'utilisation des fonds européens !
(NB. Un juge d'instruction est venu le mois dernier interroger l'Université des Antilles au sujet de certains points concernant le même groupe de recherches. Nous enquêtons pour savoir si l'établissement leur a fourni l'entièreté des documents disponibles. A suivre donc...)
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