Les médias du monde entier viennent de décerner une nouvelle fois un bon point au Costa-Rica, petit pays d’Amérique centrale coincé entre des voisins turbulents qui sont minés par la drogue, la violence et l’instabilité politique. En effet, l’élection présidentielle, qui a opposé trois candidats et à vu la victoire de Laura Chinchilla, s’est déroulée sans le moindre incident aux dires des 52 observateurs étrangers présents un peu partout à travers le pays. Mieux : les deux adversaires de la gagnante, Otto Guevara et Oton Solis, ont même reconnu leur défaite avant que la totalité des bulletins ne soit dépouillée !
La grande presse a l’habitude de qualifier de pays de « Suisse tropicale » parce qu’elle a aboli l’institution militaire en 1948 et parce qu’elle s’est déclarée « pays neutre ». Il y a cependant quelque chose qui distingue radicalement le Costa-Rica de la Suisse, c’est que le premier n’est pas un paradis fiscal, une zone de non-droit où tous les milliardaires du monde viennent déposer leur magot en secret. Ce n’est pas à San José, capitale du Costa-Rica, que Mobutu ou Jean-Claude Duvalier ont caché l’argent qu’ils ont volé à leur peuple, mais bien à Genève.
Ceci ne signifie pas pour autant que le Costa-Rica soit un paradis terrestre. Comme partout, le capitalisme y règne, mais pas sans partage. Ce pays s’est doté de lois sociales exemplaires qui en font le seul de la région à posséder une Sécurité sociale efficace et un système de retraite fiable. D’autre part, le dialogue social existe à tous les niveaux de la société : entre patrons et travailleurs, entre « Blancs » de l’intérieur et « Noirs » de la côte caraïbe, entre Costariciens et travailleurs immigrés (la plupart provenant du Nicaragua).
Mais, outre sa stabilité politique depuis plus d’un demi-siècle, ce qui est remarquable dans ce pays, c’est l’immense effort qui est fait pour y protéger la nature d’une part et pour y développer le tourisme écologique de l’autre. Près de 40% du territoire costaricien est zone protégée, classé en réserves naturelles, ce qui est un taux tout à fait exceptionnel au niveau mondial. En cette année 2010 que l’ONU vient de déclarer « année de la biodiversité », le Costa-Rica, une fois de plus, montre la voie au reste de la planète.
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