La volonté d'éradiquer tout un pan de notre réel créole nous a conduit à de tragiques malentendus et à des souffrances inutiles. Mais au temps du mépris, les travailleurs tamouls, héritiers de l'antique sagesse du monde indien, adopteront la voie du silence et de la non-violence.
Sur leur terre d'accueil, ils scelleront dans leur cœur cette pensée que chantaient déjà leurs ancêtres il y a 2000 ans:
{ Ma maison est partout dans le monde,
et tout homme est mon frère.}
Aussi est-ce dans cet esprit de fraternité que nous avons célébré avec faste 150 ans de métissage avec l'Inde jusqu'ici non avoué et non-avouable.
En nous ouvrant les portes de la fascinante civilisation indienne, la commémoration nous a révélé une image séduisante et mystique de nous-même, car l'Inde a participé à la genèse de notre société créole, alors que nous étions si peu disposés à son égard.
N'avons-nous pas, par cet oubli, amputé notre société de la dimension spirituelle nécessaire à son épanouissement ?
Cette reconnaissance de l'indianité nous rappelle que la sagesse hindoue vise avant tout la réalisation, la transcendance de l'être, et que c'est dans la culture que l'homme manifeste sa souveraineté.
Mais le 150ème anniversaire de l'arrivée des Indiens en Martinique et en Guadeloupe a été aussi davantage pour nous une découverte historique, symbolique, unitaire, et emblématique.
Francis G. Ponaman, doctorant en culture et civilisation indienne, Paris.
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