Ce mardi 05 juin, Fred CELIMENE et Pascal SSAFFACHE sont convoqués au Tribunal de Fort-de-France pour savoir s'ils seront placés ou non sous contrôle judiciaire dans l'affaire ou plutôt le scandale des archives régionales stockées illégalement dans le vide sanitaire de la Bibliothèque Universitaire du campus de Schoelcher des années durant.
Déjà mis en examen dans cette affaire (qui voit Serge LETCHIMY, président du Conseil régional de l'époque, être placé sous le statut de témoin assisté, statut qui peut parfaitement évoluer vers la mise en examen), CELIMENE et SAFFACHE risquent donc de voir leur liberté de circulation limitée. Le contrôle judiciaire contraignant, en effet, l'intéressé à remettre son passeport aux autorités et à pointer une fois par semaine à la brigade de gendarmerie la plus proche de son domicile.
Rappelons les faits : S. LETCHIMY avait passé une convention avec Fred CELIMENE et le CEREGMIA pour le stockage et la numérisation des archives régionales, à l'époque où P. SAFFACHE était président de l'Université des Antilles et de la Guyane, mais cette convention était d'emblé entachée d'illégalité puisqu'au-delà de 90.000 euros, la loi prévoit qu'un appel d'offres est obligatoire. Or, le CEREGMIA avait obtenu ce marché sans le moindre appel d'offres ! Deuxième irrégularité, imputable cette fois au seul CEREGMIA : le stockage desdites archives dans le vide sanitaire de la BU du campus de Schoelcher, espace qui doit rester...vide car il a pour vocation de protéger tout bâtiment contre les incendies, les inondations ou les tremblements de terre. Or, plus de 400 Mètres-cube de cartons contenant à la fois les archives régionales et celles__vous avez dit bizarre ?__ de la Principauté de...Monaco y ont été découverts, ce qui a mis en danger des années durant la vie tant du personnel de la BU que des étudiants qui fréquentent cette dernière. Troisième irrégularité : pas une seule feuille d'archives régionales ni monégasques n'a été numérisée alors que le CEREGMIA avait obtenu des fonds européens à hauteur d'1 million d'euros pour acheter un méga-scanner.
Si avec tous ces éléments accablants, nos deux hommes échappent au contrôle judiciaire et si LETCHIMY ne voit pas son statut passer de témoin assisté à celui de mis en examen, c'est que l'on a vraiment des raisons de douter de la justice à la Martinique...
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