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Haïti, le pays amoureux des livres

Haïti, le pays amoureux des livres

   Il y a une quarantaine d'années de cela un chercheur allemand publiait une étude sur Haïti qui faisait état du chiffre stupéfiant suivant : le pays de Toussaint-Louverture et de Dessalines était, à l'époque, celui qui publiait le plus de livres par habitant dans le monde. Et le chercheur de s'en étonner quand il mettait en parallèle un autre chiffre, moins reluisant celui-là : 80% de la population ne savait ni lire ni écrire. On ne sait pas si ce dernier chiffre a beaucoup évolué depuis tellement Haïti a été la proie de catastrophes politiques et environnementales toutes ces dernières années, catastrophes dont elle s'est toujours relevé avec une résilience, mieux une vaillance, qui fait l'admiration des autres pays, mais ce que l'on peut affirmer, c'est que l'amour du livre y est plus fort que jamais.

   En effet, il suffit de regarder les manifestations autour du livre qui s'organisent aux quatre coins du pays, l'inauguration de bibliothèques, la place qu'occupe le livre dans les médias, notamment la presse écrite, pour se rendre immédiatement compte qu'un pays comme, par exemple la Martinique, et ses plus de 80% d'alphabétisés, fait piètre figure en comparaison d'Haïti. Chose tout à fait paradoxale puisque si ce "plus petit canton de l'univers" selon le mot d'Aimé CESAIRE est connu à travers le monde, plus connu en tout cas que des pays dix fois, cent fois plus vastes et plus peuplés que lui, c'est bien grâce à trois écrivains : CESAIRE déjà nommé, Frantz FANON et Edouard GLISSANT. Triste constat sur lequel devrait se pencher nos sociologues...

   Pour en revenir à Haïti, l'amour du livre y est si fort que la bibliothèque de la ville de Limbé a mis en place, comme on peut le voir sur les photos illustrant cet article, un système de prêt intitulé "BIBLIO-CHEVAL" qui permet d'amener le livre au fin fond des campagnes les plus reculées, là où il n'y a pas de routes asphaltées ni d'électricité la plupart du temps. Il s'agit surtout de sensibiliser et de toucher les enfants et les adolescents chez qui, chose étonnante là encore, l'amour du livre est déjà présent. Car c'est le livre qui a permis à Haïti (indépendante dès 1804) de résister aux trois effroyables catastrophes qui se sont abattues sur elles tout au long du XIXe siècle et sont en grande partie responsables de la situation actuelle du pays :

 

    . le blocus féroce mis en place par les puissances européennes de l'époque (France, Espagne et Angleterre) pour étouffer dans l'oeuf ce qui était à leurs yeux un scandale : l'existence du premier état noir de l'ère moderne.

 

    . la dette infâme d'1 million de francs-or imposée en 1825 par le roi CHARLES X en contrepartie de la reconnaissance de l'indépendance d'Haïti par la France, véritable rançon que le pays des Droits de l'Homme n'a jamais voulu rembourser même quand il était dirigé par François Mitterrand.

 

   . l'accaparement du pouvoir par une bourgeoisie mulâtre prédatrice et apatride pendant près d'un siècle, puis par une bourgeoisie "noiriste" menée par François DUVALIER et ses Tontons-macoutes.

 

   Malgré cela, le peuple haïtien est debout, il résiste et dans le difficile combat qu'il mène pour rester debout, le livre constitue sans conteste l'une de ses armes...

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