Professeur émérite à l'Université de Virginie (USA), James ARNOLD est l'un des meilleurs spécialistes de la littérature francophone antillaise à laquelle il a consacré des ouvrages incontournables.
L’Académie des Sciences d’Outre-Mer a décerné cette année le Prix Robert Delavignette à son livre La Littérature antillaise entre Histoire et Mémoire, 1935-1995. Il a paru dans la collection Bibliothèques Francophones, chez l’éditeur Classiques-Garnier, au mois de février de cette année. Ce prix, créé il y a une trentaine d’années, couronne la recherche qui porte sur les Amériques et l’aire caraïbe.
Brève présentation : l'ouvrage examine la littérature antillaise francophone dans son contexte historique et social, durant le long demi-siècle allant de la conception de l'idéologie de la négritude, en 1935, à la consécration de la mouvance créoliste, vers 1995. Il présente le dilemme constitué par un modèle de société plurielle empêchant la formation d'un sentiment national, et analyse des stratégies littéraires identitaires où stéréotypie et discours mémoriel sont liés. La nécessité de couler les luttes des Antillais dans une écriture qui plaise aux lecteurs de l'Hexagone a rendu difficile la représentation du passage de la colonie au département. Replaçant la littérature dans son horizon d'attente, on montre comment certaines œuvres contournent ce dilemme.