"Project-îles", revue d'analyse, de réflexion et de critique des Arts et Littératures de l'océan indien, met en exergue l'œvuvre d'un écrivain. Le dernier numéro en date, accorde une large place à Jean-François Samlong.
"J'ai accepté la proposition de Nassuf Djailani et de ses amis, même si j'ai encore d'autres romans à écrire et à publier, parce qu'avec le jeu de questions et de réponses, j'ai pu faire le point, marquer une étape, notamment après les trois derniers romans publiés chez Gallimard, et de me dire, et maintenant qu'est-ce que tu fais ?" Réponse de l'intéressé, après introspection : "Je continue à travailler d'arrache-pied pour enrichir mon œuvre, tout en mettant en place des ateliers d'écriture de perfectionnement avec le soutien de la Direction de l'Action Culturelle et de la Région Réunion, pour que la relève soit assurée."
Jean-François Samlong est adepte de la formule de Boileau, laquelle reste vraie : "Vingt fois sur le métier remettez l'ouvrage. Il ne faut surtout pas se débarrasser de son manuscrit en se disant : y en a marre. J'aimerais passer à autre chose ! Rien ne vous dit que cette autre chose ne ressemblera pas à la première, et ainsi de suite. Douze romans après, j'apprends encore énormément de choses chaque jour, en remettant en cause mon écriture, car je m'en voudrais beaucoup de publier un roman qui ressemble au précédent ; je suis à la recherche de thèmes différents, et surtout d'une écriture différente. Cela ne me passionne pas d'être dans la production, ou pire, d'être dans la reproduction d'un même texte. Chaque fois c'est un nouveau défi, qui pourrait plaire ou pas à un éditeur, mais une telle interrogation doit venir après et non avant l'écriture du texte qu'on souhaite écrire. La prise de risque est totale, mais c'est le goût du risque qui permet au romancier d'aller au bout de l'aventure de l'écriture."
Signataire d'un premier contrat d'édition avec la maison Gallimard pour trois titres en 2013, à ce jour sa mission est accomplie. "Un nouveau contrat sera signé après lecture de mon prochain manuscrit, car la signature d'un premier contrat d'édition n'entraîne pas obligatoirement la signature d'un second, les deux parties étant libres."
Le voici, aujourd'hui, occupé à la réécriture de son manuscrit consacré aux enfants de la Creuse. "Je pense qu'il sera prêt pour l'année prochaine." Cette année, aucun texte ne sortira de l'intimité de son scriptorium perché sur les hauteurs de Sainte-Marie. "J'ai mis en chantier un autre roman. C'est une méthode que je conseille à tous ceux qui participent à mes ateliers d'écriture de perfectionnement. Il s'agit d'un roman d'amour sur fond de crise sociale dans l'île."