Moins de 400.000 habitants. Moins de 1.200km2 de superficie.
On aurait pu penser qu'au grand maximum 3 ou 4 partis politiques se partagent le paysage politique d'un si petit territoire. Celui qu'Aimé CESAIRE qualifiait avec humour et tendresse tout à la fois tantôt de "plus petit canton de l'univers" tantôt de"ce petit rien ellipsoïdal".
Or, il n'en va pas du tout ainsi !
Un recensement non-exhaustif (c'est-à-dire ne tenant pas compte des mouvements ou partis communaux) fait état d'une bonne douzaine d'organisations, mouvements ou partis politique, la Droite étant la plus sage en la matière sans doute pour deux raisons à savoir qu'elle n'a toujours eu qu'un seul et unique discours (le maintien du statu quo) et parce qu'elle s'est beaucoup affaiblie au cours des deux dernières décennies.
La palme revient donc à la Gauche et l'extrême-Gauche, aux patriotes, nationalistes, souverainistes et autres écologistes. Surtout aux nationalistes et à l'extrême-gauche où une espèce de fièvre obsidionale, un mouvement apparemment inarrêtable de scissiparité ou d'auto-division, semble les agiter depuis des lustres. On voit donc régulièrement surgir de nouveau partis qui forcément peinent à émerger et à s'imposer sur la scène politique.
Quant à cette plaie que sont les partis communaux, il y aurait beaucoup à en dire tant elle diffuse les gènes néfastes du localisme, voire du tribalisme, chose qui fait que si l'on n'est pas né dans une commune, on n'a quasiment aucune chance d'y être élu maire. Ce qui est, à nouveau ridicule, pour un si petit territoire. Il n'y a guère qu'Aimé CESAIRE (natif de Basse-Pointe et maire de Fort-de-France et Rodolphe DESIRE, natif de Saint-Pierre et maire du Marin) à être parvenus à franchir cet obstacle rédhibitoire pour tous les autres postulants au siège de premier édile.
Et voici qu'on nous annonce la création d'un nouveau parti !
Qu'est-ce que cela apportera à la Martinique ? Est-ce que cela permettra de trouver des solutions aux graves problèmes qui l'assaillent (vieillissement, trafic de drogue, chlordécone, sargasses, destruction du foncier agricole etc.) ? Est-ce que cela mettra un frein à la corruption envahissante (CEREGMIA, SODEM, ODYSSI etc.) ? Est-ce qu'on pourra ainsi redéfinir nos rapports avec notre puissance de tutelle, chose indispensable pour sortir de l'impasse actuelle ?
Il est permis fortement d'en douter...
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