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LA CREOLITE : UNE MODE QUI DURE DEPUIS…25 ANS

 LA CREOLITE : UNE MODE QUI DURE DEPUIS…25 ANS

A la naissance du mouvement littéraire dit de «la Créolité» en 1989, date de publication de «L’ELOGE DE LA CREOLITE» par Jean Bernabé, Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant, tous ceux qui vivaient à l’ombre du baobab de la Négritude, profitant sans vergogne de l’aura du grand Aimé Césaire, se sont mis à condamner avec virulence ce trio de trublions et leurs idées farfelues.

L’une des antiennes favorites de ces pourfendeurs était que la Créolité, tout compte fait, n’était qu’une simple mode et qu’elle durerait le temps que durent les roses à épines. Dans deux ou trois ans, on n’en parlerait plus et leurs promoteurs tomberaient dans l’oubli.

Dernièrement dans le journal «LE PROGRESSISTE» (mercredi 24 septembre 2014, n° 2323), en page 8), un certain Joseph Jos, dans un article s’indignant du peu d’intérêt des Martiniquais pour l’œuvre grandiose de Xavier Orville écrit ce qui suit:

«Xavier Orville n’a eu que l’infortune de ne pas en être, comme Maryse Condé ou Daniel Maximin, du courant littéraire à la mode: la Créolité n’a pas l’exclusivité du génie!»

En effet, Maryse Condé et Daniel Maximin, tout comme Vincent Placoly et Xavier Orville, précèdent les auteurs de la Créolité d’une vingtaine d’années pour certains, d’une quinzaine pour d’autres. En tout cas au moins d’une dizaine. Ces auteurs ont donc eu largement le temps de faire leurs preuves sans que les auteurs de la Créolité soient tenus pour responsables de leur succès ou leur insuccès littéraire. Ensuite, parler de «courant littéraire à la mode», c’est faire montre d’une méconnaissance lexicale du français pour le moins affligeante. Une mode, cher monsieur Jos, ça dure deux ans, trois ans, cinq ans au grand maximum. Pas 25 ans! D’ailleurs, à l’Université Internationale de Miami, en Floride, se tient, au cours de ce mois d’octobre 2014, un grand colloque international intitulé «LES 25 ANS DE LA CREOLITE». Des universitaires du monde entier viendront plancher sur ce mouvement littéraire: Etats-Unis, France, Japon, Italie, Sénégal, Colombie etc… Apparemment ces éminentes têtes pensantes ne considèrent pas la Créolité comme une mode!

En fait, le débat littéraire et plus largement intellectuel en Martinique est pollué depuis deux décennies par qui refuse d’admettre que la Créolité c’est du boulot. Que ceux qui s’en réclament n’ont de cesse de publier, ayant pour certains d’entre eux près d’une trentaine d’ouvrages à leur actif. Que leurs œuvres sont traduites dans des dizaines de langues aussi différentes que le japonais, l’italien, le grec moderne, l’espagnol, l’allemand, l’anglais etc…Que des ouvrages et des colloques sont consacrés à la Créolité exactement comme c’est le cas depuis 60 ans pour la Négritude. Oui, la Créolité persévère dans son être depuis 25 ans et cela ne se traduit pas par du bavardage, mais par des publications. Que certains puissent les juger mauvaises ou sans intérêt, c’est leur droit le plus absolu, tous les goûts étant dans la nature, mais qu’ils s’acharnent année après année à la qualifier de mode relève de la mauvaise foi la plus crasse.

Xavier Orville et Vincent Placoly sont des auteurs de grand talent, mais ce n’est pas la Créolité qui les a fait tomber dans l’oubli. Cela est de la faute de tous ces gens qui s’emploient à donner leur nom à des rues, des collèges, des bibliothèques etc… (Joseph Jos milite, écrit-il, pour que le lycée de Bellefontaine s’appelle «Lycée Xavier Orville») sans se rendre compte qu’un écrivain n’est pas un nom de rue ou de bâtiment public. Un écrivain, ce sont des livres, c’est une œuvre. Or, qui parmi leurs admirateurs s’emploient à faire rééditer les œuvres d’Orville et de Placoly? Personne! Qui s’efforce d’inciter le Conseil régional ou la DRAC à créer un «Fond de réédition du patrimoine littéraire martiniquais»? Personne alors qu’avec les coûts très bas de l’impression des livres de nos jours, ce serait chose facile. Ce serait mille fois moins cher que de financer les mille et une manifestations culturelles ou sportives qui ponctuent l’année en Martinique. Car nombre de nos auteurs sont tombés dans l’oubli et mériteraient d’être réédités: Clément Richer, César Pulvar, Irmine Romanette, Raphaël Tardon et tant d’autres…

Allez donc dans une librairie à Fort-de-France et vous ne trouverez aucun ouvrage d’Orville! Mais c’est la faute à qui? A ceux qui, admirant ces auteurs, ne font strictement rien pour rendre leurs ouvrages disponibles. En tout cas, ce n’est sûrement pas en donnant au lycée hôtelier de Bellefontaine le nom de Xavier Orville que l’œuvre de ce dernier sortira des limbes…

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