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La "délocalisationnite", mal incurable de la justice-sous-les-cocotiers

La "délocalisationnite", mal incurable de la justice-sous-les-cocotiers

   Tout le monde connaît une "rhinite", un "sinusite" ou une "phlébite". Le suffixe "ite" est, en effet, utilisé pour indiquer une affection ou un mal lié à un organe du corps humain.

   La rhinite a donc à voir avec une inflammation des parois nasales, la sinusite du sinus et la phlébite des veines. Et le reste à l'avenant : otite, appendicite, arthrite etc...Mais avez-vous déjà entendu parler de la "délocalisationnite". D'abord, ce terme est difficile à prononcer d'une traite. On doit s'y reprendre à deux ou trois fois et malgré cela, notre langue risque encore de fourcher. Pourtant, le mot dont il est issu, "délocalisation", lui, est facilement prononçable et pour les gens informés, il fait surtout référence au fait de réinstaller des usines dans des pays à très bas salaires. 

    Aux Antilles, françaises depuis tantôt 4 siècles, comme il n'y a aucune usine ou entreprise à délocaliser, c'est la justice qui a récupéré ce mot à son presque seul et unique usage. La justice-sous-les-cocotiers est, en effet, atteinte de "délocalisationnite" grave, très avancée même. Bref, elle délocalise à tout va ! Bon, on délocalise aussi dans l'Amère-patrie, enfin l'Hexagone si l'on préfère, mais jamais très loin : 1.000kms au grand maximum soit Lille-Marseille. A l'inverse, quand on délocalise aux Antilles, ça fait près de...8.000kms (Fort-de-France-Paris). Ca, c'est de la délocalisation ! De la vraie ! On change même de continent. 

   Au cours du demi-siècle qui vient de s'écouler, on a eu droit à au moins 4 localisations majeures (4 parce qu'on ne les connaît pas toutes, les Frères-trois-points, notamment, veillant au grain). Or, les 3 premières (CREDIT MARTINIQUAIS, CEREGMIA et CHLORDECONE) ont fini dans les caves ou les archives du Tribunal de Paris. Quant à la 4è (Kéziah), il y a tout lieu de croire qu'il en ira de même. Autrement dit : zéro procès et zéros condamnations. Circulez, y'a plus rien à voir ! 

    Apparemment, la "délocalisationnite" ne dérange guère le bon peuple, hormis une poignée de gens qui seront alors qualifiés d'excités, d'activistes, d'indépendantistes, de séparatistes et blablabla. Or, tout ce que ces derniers demandent, c'est que ces affaires soient jugées et que les coupables soient sanctionnés. Ce n'est quand même pas la mer à boire ! Quand un petit voyou vole une mobylette ou traficote dix grammes d'herbe, la justice-sous-les-cocotiers lui mène la vie dure mais quand il s'agit de messieurs et de mesdames biens sous tous rapports, alors là, elle ferme carrément les yeux et...délocalise ! 

   Jusqu'à quand accepterons-nous ce petit jeu ?...

Commentaires

Michel P. | 18/11/2020 - 13:22 :
1) Les avocats de Kéziah adoptent une "défense de rupture". Lénine disait : "Défendre sa cause et non sa personne, attaquer le régime accusateur, s'adresser aux masses par dessus la tête du juge..." Maître Jacques Vergès s'en était fait une spécialité. 2) Les magistrats sont mis en cause. Des manifestations organisées, sources d'incidents, lesquels suscitert de nouveaux procès, gérés de même. 3) Pour changer de magistrats, pour éviter les manifestations importantes, il arrive que l'institution judiciaire "dépayse" la procédure, afin que la justice s'exerce plus sereinement. 4) Le dépaysement est une conséquence logique de la "défense de rupture" qui fait valoir que la juridiction initialement saisie n'est pas impartiale.
michel mirgan | 18/11/2020 - 13:29 :
"Le dépaysement est une conséquence logique de la défense de rupture": FAUX:. Cette stratégie n'a été utilisée ni pour l'affaire du Ceregmia ni pour celle du Crédit Martiniquais.
Michel P. | 19/11/2020 - 11:12 :
1) NON. Le raisonnement est fautif. "Le dépaysement est une conséquence logique de la défense de rupture" ne signifie pas qu'il n'y a pas de dépaysements pour d'autres motifs. Comme dire "La mort est une conséquence logique de l'empoisonnement à l'arsenic" ne signifie pas qu'on ne meure pas autrement. 2) Pour s'exprimer différemment, disons que la "défense de rupture" expose au dépaysement.
michel mirgan | 19/11/2020 - 17:39 :
FAUX!!!Dans votre premier commentaire ,vous employez clairement l'expression "conséquence logique" ce qui signifie que puisqu'il y a eu "défense de rupture". il y a eu dépaysement. Vous donnez même des exemples de ce type de défense ("manifestations organisées sources d'incidents", "magistrats mis en cause"...).Vous établissez donc un lien logique de conséquence direct entre la défense de rupture et le dépaysement pour ce qui concerne ces affaires. Ca ne veut pas dire et c'est ce que vous avez voulu argumenter maladroitement que POUR D AUTRES AFFAIRES QUE CELLES CITEES (c'est ce que vous auriez du écrire) il ne peut pas y avoir comme autres causes au dépaysement que la défense de rupture.
Firmin G. | 18/11/2020 - 14:00 :
Ni pour l'affaire du chlordécone non plus à ma connaissance. Ce dépaysement date de 2008 alors que les activistes n'ont commencé à s'embarquer dans cette lutte qu'en 2019. Soit 10 ans plus tard ! La justice a donc délocalisé l'affaire du chlordécone alors qu'il n'y avait aucun désordre devant le Palais de justice ni drapeaux rouge-vert-noir ni tambours ni statues brisées ni rien. Pour quel motif ? Pour protéger les Békés importateurs du pesticide ?
Michel P. | 19/11/2020 - 11:13 :
1) NON. Le raisonnement est fautif. "Le dépaysement est une conséquence logique de la défense de rupture" ne signifie pas qu'il n'y a pas de dépaysements pour d'autres motifs. Comme dire "La mort est une conséquence logique de l'empoisonnement à l'arsenic" ne signifie pas qu'on ne meure pas autrement. 2) Pour s'exprimer différemment, disons que la "défense de rupture" expose au dépaysement.

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