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La Dominique : les Caraïbes au naturel

La Dominique : les Caraïbes au naturel

Des forêts tropicales luxuriantes, des volcans, des plages tranquilles, des villages créoles aux maisons colorées… Bienvenue à la Dominique, l’une des îles les plus sauvages de toute la Caraïbe. Postée entre la Martinique et la Guadeloupe, elle est souvent confondue avec la République dominicaine, au grand dam des habitants. Mais ici, aucune grosse station balnéaire ni hôtel all inclusive en vue.

Avec trois parcs nationaux, qui occupent 41% de son territoire, la Dominique plaira aux amoureux de la nature et aux fans de sports outdoor.

Dévastée par l’ouragan Maria en septembre 2017, l’île se relève avec courage et accueille à nouveau les touristes sur les sentiers du Waitukubuki National Trail, le plus long itinéraire de randonnée des Caraïbes (env. 184 km), divisé en 14 segments. Riche d’une dense végétation tropicale, elle est volcanique à 92%. L’eau est très présente sur l’île, qui compte de nombreuses cascades, des lacs et, dit-on, 365 rivières. Ses superbes fonds marins attirent aussi les plongeurs et les amateurs de snorkeling.

Une île au naturel, qui vient de rouvrir ses portes aux touristes, à découvrir à quelques encablures de la France.

Avant tout projet de voyage, il est recommandé de s'infomer des conditions d'entrée et de séjour sur le site de la Dominique.


Roseau, petite capitale tranquille

Roseau, petite capitale tranquille
Marché de Roseau © Olivia Le Sidaner

 

Porte d’entrée de l’île, avec son terminal de ferries, Roseau, la capitale de la Dominique a la nonchalance des bourgs tropicaux, avec ses maisons créoles typiques en bois peint de couleurs chatoyantes, souvent construites de bric et de broc, et ses ruelles animées dans le centre, où des stands de légumes s’improvisent à l’arrière des pick-up.

L’endroit le plus intéressant à visiter est sans aucun doute le grand marché, dont les étals débordent de fruits et de légumes locaux : ignames, bananes, avocats, papayes, goyaves, patates douces… On peut aussi y acheter des jus de fruits frais. Dans la halle, se négocient toutes sortes de choses (vêtements, épices...), tandis que, juste à côté, quelques rastamen passent le temps en écoutant du reggae.

Un autre petit marché de souvenirs est dédié aux touristes, en particulier à ceux qui débarquent des bateaux de croisière en escale.

Roseau © Olivia Le Sidaner

 

On trouve peu de bâtiments historiques dans la capitale, régulièrement détruite par les ouragans, si ce n’est les murs de la vieille prison (Old Prison) édifiée par les Français dans les années 1750.

Sur le front de mer, le petit musée de la ville (entrée : $3), dans son jus, retrace l’histoire de l’île, de l’arrivée des Indiens Kalinagos (au 13e ou 14e siècle) à celle de Christophe Colomb en 1493, puis des Anglais et des Français, qui se sont disputé l’île durant des siècles.

Un peu plus loin, sur un rond-point, le Neg Mawon Emancipation Monument rend hommage aux esclaves et salue le courage de ceux qui ont lutté pour la liberté et l’indépendance, ainsi que la richesse de la culture léguée par les ancêtres africains à la population dominiquaise contemporaine.

Enfin, vous pouvez aller faire un tour au jardin botanique de Roseau, qui a hélas été fort abîmé par l’ouragan Maria.


La baie de Soufrière, à la pointe méridionale

La baie de Soufrière, à la pointe méridionale
Baie de Soufrière © Olivia Le Sidaner

 

À une demi-heure de route au sud de Roseau, le village de Soufrière est alangui au creux de sa baie. En dehors de sa petite église colorée, construite au 18e siècle en pierre volcanique, il n’y a pas grand-chose à voir, mais le lieu n’en est pas moins fort agréable.

On se baigne à la plage de Bubble Beach, qui doit son nom aux bulles qui remontent à la surface de l’eau, témoignant de l’activité volcanique. Au coucher du soleil, les locaux et les touristes se retrouvent à la buvette, et sirotent du rum punch, sorte de rhum arrangé local, en se déhanchant sur le sable au son de la musique crachée par les enceintes des clients.

Péninsule de Scotts Head © daniel - stock.adobe.com

 

Les sources d’eau chaude de Sulphur Springs ont été endommagées par l’ouragan Maria et sont actuellement fermées, en attendant d’être remises en état.

Sur les hauteurs de Soufrière, on peut faire une agréable balade sur le segment 1 du Waitukubuki National Trail, qui traverse la plantation de cacao de Bois Cotlette Estate et le hameau du Gallion.

Côté mer, au sud de la baie de Soufrière, la péninsule de Scotts Head, la pointe méridionale de la Dominique, sépare les Caraïbes de l'Atlantique de façon étonnante.

Dans la réserve marine de Soufrière Scotts Head, on trouve plusieurs spots de plongée spectaculaires, avec des grottes, des tombants vertigineux qui descendent jusqu’à 500 mètres de profondeur, et une riche faune : anémones, coraux, éponges, poissons multicolores. On peut aussi y faire du snorkeling.


Boiling Lake, la rando mythique de la Dominique

Boiling Lake, la rando mythique de la Dominique
Randonnée de Boiling Lake © Olivia Le Sidaner

 

C’est la plus belle randonnée de l’île, et aussi l’une des plus difficiles. Au cœur du parc national de Morne Trois Pitons, on part en quête du Boiling Lake, le deuxième plus grand « lac bouillonnant » du monde. L’idéal est d’attaquer la marche à l’aube, pour profiter de la relative fraîcheur matinale.

Le chemin commence dans la forêt, puis traverse un ruisseau et monte jusqu’à un promontoire d’où l’on a une vue panoramique sur la mer et les montagnes recouvertes d’une dense végétation. On entame ensuite une longue descente (qui, au retour, constituera une interminable et épuisante montée !).

Après un passage particulièrement ardu dans les rochers, on accède à la vallée de la Désolation, vaste amphithéâtre caillouteux d’où s’échappent des fumerolles, dégageant une forte odeur de soufre.

Pour démontrer la haute température des sources d’eau chaude, certains guides y font cuire un œuf. La tradition veut aussi que l’on se badigeonne le visage et les bras avec la boue volcanique, réputée bénéfique pour la peau.

Boiling Lake © Olivia Le Sidaner

 

En longeant la rivière, on est émerveillé par les couleurs fantastiques qui bariolent le sol de gris, de noir, de blanc, d’orangé et de verdâtre, peinture abstraite résultant de la présence de calcium, de phosphate, de fer ou encore de manganèse.

On chemine ensuite sous les arbres, puis on descend à l’aide d’une corde jusqu’au lit de la rivière, que l’on traverse en marchant sur des pierres.

Suivent une montée, une zone volcanique, et enfin, l’arrivée au Boiling Lake, époustouflante. Le lac, d’où s’échappent des volutes de vapeur, affiche une température de 80 à 100 °C. Le retour au point de départ se fait par le même chemin.

A l’arrivée, ne pas hésiter à aller nager dans les superbes gorges de Titou, au fond desquelles se cache une cascade. Magique ! Une récompense rafraîchissante, après ces 7 ou 8 heures de randonnée.


Les cascades et les lacs de Morne Trois Pitons

Les cascades et les lacs de Morne Trois Pitons
Emerald Pool © Olivia Le Sidaner

 

Le parc national de Morne Trois Pitons, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1997, recèle d’autres merveilles, comme les chutes de Trafalgar ou le Freshwater Lake (également appelé Warmae Letang), le plus grand lac de l’île, qui occupe un vaste cratère à quelque 800 m d’altitude. Comptez environ 2  heures de marche pour en faire le tour. On peut aussi y louer des kayaks.

En suivant le segment 4 du Waitukubuli National Trail (WNT), on fait une jolie randonnée dans la forêt humide (env. 2h) jusqu’aux impressionnantes chutes de Middleham, où l’on peut piquer une tête, avant de rebrousser chemin.

Ne pas manquer d’aller voir également l’Emerald Pool, belle cascade nichée dans un écrin de végétation luxuriante, qui dégringole d’une douzaine de mètres dans un bassin à l’eau couleur émeraude, dans lequel on peut faire trempette. On y accède en faisant une petite balade facile de 1,2 km.


Au nord, plongée au cœur de la nature

Au nord, plongée au cœur de la nature
Perroquet © natmacstock - stock.adobe.com

 

Il y a aussi de belles balades nature à faire, dans le nord de l’île. Si vous avez envie d’observer les oiseaux, vous pouvez faire appel à un guide naturaliste. Le plus célèbre est Dr. Birdy, alias Bertrand Jno Baptiste, ornithologue passionné qui vous emmènera sur le sentier de Syndicate (sur le segment 10 du WNT), au pied du Morne Diablotins, le plus haut sommet de l’île (1446 m). Un parc national de 3300 hectares a été créé ici en 2000 pour protéger l’habitat du perroquet sisserou, emblème de la Dominique (il figure sur le drapeau national), malheureusement menacé d’extinction.

Vous aurez plus de facilité à apercevoir l’autre perroquet endémique de l’île, le jacko. Mais aussi des colibris, des faucons ou des pèrenoirs rougegorges. Le long du sentier, des panneaux indiquent le nom des arbres (la forêt en compte 68 espèces), dont certains sont remarquables : on croise notamment un gommier de 500 ans et un imposant chatannyé ti-fèy vieux de sept siècles.

Les Saintes et la Guadeloupe vus du Capuchin Trail © Olivia Le Sidaner

 

À la pointe septentrionale de l’île, le Capuchin Trail (segment 13 du WNT) est une randonnée d’environ 4 heures, de niveau moyen, offrant de superbes vues sur la mer, avec les Saintes et la Guadeloupe en ligne de mire. Les passages dans la forêt sont particulièrement agréables. Attention : le sentier a souffert de l’ouragan Maria et certains passages sont vraiment périlleux et non sécurisés…

Enfin, non loin de Penville, une courte marche permet d’accéder à un petit cratère appelé Cold Soufrière, où l’on observe l’activité volcanique.


La rivière indienne et l’héritage des Anglais

La rivière indienne et l’héritage des Anglais
Promenade sur l'Indian River © Olivia Le Sidaner

 

Tout près de la petite ville de Portsmouth, on fait une paisible balade en barque sur l’Indian River. La rivière était autrefois une voie d’accès à la mer des Caraïbes pour les Indiens Kalinagos, qui l’utilisaient pour transporter des marchandises et commercer avec les marins et les îles environnantes.

On découvre ici un paysage de marais, avec la flore et la faune particulières à cette zone humide (fougères, hibiscus sauvages, figuiers étrangleurs, bwa mangue, bambous, crabes, oiseaux, iguanes, poules d’eau…). Pour l’anecdote, on passe devant l’un des lieux de tournage de « Pirates des Caraïbes » : une cabane en bois qui, dans le film, est la maison de la sorcière Calypso.

Fort Shirley © Olivia Le Sidaner

 

Plus au nord, on a rendez-vous avec l’histoire à Fort Shirley. Construit au 18e siècle par les Anglais pour se protéger des Français, le fort domine stratégiquement la péninsule et offre une belle vue sur la mer et la côte.

Il fait partie du parc national de Cabrits, dont les sentiers de randonnée n’ont pas tous été réhabilités, après le passage de l’ouragan Maria.


Incursion en territoire kalinago, sur la côte est

Incursion en territoire kalinago, sur la côte est
Village Kalinago © Olivia Le Sidaner

 

Il reste peu de descendants des Indiens Kalinagos, qui seraient actuellement entre 2000 et 3000. Ces Amérindiens, dont on estime l’arrivée sur l’île au 13e ou au 14e s, ont obtenu des Anglais un territoire en 1903, le Kalinago Territory, une réserve de 15 km2 située sur la côte est, près de Marigot.

Un village traditionnel, Kalinago Barana Autê, y a été recréé. On y découvre des maisons typiques et des sortes de totems représentant les anciens chefs. À l’intérieur du centre d’interprétation kalinago, de grands panneaux présentent l’histoire et la culture de ce peuple dont la langue s’est irrémédiablement perdue… Seuls quelques mots sont parvenus jusqu’à nous, et certains toponymes de l’île, notamment Waitukubuli, le nom kalinago de la Dominique, qui signifie « grand est son corps ».

Désormais, les Kalinagos contemporains parlent anglais et vivent principalement du tourisme, de l’agriculture et de la pêche. Ils vendent aussi ici de l’artisanat. Enfin, on vous conseille l’agréable balade dans le parc, où une cascade très photogénique se jette dans la mer.


Fiche pratique

 

Pour préparer votre séjour, consultez notre guide en ligne Dominique

Office du tourisme de la Dominique

Comment y aller ?

En avion : Air Caraïbes propose la formule vol + ferry. Comptez 14h25 de trajet : env. 8h50 de vol de Paris à Pointe-à-Pitre, puis transfert vers le port et 2h15 de traversée de Pointe-à-Pitre à Roseau. A Roseau, armez-vous de patience à la douane, ça peut être long !

Trouvez votre billet d’avion

Avec Nomade Aventures (renseignements : 01-46-33-38-38), qui propose plusieurs voyages à la Dominique, notamment :

- « Sentiers kalinagos et pirates de la Dominique », pour découvrir la nature luxuriante de l’île, avec des randos sur les sentiers du Waitukubuli National Trail : 10 jours à partir de 2499 € au départ de Paris.

- « La Dominique entre eaux douces et eaux salées », 10 jours à partir de 2599 € au départ de Paris.

Activités

- Observer les baleines. Il est possible de faire des excursions à la recherche des baleines, qui frayent non loin des côtes, tout comme les dauphins. Il n’est bien sûr pas garanti de les apercevoir (on a affaire à des animaux sauvages), mais ils sont potentiellement visibles toute l’année, novembre à mars étant la période où l’on a le plus de chance de les croiser.

- Faire de la plongée. Les fonds sous-marins sont magnifiques, à la Dominique. Les spots de plongée se situent sur la côte ouest. La liste des clubs de plongée est sur le site de l’office du tourisme. Parmi eux, Nature Island Dive organise des excursions dans la réserve marine de Soufrière Scotts Head.

- Randonner et visiter les parcs nationaux.  Le site internet du Waitukubuki National Trail  donne les infos sur chacun des 14 segments de l’itinéraire. L’entrée dans les parcs nationaux est payante : $5 par site (parc national de Morne Trois Pitons, Fort Shirley, chutes de Middleham, sentier de Syndicate, Emerald Pool, etc.). L’idéal est de choisir le pass à la semaine, qui coûte $12 (EC $32,04), disponible dans les centres de visiteurs.

- Aller à la plage.  Il y a quelques jolies plages à la Dominique, et après une bonne journée de rando, rien de tel qu’un bain dans une mer à 28 °C !

A Toucari Bay, au nord de Portsmouth, on peut faire du snorkeling et aller voir les poissons et les coraux. En fin de journée, on boit un verre dans les petits bars de plage tranquilles (EC $5 la bière Kubuli ou Carib, soit 1,60 €), avec en fond sonore des rythmes jamaïcains ou du bouillon.

Sur la côte nord, Escape Beach, du côté de Red Rocks, l’ambiance est aussi très cool. Pensez à mettre des chaussons en plastique : il y a des oursins et des récifs coralliens, et gare aux courants, qui sont dangereux lorsqu’on s’éloigne un peu du rivage.

Non loin de là, on trouve une longue plage de sable blond à Woodford Hill.

Bonnes adresses

Calabash Restaurant : Morne Acouma, Soufrière. Le restaurant de l’hôtel Jungle Bay propose une savoureuse cuisine caribéenne, avec des produits frais et locaux, notamment la pêche du jour. La vue sur la mer est magnifique, tout comme la piscine à débordement. Bon rapport qualité-prix (poisson grillé avec accompagnement : $13,50).

Kalinago Barana Autê : au village kalinago, il est possible de déjeuner. Comptez $15 pour un copieux plat de poisson ou de poulet accompagné de légumes.

Pagua Bay House : Marigot. Des bungalows chics, à la décoration sobre. Depuis la terrasse avec piscine, la vue sur l’Atlantique et la baie de Pagua est sublime. Le prix est, certes, élevé : $200 min par nuit (+ taxes), mais en basse saison (avril-octobre), les chambres sont en promo jusqu’à 50%.

The Islet View. Comme son nom l’indique, la vue est belle depuis la terrasse de ce resto qui surplombe les îlots de Castle Bruce, plantés dans la baie de Richmond, côté Atlantique. Le bar possède une impressionnante collection de rhums arrangés (EC $3 le petit verre, soit 1 €).

Trouvez votre hôtel à la Dominique

Acheter du chocolat

Pointe Baptiste Estate. Dans le nord de l’île, près de Calibishie, il est une charmante demeure des années 1930 (à louer), sertie dans un jardin merveilleux, dont le propriétaire, d’origine française et écossaise, fabrique du chocolat de manière artisanale avec du cacao local. Son histoire est passionnante, son chocolat vraiment bon (mention spéciale pour celui au gingembre), et le panorama sur la mer superbe.


Texte : Olivia Le Sidaner

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