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La leçon magistrale du peuple bolivien

La leçon magistrale du peuple bolivien

 La victoire de Luis ARCE, candidat du MAS (le parti d'Evo MORALES chassé du pouvoir par les fascistes), est une leçon pour tous les peuples du monde.

  Alors que le candidat de l'extrême-droite, Carlos MESA, était soutenu par la richissime oligarchie blanche, raciste anti-indienne et par l'impérialisme américain, alors qu'ils avaient confisqué quasiment les médias et déversé des tonnes d'argent dans les quartiers populaires urbains, le résultat est net et sans appel :
   52,4% pour ARCE 31,5% pour son adversaire, MESA.
  Les anticolonialistes et anti-impérialistes ont trop souvent l'habitude de dénier toute valeur aux élections dites "bourgeoises" mais, mis à part la lutte armée, il n'y a aucun autre moyen pour que les forces démocratiques et populaires parviennent au pouvoir. Certes, bien souvent elles sont truquées, notamment dans les dictatures africaines et arabo-musulmanes, mais pas toujours. Exemple récent : le néo-sultan Recip Tayep ERDOGAN, président de la Turquie, a vu son parti perdre les élections municipales de la capitale du pays, Istanbul. Plus un certain nombre d'autres municipalités importantes. Un véritable camouflet au visage d'un régime autoritaire qui n'a pu que constater les dégâts électoraux.
   Suite au renversement du président bolivien Evo MORALES, les forces démocratiques et populaires auraient pu fort bien choisir de se retirer du jeu politique et mener une lutte frontale contre le pouvoir fasciste. Elles ont eu l'intelligence de ne pas tomber dans ce piège et ont patiemment, ardemment, continué le travail de conscientisation des masses. Travail qui paye forcément un jour ! Et c'est ce qui vient de se produire dans ce pays andin si convoité par les grandes puissances pour ses richesses minières. En fait, l'extrême-droite a fini par tomber dans son propre piège. Elle s'est imaginée pouvoir gagner l'élection présidentielle sans même avoir à tricher exactement comme ERDOGAN. Mal leur en a pris fort heureusement !
   Mieux : dès les résultats connus (et reconnus par son adversaire), Luis ARCE a déclaré vouloir constituer un gouvernement d'unité nationale. Ce qui est une nouvelle preuve d'intelligence car cela ne servirait à rien de plonger la Bolivie dans une énième guerre de clans à connotation raciale. Tous les Blancs boliviens ne sont pas des racistes et des pro-impérialistes, loin de là ! ARCE lui-même n'est pas un Indien. ll a donc tout intérêt à jouer l'apaisement et à tenter de rallier au MAS les forces politiques ayant un minimum de fibre nationale et non chercher à son tour à instaurer une dictature d'extrême-gauche qui isolerait son pays cerné par des pays dirigés par des fascistes, notamment le Brésil.
   En tout cas, même si la Bolivie est loin de nous et que bon nombre de Martiniquais seraient bien en peine de la situer sur une carte, il y a une leçon à tirer pour nous. Celle-ci : au lieu de perdre notre temps à nous plaindre de la France, du génocide par substitution, des Békés, du trop grand nombre de hauts fonctionnaires blancs, des statues et des rues coloniales etc., sachons ce que nous voulons ! Soit nous voulons rester dans l'état dans lequel nous sommes et à partir de ce moment-là, il faut cesser les jérémiades permanentes soit nous décidons de prendre enfin notre destin en main et votons massivement pour les candidats indépendantistes de quelque bord qu'ils soient et cela à toutes les élections : municipales, communautaires, législatives, sénatoriales.  
 La France ne pourrait pas s'opposer à vingt ou vingt-cinq maires indépendantistes, quatre députés indépendantistes et deux sénateurs indépendantistes.
  Impossible !
 Le cas de la Martinique reviendrait IMMEDIATEMENT sur la table du Comité de Décolonisation de l'ONU. Sans coups de fusil sans attentats à la bombe, sans prise d'otages. Cela a déjà été tenté et a échoué.  Désormais, il faut regarder la réalité en face : seul un vote massif des Martiniquais pour les candidats indépendantistes (de quelque bord qu'il soient, répétons-le !) et à toutes les élections (répétons-le aussi !) pourra nous sortir de l'impasse mortifère dans laquelle nous nous retrouvons aujourd'hui.
 Sinon nous continuerons ad vitam aeternam ce petit jeu grotesque qu'est l'hystérisation scénarisée de l'indignation. Ce que l'anglais désigne très sobrement par "woke" et le créole, presqu'aussi sobrement, par "fè sik"...

Commentaires

Firmin G. | 21/10/2020 - 07:43 :
Le jour où les Martiniquais, Guadeloupéens et Guyanais voteront massivement pour des indépendantistes jusqu'à obliger l'état français à négocier, ce jour-là, non seulement les poules auront des dents mais elles se mettront aussi à réciter les fables de Jean de Lafontaine.

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