Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

LA MEYNARD QUI SOIGNE OU LA MEYNARD QUI LAISSE MOURIR ? QUID ?

Par Térèz Léotin
LA MEYNARD QUI SOIGNE OU LA MEYNARD QUI LAISSE MOURIR ? QUID ?

Lorsque le pain n'est plus livré au centre hospitalier pour non paiement du fournisseur, cela doit-il nous laisser indifférents ? Pouvons-nous rester sans penser aux malades qui sont doublement pénalisés ? Pouvons-nous rester sourds et nous taire ? Pouvons-nous rester muets sans comprendre ni entendre le cri de ce boulanger qui est enlisé dans un cercle vicieux. S'il n'est pas payé, comment pourra-t-il verser leur salaire à ses employés ? Comment le fera-t-il, si ceux qui lui doivent n'honorent pas leurs dettes ? 

Que se passe-t-il à la Meynard pour que cet hôpital soit à ce point mauvais payeur ? Un oubli ?

Et pourtant, ce n'est pas faute de pratiquer des mesures appelant à  faire beaucoup d'économies, dans ce centre hospitalier, car rien qu'en notant ce qui suit, on demeure "estébékwé" (stupéfait). En effet, les gants qui doivent être utilisés, en principe une seule fois et pour un seul malade restent aux mains du personnel soignant et les suivent de malades en malades, allant jusqu'à donner à ces derniers à partager des infections qu'il ne faudrait pas, et qu'ils ne voudraient surtout pas.

Que dire ? Il y a défaut dans la qualité des soins. C'est tout. S'il y a économie de gants, il y a par contre grande distribution de germes à la Meynard.

Quand va-t-on arrêter de privilégier l'économie sur l'hygiène normalement espérée ? Quand va-t-on cesser de privilégier la transmission de microbes ?

Notre hôpital est malade et il nous rend malades. Lorsqu'un patient rejoint un hospice, pourquoi n'y va-t-il plus pour se faire soigner ? Nous ne voulons pas nous mettre à croire qu'il y va pour y ramasser une maladie qu'il n'aurait pas eue, en tout cas, s'il était resté chez lui.

Notre CHU ne serait-il plus digne de sa renommée de  Centre Hospitalier Universitaire ? Ne serait-il plus à la hauteur de l'attendu, si ce centre de soins est transformé en un lieu phare de propagation de maladie nosocomiale ? Est-ce le rôle de l'Hôpital que d'apprendre aux internes et autres personnels à contaminer les patients ?

Serait-ce devenu un hôpital œuvrant pour les croque-morts ? On est en droit de le penser,

La semaine dernière, notre collègue Aurélie Largen a succombé à 64 ans. Collègue ou pas elle était avant tout une malade venue se faire soigner. Elle a laissé sa vie sur un brancard où elle fut oubliée dans les couloirs de... La Meynard.

Sa famille et elle avaient cru que l'on pouvait faire confiance â ce grand centre de soin. La malheureuse n'a même pas eu le temps de "manger sa petite retraite". La Meynard en avait décidé autrement.

Que se passe-t-il donc, à la Meynard ? Une pénurie de personnel ?

Le médecin très embarrassé a présenté ses excuses les plus plates, à ses proches : Il était surchargé de travail.

Hélas, Aurélie n'était plus là pour l'entendre. Sa mort injustifiée, écœure tous ceux qui risquent d'atterrir à n'importe quel moment au CHU de La Meynard.

Cet hôpital ne vole pas au secours de ses patients. C'est lui qui attend que l'on court se  pencher à son chevet. Les rôles semblent inversés. Tout cela nous fait rester bouche bée mais pas bouche cousue. Il y va de la survie des malades. Pèsonn pa sav la pié ka mennen'w, ni jòdi, ni dèmen. (Nul ne sait ce que nous réserve l'avenir).

Térèz Léotin

Commentaires

GIRIER-DUFOURNI... | 08/02/2016 - 11:54 :
Soyons sûrs que les responsables de la Meynard trouveront cette tribune intempestive et exagérée. Pourtant, ils devraient en tenir compte pour améliorer, l'état du bâtiment, la prise en charge et le confort des malades ,l'augmentation du personnel médical (médecins, infirmiers). Ils devraient en tenir compte, pour faire abstraction de leur propre intérêt et se mettre autour d'une table pour discuter sérieusement des problèmes inhérents à cet établissement .Que les responsables du conseil d'administration, plus responsables et ferment et taper du poing sur la table pour que les abus, s'il y en a s'estompent. Pourquoi nous faire hospitaliser, pour y mourir? Quand on pourrait le faire à la maison? Décidément, ici, on attend toujours que le problème s'amplifie pour essayer de faire quelque chose.... Je me souviens, dans les années 90, à une question posée sur le trafic de la drogue et de la violence en Martinique, un responsable m'avait répondu : Vous savez, la Martinique, ce n'est pas encore Chicago... Alors, évidemment, on a attendu qu'elle devienne Chicago pour s'en occuper mais, il est trop tard me semble t-il? Il en va de même pour tous les problèmes que rencontrent la Martinique ? Si ... les autorités et responsables , pour certains, sont laxistes, le peuple a lui aussi une part de responsabilité, en laissant faire et surtout, se complaire dans un assistanat qui aime bien quand , c'est lui qui bénéficie, de certains" passe-droits", quand son voisin est laissé de côté.......
Maischa tata | 09/02/2016 - 10:22 :
J'ai entendu dire que le vrai problème ne viendrait pas que d'une mauvaise gestion, mais également de l'ARS et de la direction de l'hôpital qui en leur temps ont joué en bourse avec la trésorerie et ont beaucoup perdu, peux t-on nous en dire plus ?

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages