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La propriétaire de Strand, librairie sauvée par ses clients, investit chez Amazon

Antoine Oury (in "Al. Actualité")
La propriétaire de Strand, librairie sauvée par ses clients, investit chez Amazon

En cas d'appel à la solidarité, toujours s'interroger sur l'origine de celui-ci : nouvel exemple avec l'historique librairie Strand, de New York, récemment sauvée de la banqueroute par un soudain afflux de commandes de livres... Le profil de sa propriétaire Nancy Bass Wyden, à l'origine de l'appel à l'aide de l'établissement, n'en finit pas d'étonner : cette millionnaire a récemment investi 115.000 $ dans des actions Amazon...

En ces semaines de pandémie interminable et de confinement cyclique, rien de mieux qu'une belle histoire, saupoudrée d'un peu de solidarité. Le 23 octobre dernier, Nancy Bass Wyden, propriétaire de la librairie Strand, lieu historique de la ville de New York, lançait un appel à l'aide. 

« Nous avons survécu à presque tout durant 93 ans, à la Grande Dépression, à deux guerres mondiales, à l’apparition des grandes surfaces et des livres numériques », commençait-elle, avant de pointer du doigt la baisse des revenus de la boutique, estimée à - 70 % par rapport à ceux de l'année 2019. « Mon père et mon grand-père ne voudraient pas que j’abandonne sans me battre, et c’est pourquoi je vous écris aujourd’hui. »

Son appel aura été entendu : au total, rien que sur le magasin, Strand a réalisé 170.550 $ de ventes les samedi et dimanche suivants, déclarait alors Wyden. En comparaison, le commerce perdait 316.000 $ en septembre, a-t-elle précisé. Un bel exemple de mobilisation, qui aura payé, pour le magasin.
 

Amazon, un concurrent chez qui investir


Depuis cet appel à la solidarité, certains n'en reviennent pas : Nancy Bass Wyden est loin de l'image de la libraire de quartier qu'elle a pu sembler être en cette fin d'octobre 2020. Petite-fille de Benjamin Bass, fondateur de Strand en 1927, elle est devenue la propriétaire de la librairie en 2018, à la mort de son père. Selon des rapports remontant à 2011, tout de même, elle serait en possession d'une fortune conséquente, entre 12 et 56 millions $ d'actifs à son nom, notamment des actions ou des biens immobiliers.

Selon des rapports dévoilés en 2019, Wyden possédait alors au moins 8,5 millions $ d'actifs, avec des compétences indéniables de gestionnaire, pour faire fructifier cette fortune. Récemment, la propriétaire de Strand s'est ainsi offert pour 115.000 $ d'actions chez... Amazon.

« J'étais propriétaire d'une petite entreprise et tout s'est arrêté, dont mes revenus. Rien sur le web. Rien dans les librairies. Je pensais juste diversifier mon portefeuille personnel et investir dans des actions performantes. Je dois garantir mes revenus pour assurer l'activité de Strand », assure-t-elle au Washington Post. « Les deux sont interconnectés. Nous avons utilisé tout l'argent que nous avons mis de côté. J'ai vu [cet investissement] comme une opportunité économique. »
 

Une gestion contestée


Certains employés ou ex-employés de la librairie Strand ont aussi assisté avec un enthousiasme relatif à l'opération caritative organisée par Nancy Bass Wyden. La plupart d'entre eux ont en effet perdu leur emploi dans la boutique, à la faveur du premier confinement. Le 16 mars dernier, alors que le coronavirus contraint Strand à la fermeture, la propriétaire licencie 188 employés, sur 217.
 


À la réouverture, en juin, Wyden embauchera à nouveau 30 employés, seulement, alors qu'elle aurait laissé entendre que tous ceux laissés sur le carreau retrouveraient leur emploi, selon les témoignages. Quelques semaines plus tard, 12 nouveaux licenciements. 

Des voix se font entendre, parmi ceux ayant été contraints au départ, d'autant plus que Strand a reçu une aide gouvernementale pour prêt estimée entre 1 et 2 millions $. Et, pour les autres, on critique des mesures sanitaires tardives ou inadaptées, avec des manifestations devant la boutique, sous le slogan « Vous devenez riche, on tombe malades. »

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