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LA TANZANIE EXIGE 190 MILLIARDS DE DOLLARS DU LEADER MONDIAL DE L'OR

Par Muryel Jacque
LA TANZANIE EXIGE 190 MILLIARDS DE DOLLARS DU LEADER MONDIAL DE L'OR

L'Etat tanzanien accuse une filiale du canadien Barrick Gold, d'exporter des minerais illégalement.

A la Bourse de Londres, Acacia Mining a plongé de 40 % en deux semaines.

Jamais aucune entreprise ne s'était vu réclamer autant d'argent par le fisc. La semaine dernière, Acacia Mining, filiale africaine du premier producteur mondial d'or, Barrick Gold, a indiqué avoir reçu de la part du gouvernement tanzanien une facture fiscale de... 190 milliards de dollars. Un montant vertigineux, équivalent à quatre fois le produit intérieur brut (PIB) du pays dans lequel la société minière exploite deux mines.

Une somme exigée en raison d'impôts impayés (pour 40 milliards de dollars) sur une période allant de 2000 à 2017, le reste (environ 150 milliards) correspondant aux pénalités et intérêts. Acacia Mining a beau nier les accusations, à la Bourse de Londres la nouvelle l'a mis au tapis : la société a plongé de plus de 20 % dans la journée. Cette sanction infligée à la principale compagnie minière de Tanzanie n'est que le dernier volet d'un long différend entre Barrick Gold et l'Etat africain. Les prémices de la dispute remonteraient au premier gros investissement réalisé par le groupe canadien dans le pays vers la fin des années 1990, relève un analyste britannique. Mais elle a connu une récente escalade lorsque, en mars, le gouvernement a interdit les exportations de concentrés de métaux, avec l'idée de lutter contre la fuite illégale des minerais. « Jeune Afrique » décrit fin mars que 250 conteneurs d'Acacia Mining se retrouvent immobilisés au port de Dar es-Salaam, la capitale économique du pays, et que le président tanzanien, John Magufuli, est allé « jusqu'à inspecter lui-même certains bateaux porte-conteneurs ». Dans la foulée de cet embargo sur les exportations, John Magufuli, élu fin 2015 et qui a fait de la transparence dans les mines l'une de ses priorités, commande un audit du secteur.

Moins de deux mois plus tard, un rapport accuse les compagnies minières de sous-déclarer le volume de minerais qu'elles exportent dans le but de payer moins d'impôts. « Même le diable se moque de nous, lance John Magufuli, en recevant le rapport lors d'une cérémonie retransmise en direct visionnée par l'AFP. Dieu nous a donné des minerais, plusieurs richesses naturelles et nous restons pauvres pendant que les autres s'enrichissent à nos dépens. Nous ne pouvons pas continuer comme cela. » Le dirigeant fait alors le ménage parmi les « personnalités » du secteur, jusqu'à limoger le ministre des Mines.

Trouver une solution rapidement

La direction de Barrick Gold, qui détient 63,9 % d'Acacia, a indiqué être depuis peu en discussions avec la Tanzanie concernant l'interdiction des exportations. « Les négociations commencent à peine, selon nous il est trop pour en tirer une quelconque conclusion, a estimé le président du groupe, Kelvin Dushnisky, interrogé par Reuters.  Nous gardons l'esprit ouvert et sommes très optimistes. » Les analystes estiment toutefois que le groupe devra revoir ses perspectives après l'embargo, qui a cloué les opérations de sa filiale. Les deux mines pénalisées représentent 6 % de la production totale d'or de Barrick. « Il serait bien qu'une solution soit trouvée rapidement, cela permettrait de maintenir le profil de production du groupe, qui a baissé au cours des dernières années », souligne Christopher LaFemina, analyste chez Jefferies.

Muryel Jacque, Les Echos

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