{{RÉSUMÉ}}
L’objet de cet article est de poser les bases d’une théorie généralisée ou non-philosophique de la
traduction, susceptible non seulement de saisir le jeu complexe des manipulations auquel le philosopher
soumet le traduire, mais aussi de s’y soustraire radicalement. En effet, sous couvert de réfléchir le donné
de la traduction, la philosophie en opère une ré-interprétation dont il convient de montrer les limites.
C’est donc à définir le « système des déformations » (Berman) qu’un certain nombre d’entreprises
philosophiques (les herméneutiques philosophiques de Schleiermacher et de Gadamer, la théorie
benjaminienne et sa re-traduction derridienne) imposent à ce donné que nous nous emploierons.
Deux
grandes tendances se dessineront alors :
1) une idéalisation du traduire qui se trouve inclus dans
l’interpréter ;
2) une matérialisation du traduire qui, s’il acquiert de fait une certaine autonomie par
rapport à l’Être, retombe dans une inquiétante proximité avec l’Autre.
{{ABSTRACT}}
The purpose of the present article is to lay the foundations of a generalised or non-philosophical theory
of translation which describes the way philosophy manipulates translation yet does not participate in its
complex game of manipulation. In the guise of reflecting translation, philosophy proceeds instead to a
peculiar re-interpretation whose limits have to be clearly delineated. Therefore, characterising the
“system of deformations” (Berman) that a certain number of philosophical enterprises (Schleiermacher
and Gadamer’s philosophical hermeneutics, Benjamin’s theory of translation and its re-translation by
Derrida) imposed on translation will be our main concern.
Two main tendencies will come through :
1)
an idealisation of translation which happens to be included within interpretation ;
2) a materialisation of
translation which sinks back into a strange proximity with Otherness while gaining a certain autonomy
vis-à-vis Being. (...)
{{Sathya RAO}}
{ Docteur en philosophie, il est affilié au Département de philosophie ainsi qu’au Centre de Recherche
et d’Études sur la Traduction (CERT) de l’Université de Paris X Nanterre.}
(...) la totalité du document au format pdf.
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