Qu'il est loin le temps où des Martiniquais se mobilisaient pas uniquement pour leurs affaires internes, mais pour des événements graves qui se déroulaient à travers le "Tout-Monde" pour reprendre l'expression d'Edouard GLISSANT !
Pour l'île de Grenade envahie par les Américains après l'échec de la révolution de Maurice BISHOP. Pour la Palestine occupée par les sionistes qui y sèment la mort et la désolation depuis plus de soixante ans. Pour fêter la libération de Nelson MANDELA. Pour les coupeurs de cannes haïtiens esclavagisés dans les "bateys" de République Dominicaine etc...etc...
Au tournant du XXIè siècle, cet internationalisme s'est peu à peu envolé. Evaporé même ! Puis, il y a eu la grande grève générale d'un mois de février 2009 dans laquelle d'aucuns (en Guadeloupe aussi d'ailleurs) avaient cru voir le début d'une Révolution. Les trotskystes, qui étaient en pointe dans ce mouvement, ne pouvaient pas savoir que cela signifiait la fin de l'internationalisme, (idée qui leur est pourtant chère) au sein de la société martiniquaise. Ils auraient, par contre, pu deviner que se battre pour 200 euros mensuels d'augmentation de salaire ou la baisse des produits de première nécessité étaient une pure chimère.
Désormais, les Martiniquais ont l'œil rivé sur le prix de la boite de steaks hachés et de l'essence.
C'est devenu leur unique boussole !
Que l'on massacre à tours de bras au Congo, que des dizaines de milliers de migrants, pour la plupart nègres, se noient depuis bientôt cinq ans en Méditerranée, que TRUMP fasse la chasse aux migrants latinos, qu'Israël massacre des enfants en toute impunité, que des milliers d'Haïtiens soient renvoyés du Chili etc...etc..., cela ne les intéresse pas.
Le monde brûle et la Martinique demeure dans une atonie complète..