Son nom ne vous dira rien. A part à Sainte-Lucie, personne ne s'est ému de son assassinat. Personne ne s'est mobilisé de New-York à Tokyo, de Berlin à Sidney.
C'était pourtant il n'y a pas si longtemps : le 06 septembre 2018. Botham Shem JEAN travaillait comme consultant pour une compagnie d'assurances internationale et venait d'emménager dans une résidence de moyen standing dans la ville de Dallas, au Texas. Venu aux Etats-Unis à l'âge de douze ans avec sa mère, il avait réalisé un parcours scolaire méritoire pour un immigré dans une société où ce dernier est presque toujours au plus bas de l'échelle. Tous deux revenaient dès que possible dans leur petite île chère à leur cœur.
Le destin devait décider de briser la trajectoire de vie de Botham Shem JEAN à seulement 26 ans. Le destin ou plus exactement le racisme. En effet, un soir, une habitante de son immeuble, une policière blanche, Amber GUYGER, se trompe d'étage et donc d'appartement. Croyant ouvrir le sien, elle pénètre dans celui de JEAN et y voyant une ombre assise sur le canapé, sort son arme et abat le jeune homme sans sommation. Sauf que son excuse paraît pour le moins invraisemblable d'autant que les enquêteurs découvriront dans son portable des SMS racistes échangés avec son compagnon.
Elle sera condamnée à 10 ans de prison alors que l'accusation en réclamait 28 soit l'âge qu'aurait la victime au moment où se déroulait le procès (en 2010 donc). Autant dire que d'ici peu, avec les remises de peine, Amber GUYGER sera à nouveau libre de ses mouvements.
IL N'Y A EU AUCUNE EMOTION NI AMERICAINE NI MONDIALE POUR LE SAINT-LUCIEN....
Pourquoi ?
(Ses obsèques eurent lieu le 24 septembre 2008 à Castries, capitale de Sainte-Lucie).